Forum - Les Chasseurs chassés. (suite)

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Khorèn | 20/08/07 21:32

*Pour celui qui a souffert toute la nuit, l'aube est toujours décevante.*

Le soleil rougeoyant refaisait une nouvelle fois surface à l'est, se redressant au dessus d'une mer calme et aux reflets orangés. Quelques matinaux sortaient de chez eux dans les rues de la ville, la tête encore remplie de sommeil, le visage bouffi. Quelques fenêtres s'ouvrirent pour laisser des draps et oreillers s'aérer après une longue nuit, les maîtresses de maison les secouant énergiquement. Sur un des plus hauts toits rouges, deux hommes étaient accroupis, leurs bras entourant leurs genoux remontés sur leur torse.

- Depuis quand devraient-ils avoir finis ? Demanda l'homme blond vêtu d'une veste grise rapiécée.
- Depuis que nous avions pénétré dans leur planque par les sous-sols. Répondit l'homme châtain à ses côtés, un bandeau rouge autour du front.
- Qu'est-ce qu'ils font ? Le soleil a eu le temps de se lever, nous avons eu le temps de monter ici...
- Il y a dû y avoir des complications... Nous remontrons à bord à midi s'ils ne font aucun signe. En attendant, regarde moi ça... Il indique le soleil levant d'un coup de menton vers l'avant. N'est-ce pas magnifique ?
- Tu ne t'inquiètes jamais hein ?

Son compagnon eu un haussement d'épaule.

- Khorèn me doit plus de deux cent pièces d'or.
- Pfff...

De nombreuses heures plus tôt...
Dans les égouts de la petite ville, là où les rats sont maîtres, un autre groupe de pirates s'avance. Leurs pas claquant dans les flaques résonnent le long des couloirs voûtés, et c'est alors qu'ils passent devant une vieille échelle de fer qu'ils s'arrêtent. Sans une parole, l'humain au bandeau rouge qui se trouve devant ses collègues leur indique une trappe au dessus d'eux, plaçant ensuite son index sur ses lèvres. Il grimpa agilement à l'échelle sans un bruit, suivit de ses acolytes, et une fois arrivé à la trappe, il l'ouvrit brusquement, sortant hors des égouts, et atterrissant dans une salle servant apparemment de salle à manger. Le sabre au clair, son regard parcourut la pièce rapidement. Un homme et une femme habillés de noir étaient là, en train de se restaurer, et la venue soudaine de cet homme par les égouts les fit sauter de leur chaise, pris par la surprise. Ils dégainèrent maladroitement leurs lames, tandis que le reste de l'équipage s'extirpait du trou au sol.

- Intrus ! Beugla l'homme en noir. ALEEEERTE !

Les pirates attaquèrent les deux pauvres voleurs noirs, mettant fin à leur vie en les perçant à jour. L'homme au bandeau rouge, surnommé Pytaf, se dirigea ensuite vers l'unique porte de la pièce, suivit de près par ses compagnons à la lame salie de rouge. Il l'ouvrit, et se trouva nez à nez avec un autre groupe de voleurs noirs qui brandirent haches et glaives en les voyant. La bataille fit rage, les rapières et les sabres tranchaient, tuaient, s'entrechoquaient contre les épées ennemies. Un des pilleurs des mers s'écroula, suivit de près par un autre de ses camarades, le crâne fendu par une hache. Furieux, Pytaf émit rugissement animal et tua de sang froid les quelques adversaires qu'il restait. Essoufflés, endoloris, les pirates reprirent doucement leur souffle, jetant aux corps éparpillés des regards méprisants. Ils saluèrent respectueusement leurs camarades de bord gisants, et continuèrent dans le petit couloir mal éclairé qui menait à une autre porte de bois grossièrement taillée.
La pièce où ils débouchèrent était grande, et vide. Seule une petite table et quelques tabourets étaient là, encadrés par d'imposants murs de pierre grise, au plafond bas souligné de poutres rongées par les termites. A pas de loups, le petit groupe s'avança, les sens aux aguets. Ils s'apprêtaient à ouvrir une énième porte lorsqu'une autre à l'opposée de la pièce s'ouvrit. Tous se retournèrent, près à attaquer, mais l'homme qui apparut à la tête de quatre flibustiers leva les mains vers le ciel.

- Ola les gars, c'est nous. Rengainez tout ça, nous avons nettoyés notre zone. Dit-il en indiquant derrière lui du pouce.
- Non de dieu, Flannch' ! S'exaspéra Pytaf en baissant les armes, soulagé. Vous devriez être passé par ici depuis longtemps !
- Nous avons eu un contre temps. Répliqua le vieux marin bourru dans un haussement d'épaule.
- Nous n'avons pas le droit à l'erreur, un peu plus et je rentrais dans cette pièce nous faire tuer ! S'énerva l'homme au bandeau rouge. On va tout faire rater à cause de tes négligences !
- Je suis là maintenant, ma poule. Allons-y, j'ai encore soif de bataille... Sa langue passa avec souplesse sur sa lame ensanglantée, découvrant ses dents noires aux reflets jaunâtres.
- Tu me dégoûtes !

