Forum - Rp] Philosophie marchande.

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Behaine | 03/06/07 22:34

Behaine se fraya un chemin parmi les scribes, jouant des coudes. L'administration commerciale était ce qu'il redoutait le plus. Pourrait-il avoir le choix entre tenter de retrouver une donnée en son sein et affronter une armée de Black Mamba toutes décidées à chanter, sa décision serait sans appel : l'armée d'horreurs sonores. Quoique, là on poussait vers l'extrême, quand même...
Il transpirait déjà à grosse goûte quand il débarqua sans frapper dans le bureau du DSACVPO (Dirigeant en Second des Affaires Concernant les Ventes de Plumes pour Oreillers.)
« Patron Behaine ! Quel bon vent vous amène ? »
Dans le petit bureau, un gobelin apprivoisé agitait un morceau de toile : le fameux nouveau système de climatisation. L'air était agréablement plus frais que dans le hall principal de l'administration. En voyant l'air énervé de Behaine, le DSACVPO croisa bêtement les doigts, comme un gamin qu'on surprend en pleine farce. Il reprit timidement.
« Oh... Peut-être cette prodigieuse baisse de 78% du chiffre d'affaire ? »
Behaine explosa.
« Eh bien oui, figurez-vous qu'une telle faute professionnelle me dépasse ! 78% ! Je suis sur Bouleversedhil, je bouleverse tout plein de royaumes et hop, en lisant les rapports je tombe sur cette hécatombe... Je n'ose à peine jeter un oeil aux actions !
Je fais quoi moi, sans plumes à fourrer dans les oreillers ? Hein ? Et sans oreillers moelleux pour mes soldats ? Hein ? Oui Monsieur, cela compte au sein d'une bataille ! Je sais de quoi je parle, et je ne supporte pas dormir sur mon bouclier, aussi chacun de mes hommes doit avoir un de ces foutus de putins d'oreillers pourris de m...
-Sire ! Notre royaume est attaqué ! »
Le jeune messager qui venait d'entrer à son tour sans prévenir affichait le même air extenué qu'avait eu Behaine quelques minutes plus tôt. Le périple de l'administration, sans doute. Le nain se retourna vers le DSACVPO.
« Si j'apprend que mes forgerons se sont fais écraser, je jure de vous offrir une promotion ! Vous irez droit à l'administration supérieure ! Et ne faites pas cette tête, vous savez tout aussi bien que moi que si cela se produit, ce sera la faute de nos oreillers sans plumes ! On dort mal, on se bat mal, c'est mathématique ! »
Le DSAmachin tomba à genoux dans un pleur d'agonie.
« Non ! Pas l'administration supérieure ! Pitié ! »
Behaine découvrit toutes ses dents dans un sourire de plaisir sadique.
« On est pas marchand pour rien... Méritez votre poste. »

En sortant du bâtiment quasi-saint de l'administration, Behaine se demanda s'il n'avait pas été un peu rude avec ce pauvre dirigeant. Dirigeant en second, de surcroît. Il se frotta un visage fatigué et en revint au messager qui l'avait suivis.
« Allez, retournons bouleverser tout plein de seigneurs gentils qui ne le méritent même pas. Mais surtout, vendons leur pour horriblement cher ce qui ne leur servira jamais ! Bernons-les ! Nous les aurons tous, m'entends-tu messager ? Tous ! Ils paieront tous, jusque parce que payer rempli mes poches ! Et mes coffres, quand mes poches sont pleines... Nous les rendrons tous pauvres, sans exception, jusqu'à ce que tout l'or de ce monde soit enterré dans un lieu marqué par une croix sur une carte gardée par un marchand, lui-même caché dans un coffre dont l'emplacement serait indiqué par une cro... »
Il y eut un silence de quelques secondes.
« -Sire ?
-Non non, rien, mènes-moi simplement au port, nous retournons sur le continent. D'ailleurs, oublis ce que je viens de dire. Rien de tout cela n'est vrai, je plaisantais bien sûr. Tu dois garder tout ça pour toi, c'est capital. Et aussi parce que si tu ne le fais pas, je te tranche la tête. »

Le retour se passa en un éclair. Etrange comme la lune traçait plus rapidement sa courbe sur ce continent. Un nouveau rythme était imposé aux soldats, sans compter qu'ils dormaient sur des boucliers pourris au lieu de s'émerveiller sur la douceur des leurs oreillers chéris. Un instant Behaine se demanda s'il ne poussait pas cette affaire un peu trop loin, si finalement cela n'était pas si important. L'instant d'après il avait retrouvé son esprit marchand. Un baisse de cette importance, impensable. Bien sûr que ses soldats n'avaient pas besoin de coussin, c'était juste que cela motivait l'économie...
Il fut heureux d'être marchand à ce moment même, car il était presque sûr que personne n'aurait pu comprendre un raisonnement si fin et novateur si cette personne n'avait pas été marchand elle même. Et dans ce même élan de pensées profondes, il se demanda comment ne pouvions-nous pas être tous marchands ? N'était-ce pas là la sagesse ultime ?
Bien qu'il en fût persuadé, il se contenta d'hocher les épaules. Les autres étaient bêtes, tout simplement.

Khorèn | 03/06/07 22:52

Tout à fais d'accord avec la dernière phrase!
Et euh... Avec les oreillers aussi bien sûr...

Edité par Khorèn le 03/06/07 à 22:54

Orphilys D'aran | 07/06/07 14:40

Ha... superbe RP, ça donne envie d'être marchand^^, par ailleurs je voudrais passer une commande de 50 oreiller pour mes soldats^^

Edité par Orphilys D'aran le 20/06/07 à 09:56

Khorèn | 07/06/07 16:03

Preum's! Je m'en occupe... ^^

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