Forum - [Récits d'une dimension oubliée] Note du compilateur
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Zoltahn Kodaly | 14/08/07 00:06
Note HRP :
Cela fait maintenant deux ans que la Dimension Opaque est née et le récit des aventures du mage Olaus Wormius, qui avait commencé à être publié sur le Faux-Rhum, n'a jamais été achevé. Après avoir récolté les différents textes autour du mythe fondateur de la Dimension Opaque, voici publiés sous forme de feuilleton les premiers éléments de cette saga à laquelle de nouveaux acteurs ont récemment apporté leur plume. Afin de poursuivre et de relier les différents morceaux, je reproduis ici pour commencer les premiers textes contant l'ouverture des portes de la Dimension Opaque vers Daifen et la lutte qui s'ensuivit...
Le nom des auteurs des différents textes est écrit en tête de chaque chapitre, sachant que trois auteurs se sont partagé les différents personnages :
Heimrich Tot -> Liou Vahn, Adam Reith (et un des chapitres d'Olaus Wormius).
Solange -> solange...
Zoltahn Kodaly -> Olaus Wormius (sauf chapitre "Rencontre avec Solange - 2" qui est d'Heimrich).
La compilation est sans doute un peu longue et inégale, je ne la publierai donc pas d'un bloc... en espérant qu'elle ne paraîtra pas rebutante ou trop indigeste !
Il ne sera pas dit que seuls les nains d'Amon Khazad ont leur saga :P
Edité par Zoltahn Kodaly le 14/08/07 à 00:11
Zoltahn Kodaly | 14/08/07 00:08
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---- Récits d'une dimension oubliée ----
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Note du compilateur : le but du présent recueil est de reconstituer le périple du mage Olaus Wormius dans sa lutte contre les entités de la Dimension Opaque. Ces textes ont été écrits par les différents protagonistes de l'histoire et par certains chroniqueurs dont les noms ont été perdus. Le recueil en lui-même a été composé à partir des textes qui ont pu être restaurés, mais il manque une grande partie des feuillets de Solange ainsi que les conversations qu'elle a pu avoir avec le jeune Heimrich Tot. Les récits d'Heimrich Tot, de Zoltahn Kodaly, de Dismei Greensmoke et d'Yggdhrasyl, tous acteurs de cette saga, ne sont pas compilés dans ce recueil. Ils feront sans doute l'objet d'un travail de restauration ultérieur.
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Olaus Wormius trempa sa plume dans l'encrier et rapprocha la bougie dont la cire avait coulé en longues larmes figées tout autour du petit bougeoir d'ivoire sculpté.
"Je n'ai pas le temps..." marmonna-t-il en griffonnant frénétiquement des glyphes secrètes sur le velin.
"Pas le temps, pas le temps... Il faut leur dire. Je dois les prévenir. Qu'ai-je fais ô mon Dieu" sanglota-t-il, seul dans la pénombre de son laboratoire, entouré de montagnes de livres reliés de cuir, certains pourrissants, d'autres ouverts à même le sol de bois grinçant sur des images grotesques de créatures impies.
"Premièrement leur expliquer qu'on ne va jamais là-bas par jeu, curiosité ou, comme je l'ai fait, par vanité..."
Edité par Zoltahn Kodaly le 14/08/07 à 00:12
Zoltahn Kodaly | 14/08/07 00:08
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Olaus Wormius - Prologue
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Un cri résonna dans l'épaisseur de cette nuit sans lune. Olaus releva la tête et étouffa un juron. Ses yeux injectés de sang fouillèrent les ténèbres comme deux billes folles.
"Pas le temps... Combien de temps encore ? Pas assez pour sceller les portes... Assez pour placer des gardiens ? Peut-être... Allez, du calme, les pierres de lumière les tiendront encore à l'écart un bout de temps. Le temps... qu'est-il pour eux ? Ne te déconcentre pas, écris !"
Je m'appelle Olaus Wormius. Ceci sera certainement mon dernier opuscule, et j'espère qu'il pourra fournir un rempart efficace contre les choses que j'ai réveillées sans le vouloir...
La Dimension Opaque n'est qu'un gouffre empli de choses indicibles... J'ai mis en contact un point de notre univers avec un tunnel menant droit au coeur de ce non-monde. La porte est ouverte, et certaines entités se sont engouffrées dans la brèche. Je ne sais pas comment refermer le passage, mais j'ai pu apposer des sceaux de protection qui ont limité les dégats. Seuls quelques courants perturbateurs ont pu s'échapper et créer des trous dans la toile qui protège notre univers. Il ne FAUT PLUS UTILISER LE PASSAGE, les risques sont trop grands.
Un nouveau hurlement résonna dans les profondeurs de la terre et les fondations de la tour du nécromant tremblèrent.
"Mon Dieu... non, pas tout de suite, je n'en suis qu'à l'introduction !"
Olaus retira ses binocles et s'épongea le front avec un bout de tissus crasseux. Il retira le bouchon de verre d'une flasque et se versa une large rasade d'un liquide carmin aux reflets dorés.
"Un petit dernier pour la route..." murmura-t-il en avalant d'un trait le contenu de son verre.
