Forum - (RP) Lassitude et conquêtes.

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Duc De L'uto | 05/10/06 00:00

A quoi bon être tolérant ? Le Duc l’avait déjà été en laissant à cet imbécile une vingtaine de secondes de vie supplémentaire. Cela n’avait servit à rien, à part à entendre d’autres gémissements de douleurs. Trois hommes étaient morts depuis le début de l’interrogatoire, et le nain n’en savait toujours pas plus. Les hommes… Leur stupidité légendaire les aurait-elle rendus courageux au point de préférer la torture puis la mort alors qu’ils pourraient simplement tout déballer ? Il les avait pourtant prévenu ; qu’ils parlent ou non, ils seraient torturés puis tués, qu’avaient-ils donc à perdre en parlant ? A quoi bon être patient ?

Le Duc se tourna vers le mur. La pièce était creusée en sous-sol et la seule source de lumière, venant d’une torche à demi consommée, éclairait à peine les personnages de cette scène morbide. Malgré cela, on distinguait assez bien un nain de forte carrure, un homme se tenant droit à ses côtés, trois cadavres humains dans un état inqualifiable ainsi que deux autres, vivants eux, enchainés au mur. Le Duc fit signe au seul homme libre, pointant du bras un des captifs. On constatait que trois paires de fers étaient vides, et que, dans l’ordre naturel des choses, les deux autres, alors occupés par des êtres encore vifs, allaient vite se libérer.

L’homme de main du Duc libera la prochaine victime, qui se trouvait être une femme, et la força sans peine à s’allonger sur une sorte de table rituelle tout aussi malsaine que le sourire qu’affichait l’homme lui-même. Il la rattacha à l’aide de cordes et fit un pas en arrière, saisissant au passage une pince rouillée d’allure inquiétante. L’humaine semblait épuisée, peut-être était-ce à cause des deux heures qu’elle avait passé fixée contre un mur à devoir contempler l’horrible mort de ses anciens compagnons. Aussi avait-elle les yeux clos lorsqu’elle cessa de se débattre, maintenant allongée, cause de fatigues, de douleurs et de larmes.

« Vous… »
Ses lèvres n’avaient à peine bougées, en avait-elle seulement la force ? Pourtant, le Duc avait bel et bien entendu. Il s’approcha et, empoignant une dague souillée de sang, l’encouragea.
« Parles, sois moins sotte que tes amis. »
Alors elle ouvrit les yeux. Elle le fixait, fixait ce nain au visage de marbre, comme elle aurait pu fixer la haine en personne, ou peut-être même la mort. Dans ses yeux pouvaient se lire le désespoir, la rancune de quelqu’un observant la force qui avait rasé sa vie, éliminé ses proches.

« Vous… Etes… Un monstre. »
Le Duc frappa du plat de la main sur la table. Il se retourna violement et se mit à jurer.
« Mais quand est-ce qu’ils nous apprendrons quelque chose que nous ne savons pas déjà ? » Hurla-t-il pour lui-même.
Et puis il revint vers elle et la saisit par la gorge.
« Dis-moi ce que tu sais sur la Pierre. Je te jure que chaque information que je rate, chaque seconde que je perds avec toi sera compensée par un mort de plus parmi tes proches. » Après réflexion, il s’avéra que le village de cette femme n’existait déjà plus, sûrement avait-il finit de brûler, aussi il serait difficile de trouver d’autres proches que ceux qui pendaient déjà à une corde. « Allez, ouvres-là ! Dis moi au moins un petit quelque chose, n’importe quoi ! »

Un silence prolongea le cri de rage du nain. Dans sa fureur, il avait planté la dague dans le bras de la prisonnière. Quand il s’en rendit compte, celle-ci ne criait plus de rage, elle se contentait de remuer dans des spasmes apparemment douloureux. Il retira le couteau et le replanta, à la hauteur du cœur. Les mouvements se stoppèrent. Dans un soupire, le Duc entreprit de quitter les lieux quand son homme de main l’interpella.
« Et le dernier survivant, sire Duc ? »
Le nain se retourna, c’était vrai, il restait encore un captif.
« Tu ne nous dira rien, n’est-ce pas ? » Tenta-t-il.
Le dernier humain secoua la tête.
« Bah… Pas la peine de pousser plus loin les opérations, j’ai faim. Tues-le.
-Bien messire. »

Alors qu’il reprenait la montée des marches des escaliers, le Duc se retourna encore.
« Dis-moi… Tu es un homme, toi aussi, je me trompe ? »
L’homme hésita.
« Euh… Oui, sire…
-Alors pourquoi ne te tuerais-je pas aussi ?
-Parce que… Parce que vous aviez dis vous-même que j’étais le meilleur bourreau de la région ?
-J’ai dis ça ? Ah oui… Et tu ferais tout ce que je te dis, meilleur bourreau de la région ?
-Bien entendu, sire…
-Alors tues vite fais cette hommes. Ensuite, débarrasses-toi de tous les corps, puis allonge toi sur la table, torture toi comme tu sais si bien le faire, et tues-toi. Je viendrais te voir après le repas, si tu n’es pas mutilé et mort, je considérerais que tu m’as menti. Et tu sais ce que je fais à ceux qui me mentent ?
-… Je… Non… sire…
-Eh ben… Moi non plus, mais j’y penserais, en mangeant, et je trouverais un truc bien atroce, spécialement pour toi, alors fais en sorte de ne pas m’avoir menti.
-…
-Et appliques toi, j’aime quand les choses sont bien faites. »

0-

En arrivant à l’étage de la tour correspondant à la salle à manger, le Duc s’installa sur la première chaise venu. Devant lui s’étalait déjà une foule d’animaux présentés comme à un festin.
« Assieds-toi. » Lança-t-il soudain.
Il s’adressait au nain qui se trouvait un peu plus loin, presque entièrement dissimulé dans l’ombre d’un rideau moisi. Celui-ci ôta son casque et s’installa à l’autre bout de la table.

« Ranhko, mon ami, j’ai besoin de changer d’air. Ces tortures répétitives m’abrutissent, j’ai besoin de massacres au grand air, de batailles sanglantes, de faire tomber les seigneurs à bas de leurs propres murs, de lancer des menaces à tout va, de planter mes étendards sur tout un continent, son tissu taché du sang de chaque vaincu !
-Oui sire.
-Prépare la Garde, nous partons.
-Et pour quelle destination ?
-Oh, je n’y avais pas pensé, occupes t’en, tu dois bien pouvoir me trouver un continent bien tranquille où semer la terreur et la mort pour Gaïa non ?
-Si si, ce sera fait.
-Bon, c’est pas tout ça, mais je dois aller inspecter les nouvelles arbalètes. Ah ! Rends-moi service, passe voir au sous-sol, et reviens me dire si un bourreau est bien mort, horriblement mutilé sur la table. »

Falxo Feronas | 06/10/06 00:00

(dno) Gaia, hein ? Intéressant... Joli texte en tout cas, très jovial comme on les aime :p

Movézeuil | 06/10/06 00:00

(dno) J'adore ! :)

Consul Celimbrimbor | 06/10/06 00:00

Dno>Tout en finesse. :D

Viviane la fée | 07/10/06 00:00

(dno) Vous devriez publier plus souvent ! Bravo !

Marinarha | 11/10/06 00:00

[dno] Sacré caractère ce Duc !

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