Les neufs hommes des mers s'avancèrent vers la première porte et y entrèrent avec silence. Ils débouchèrent dans un long corridor sans aucune lumière, le noir envahissant des profondeurs s'abattant sur eux. Ils arrivèrent en bas d'un frêle escalier de bois qu'ils prirent. Cet escalier les mena tout droit dans une salle où pierres précieuses et or étaient entassés. Les coffres débordants de pièces d'or et d'argent se comptaient par dizaines, et l'étagère qui reposait dans un coin de la pièce protégeait bijoux de grande valeur, tissus de qualités aux couleurs vives, et argenterie. Les yeux s'écarquillèrent devant ce spectacle.

- Par la barbe de Groch'bar Le Sanguinaire ! S'émerveilla Flannch'. Allé matelots, remplissez vos sacs ! Nous partagerons équitablement plus tard, comme toujours.

Les marins décrochèrent de leur ceinture de solides sacs de toile brune, et commencèrent à les remplir avec de larges sourires, les yeux leurs sortant du visage. Au bout de quelques minutes, il ne resta plus rien.

Plus loin, quelques minutes plus tôt...
Kastablèd et ses hommes étaient accroupis derrière une rangée de tonneau. Tout près d'eux, des hommes et des femmes en noirs buvaient à n'en plus pouvoir, s'abandonnant à des gâteries en tout genre, copiant sur tout bon bordel qui se respecte. Mais un cri étouffé et résonnant contre les pierres des murs ne tarda pas à mettre fin à tous ces attouchements, et c'est en se rhabillant à la va-vite que les voleurs quittèrent les lieux, se dirigeant vers la provenance du bruit. La porte claqua derrière eux, et le marchand et ses complices sortirent de leur cachette, les oreilles d'un rouge vif.

- Bon, commença le meneur du groupe, si mes calculs sont exacts, la pièce juste derrière cette porte mène au cerveau des Chasseurs de Fortune, et il ne devrait plus y avoir grand monde pour le protéger. Pendant que je vous parle, le reste de l'équipe remplit des sacs et des sacs d'or, alors je vous en pris, encore un dernier effort et vous serez grassement récompensés.

Les loups de mer acquiescèrent, et leurs poings se serrèrent un peu plus contre la garde de leurs sabres. Un des hommes se craqua la nuque, tandis qu'un autre caressait doucement sa lame colorée de rouge du bout des doigts. Kastablèd inspira un bon coup, et envoya un violent coup de pied dans la porte face à lui qui céda. Dans la pièce éclairée de flambeau qui se révéla à eux, un grand homme aux épaules massives, habillé de noir comme tous les autres se leva de sa chaise, posant ses mains sur la grande table ronde devant lui. Il était entouré d'une bonne dizaines de voleurs portant eux aussi l'uniforme. Leurs mains gantées de mitaines serraient épées, haches, et dagues fermement.

- Khorèn ! Dit le chef des Chasseurs de Fortune avec un sourire mauvais. Cela fait si longtemps...

**

Un homme blond vêtu d'une veste grise rapiécée était perché sur un toit rougeoyant sous le soleil levant. Il s'était appuyé sur la paume de ses mains, les genoux remontés de la même façon que son compagnon au front enserré par un bout de tissus rouge vif. Sa voix s'éleva :

- Au moins, si ils ne reviennent pas, le partage du butin se fera plus vite...
- Je ne te le fais pas dire ! Répondit Pytaf avec un sourire. Tu estimes à combien ce qu'on a ramassé ?
- Je ne sais pas... Environs vingt milles pièces d'or plus les bijoux, les pierres précieuses...
- Vingt milles... Répéta-t-il, rêveur.
- Oui, vingt milles. Dit une grosse voix derrière leur dos. Et d'ailleurs vous n'avez pas donné beaucoup d'huile de coude pour les ramener à bord !
- Flannch' ?
- Je ne sais pas si vous les méritez !
- Mais voyons, Capitaine... On montait la garde...
- Et en plus de ça j'entends que vous espérez la mort de vos camarades ? Le regard écrasant du commandant se posa sur Pytaf. C'est la dernière fois que je t'entends parler comme ça, Second. La prochaine fois je te jette par-dessus bord après m'être assuré que tes tripes flotteront !
- Oui, Cap'taine...
- D'ailleurs descendez de là, Kastablèd et le reste de l'équipage vivant sont revenus. Le vieux loup de mer tourna les talons, et descendit du toit.
- Je me demande pourquoi il s'obstine à appeler les gens par leur nom de famille. Chuchota le marin aux cheveux clairs à Pytaf. On s'engage en temps que pirate pour se défaire de ça pourtant !

Le Second soupira et regarda son matelot.

- Il n'est plus pirate depuis longtemps, alors appelle-le Kastablèd.

Celimbrimbor | 20/08/07 21:40

Joli, mais un poil confus.

Ou alors, c'est la fatigue qui parle.

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