Les fondations de la tour tremblèrent à nouveau. Olaus dressa lentement la tête et tendit l'oreille. Il posa sa plume et se mordilla les lèvres. Une goutte de sueur perla sur sa tempe grisonnante. Le silence était retombé sur la bibliothèque. Les madriers du plafond grincèrent alors que le vent, annonciateur d'orage, se levait à l'extérieur. Olaus se leva, pris sa lampe-tempête et alla précautionneusement jusqu'à la porte de son antre pour vérifier qu'elle était bien fermée. Les lourdes planches de bois qu'il avait passé la journée à clouer étaient toujours là, bien en place. Un immense pentacle avait été tracé à la peinture bleue et les sommets de ses cinq branches étaient chacun frappés d'un clou-champignon en argent. Olaus parut satisfait.
Soudain, un coup de boutoir secoua la tour avec une telle violence qu'une des bibliothèques en bois s'effondra sur la table de travail du mage, broyant les ustensiles de travail et projetant livres, encre, parchemins et bocaux aux quatre coins de la pièce.
Olaus jura entre ses dents. Mais à peine avait-il eu le temps d'évaluer les dégâts qu'un sifflement perçant lui vrilla les tympans. Il reçut un petit projectile sur la nuque et, sans même se retourner, pris d'une peur panique, il se jeta la tête la première entre deux grandes bibliothèques, au milieu du nuage de poussière. Le sifflement s'interrompit, puis reprit.
« Grands dieux » soupira Olaus. Il y eut un bruit de déchirure, puis un craquement. Le mage sortit la tête de derrière sa bibliothèque et faillit avaler sa langue de stupeur. Une large balafre avait arraché des lambeaux de bois à la porte de chêne et un des clous d'argent était manquant. Il vit l'un des clous sortir doucement avec un sifflement aigu, puis jaillir de son orifice pour aller se perdre dans la pièce. Un troisième clou commença à sortir, comme poussé par une force impie.
Olaus poussa un gémissement. Il se redressa et partit en courant vers un immense meuble de bois ouvragé, fermé de deux portes cerclées de fer elles-mêmes verrouillées par une grande serrure. Il fouilla dans sa robe crasseuse et en tira frénétiquement une longue clef brillante. Les mains tremblantes, il réussit à faire jouer le verrou et ouvrit les deux portes à la volée. Derrière lui, un sifflement fut suivi du claquement d'un clou qui ricoche sur un mur.
- Où est-il, où est-il ? sanglota le mage en arrachant furieusement les ouvrages de leurs rayonnages obscurs.
Enfin, il parut trouver son bonheur. Un énorme volume relié de cuir ciselé, fermé par une bande de fer damasquiné. Il courut à son écritoire en serrant le précieux tome dans ses bras. Un nouveau sifflement perça le silence. Une bande de bois de chêne éclata en plein milieu du pentacle et un clou fut éjecté par le choc. Il n'en restait qu'un.
Olaus ouvrit une armoire vitrée et en sortit un sac de toile dans lequel il fourra son livre avant de déverser tous les ustensiles qu'il pouvait récupérer autour de lui : bocaux, petits coffrets de nacre, plumes taillées... Son regard tomba sur une boule de cristal et il se frappa le front en la récupérant avec empressement.
Dans un hurlement mêlé de grincements de bois tordu et de détonations sèches, la porte de la bibliothèque vola en éclats. Olaus se retourna et sa bouche béa d'horreur. Une forme protoplasmique opaque et sans consistance identifiable était en train de passer à travers les restes pantelants de la porte. Olaus gonfla la poitrine et, saisissant un bâton d'ébène sculpté, entonna à pleins poumons une litanie ancestrale. Alors que les mots jaillissaient de sa gorge avec chaque fois plus de force, la créature finit d'emplir de sa masse sombre l'entrée de la bibliothèque. Une vingtaine de globes verdâtres apparurent au sein de la masse mouvante. Une voix sépulcrale tonna dans la bibliothèque :
« TU VAS DISPARAITRE, HOMME PRESOMPTUEUX »
Olaus ferma les yeux et se concentra sur sa formule magique. Il dressa le bâton en l'air et le fit retomber en frappant le sol de sa pointe ferrée. Une éclair bleuté illumina la pièce et un vent éthéré souffla les bougies. Une petite tornade de poussière se mit à tournoyer autour du mage avec de plus en plus d'ampleur. Olaus sourit et expira bruyamment.
- En effet, je vais disparaître... mais on se retrouvera...
La tornade bleutée tournoya de plus en plus vite, projetant livres et bibelots dans tous les sens.
« OU EST ADAM Rrrr... » Olaus ne put entendre la fin de la phrase. La téléportation le dématérialisa pour le projeter à travers l'espace jusqu'à sa retraite secrète des cavernes aberrantes. Du moins l'espérait-il... mais une créature guettait dans un angle dimensionnel à la croisée des chemins. Et le trajet fut coupé brutalement...
Edité par Zoltahn Kodaly le 14/08/07 à 00:19
Dixi de Tormen | 14/08/07 10:14
Très agréable à lire !
Froidchapelle | 14/08/07 11:58
oui j'avais toujours bien aimé ce que vous écriviez aussi.
