Forum - (Les joyeuses aventures de Falxo) Riposte

Lieutenant Coin Coin | 23/07/07 12:16

Cela faisait au moins deux semaines que le Lieutenant filait sa cible, l'espionnait et l'étudiait dans le moindre aspect de sa vie quotidienne. Il avait relevé le moindre détail sur elle et l'avait noté avec grand soin dans le calepin qu'il gardait toujours à portée de main. Rien n'avait échappé à son oeil acéré. A présent, le Lieutenant connaissait sa cible mieux que la propre mère de cette dernière, et ses intentions envers elle étaient probablement beaucoup moins recommandables.

Et la cible était en train de remonter d'un pas altier et grassouillet une ruelle sordide aux alentours de la Taverne, le moindre de ses pas enregistré par la longue-vue indiscrète que le Lieutenant pointait sur elle. La nuit était noire, pour le côté théâtral, mais il n'y avait pas d'erreur possible : les cheveux et la barbe gominés de bave, l'imposant Slip(TM) à la belle couleur mordorée, les lunettes noires glissées dans la poche kangourou de ce dernier pour être toujours à portée de main en cas de conversation... C'était bien lui. Killerweb, aussi connu sous le nom de Kikil Epeuti, Grand Prêtre de la Religion(TM).

Son bec se tordant en un sourire mauvais sous le masque de tissu qui le recouvrait, le Lieutenant rangea sa longue-vue et saisit son arme à feu BBTdhil(TM) dans les replis de son manteau noir. Le nain ne lui échapperait pas. Il sauta du toit où il était planqué et atterrit souplement devant sa cible.

Faisant preuve de réflexes louables, la main de Kikil vola vers les lunettes noires qu'il portait dans son Slip(TM) : c'était plus le moment de rigoler... il allait falloir discuter. Mais le Lieutenant, plus rapide, pointa son gros canon vers la main du nain, qui se figea.

« N'y pense même pas, Kikil. »

Avec une jubilation mauvaise et l'arme toujours pointée sur le nain, le Lieutenant s'approcha de lui.

« Que me voulez-vous ?
- Ce que je te veux, Kikil ? Tu sauras bien assez tôt ce que j'attends de toi. Dis-moi, ce n'est pas le chemin de la Maison Close de la Religion(TM)... »

Même le corps surentraîné aux nerfs d'acier du Lieutenant Coin Coin fut agité d'un frisson à l'évocation de cette idée.

« ... là où l'on n'engage que des elfes grimés en Falxo et en Ektelioth ?
- Beuh... euh... ben... ne put que répondre Kikil déconfit.
- Tssk. Je le savais. Comme je sais tout de toi.
- Tout ? ricana Kikil. Tu as de la chance que je n'aie pas mes lunettes noires sur le nez, parce que je pourrais te lancer un regard méprisant ; il y a plein de choses que tu ignores.
- Ah oui ? Peut-être parles-tu de ce qui se passe chaque mercredi soir dans l'arrière-boutique de la Boutique de Souvenirs de la Religion(TM) quand tu crois être seul avec Paido Vivelame ? »

Comprenant qu'il était perdu, le nain se dégonfla. Avec un bruit comparable à celui d'une flatulence d'orc après une nuit à engloutir de la bière naine coupée à la menthe des forêts elfiques. Une grimace de dégoût sur le bec, le Lieutenant ramassa le corps flasque et le balança dans un coin de la ruelle, celui où il y avait le plus de boue, de vomissures et de Sceptres Falxo usagés. Gardant l'arme pointée sur Kikil, il s'approcha de lui.

« Ecoute-moi bien, le nain. Je vais te dire ce que j'attends de toi, et tu vas m'obéir sans discuter.
- Jamais, cracha Kikil dans un dernier sursaut de bravoure. Je suis le Grand Prêtre de la Religion(TM) ! Une petite frappe comme vous ne me fait pas peur !
- Peut-être, peut-être. Mais si tu pouvais dire à ta main d'arrêter de fourrager dans ton Slip(TM) pour chercher à atteindre ton Sceptre Magique(TM), ça te permettrait de terminer la nuit sans avoir du plomb dans le crâne. Non que ça ne te serait pas bénéfique, remarque. »

Avec un gémissement, le nain obtempéra et se passa la main sur la jambe pour la nettoyer des humeurs qui s'y étaient agglutinées. Le Lieutenant Coin Coin, de son côté, poussa un ricanement.

« Bien. Maintenant, je vais te dire ce que j'attends de toi.
- Ca fait au moins trois fois que j'entends ça. Et j'attends, moi.
- Silence.
- D'accord.
- J'ai dit « silence ».
- ...
- Bien. Maintenant, je vais te dire ce que j'attends de toi.
- ...
- Tu vas aller trouver ton complice, Paido Vivelame, et lui dire que la Religion(TM) est dissoute. Vous allez cesser de vénérer ce fantoche de Falxo Feronas et laisser son nom retomber dans l'oubli noir et boueux d'où il n'aurait jamais dû sortir. Finie la Boutique de Souvenirs, les Peluches Falxo, les (TM) dans tous les coins qui ralentissent vachement l'écriture des RP. C'est compris ?
- ...
- C'est compris ??!
- Euh... euh oui, monsieur Mais comment comptez-vous m'y forcer ? » fit le nain. En l'instant, il regrettait amèrement la présence des lunettes sur son nez, qui, reconnaissons-le, auraient donné vachement plus de poids à sa rébellion.

Avec un sourire sardonique, dont tout l'effet fut une fois de plus gâché par ce satané masque qu'il portait sur le visage, le Lieutenant Coin Coin tira des replis de sa cape un étrange objet oblong qu'il brandit devant les yeux de Kikil. Ces derniers s'écarquillèrent d'effroi en l'apercevant.

« Tu reconnais cet objet, n'est-ce pas ?
- Un... un Sceptre Falxo, couina Kikil.
- Exactement. Un Sceptre Falxo pour nuits de demoiselle seule, comme on en trouve des dizaines dans ton immonde Boutique de Souvenirs. Or, tu n'est peut-être pas une demoiselle, mais tu es bien seul en pleine nuit, dans une ruelle obscure, avec un maître des techniques de torture... »

Brisé, Kikil tomba à genoux.

« Vous avez gagné, chevrota-t-il. Tout ce que vous voudrez. Mais euh... J'ai une question quand même
- Parle.
- On a investi énormément dans cette histoire... Comment on va faire pour rentrer dans nos frais ?
- Tu ne vas pas me dire qu'un corps minuscule comme le tien ne tient pas dans un frigo ?
- ...
- Je savais qu'on parviendrait à un accord. Maintenant dégage. »

Le Lieutenant appuya cette proposition par quelques coups de botte dans le fond du Slip(TM). Le Grand Prêtre de la Religion(TM) fila sans demander son reste. Resté seul en compagnie d'un agréable sentiment de travail bien fait, Coin Coin tira son calepin des profondeurs de sa cape et nota deux ou trois petits trucs avant de s'évanouir dans la nuit.

Son employeur serait content.

*

Désolé... Je ne pouvais tout simplement pas laisser Kikil s'en tirer comme ça

Black Mamba | 23/07/07 12:40

Jolie réplique !!!

Paido Vivelame | 23/07/07 13:55

On est mal Kikil.
Il sait pour les parties de bridge