Forum - [RP] Retour sur une resurrection

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Phelicia Amondis | 30/09/06 00:00

Mon passé ? mieux vaut l’oublier maintenant, mon avenir, mieux vaut ne pas y songer.
Ce caveau est lugubre, sombre, froid comme la mort qui m’a emportée.
Le destin est ironique, moi Sœur Phélicia, maintenant une morte vivante….
La peste m’a-t-elle changée ? mon dieu m’a abandonnée, je le sens, mes pouvoirs ne sont pas plus importants que ceux d’une novice de la Sainte Chapelle.
Que feraient mes sœurs si je retournai les voir ? elles ne me reconnaîtraient certainement pas, mon visage a souffert de la peste autant que mon corps. Mes yeux vert ont laissé la place à des globes jaunes d’un goût douteux et les guenilles que je porte ne sont pas dignes de la prêtresse que j’étais.
Il faut se faire une raison, je suis morte autant ne plus penser au passé.

Que suis je devenue ? une goule sans âme ? un squelette sans peau ? Un peu de tout cela à la fois, un cadavre putréfié, qui, par on ne sait quel damnation s’est relevé de sa tombe. Quel pêcher ai je donc commis pour que mon dieu me renvoie, ainsi parmi les vivants ? Dois je payer encore et toujours ? J’ai beau en appeler à lui, il ne me répond plus ou du moins je ne peux plus l’entendre.

Je me déplace lentement, montant les escaliers qui mènent au monde du soleil. Mes jambes me portent avec peine et pourtant je n’éprouve pas de fatigue, sûrement dois je apprendre à les utiliser. C’est étrange de se voir marcher ainsi, sans muscles ou presque pour soutenir notre corps, quelle force étrange nous meut ? impossible à dire, je ne puis que constater.

Au fur et à mesure des marches, je me rends compte de la beauté du caveau ou mon corps avait trouvé le repos, temporairement…. Les villageois m’ont fait un grand honneur, cette sépulture a sûrement demandé plusieurs semaines de travail.

Enfin j’aperçois le ciel, la noirceur de la nuit troublée par un croissant de lune rouge sang. Je vois mes cheveux bruns levés par le vent sec de la plaine, je ne ressens rien, mon corps est bel et bien mort, plus de sensations, plus de vie. Je regarde autour de moi, des dizaines de tombes entourent ce caveau, des dizaines de plus que lorsque j’étais en vie. Je tourne la tête vers le village qui m’avait accueillie alors que je tentais de soulager tous ces gens atteint du mal. Mes yeux voient ce que mon esprit redoutait, le village n’est plus que ruines calcinées, rongées par le feu voilà des semaines, il ne reste rien de mes efforts, rien de ma tentative d’enrayer le mal qui nous rongeait à l’époque.

J’avance au milieu des tombes en direction des ruines, laissant ma main vagabonder sur les pierres tombales, rien de plus que deux ou trois planchettes reliées entre elles par des clous rouillés. Je m’attarde devant l’une d’elle, en périphérie de ce macabre endroit. Je peux y lire « Damien Karlström, né lune 476, mort lune 548, que notre dieu l’accueille parmi les siens. »
Je me rappelle de lui, un petit gamin de six ans à peine, sa mère était morte dans mes bras, le laissant seul avec son père, pourtant je me remémore son sourire toujours présent même dans ce dur moment. Lorsque je suis passé dans l’autre monde, il était toujours en vie, la situation n’était pas désespérée. Maintenant, je vois que tout était joué d’avance, ce village était voué à la destruction dès la première apparition de la maladie.
Il semblerait que malgré moi, tout me ramène à mon passé, à ma vie précédente. Hélas, je ne peux continuer dans cette voie qui avait été la mienne, je suis morte maintenant….

Je rejoins le village, cherchant quelques vestiges de ce qui fut. Mais rien n’a résisté aux flammes rédemptrices, je me laisse tomber à genou, prenant ma tête entre mes mains squelettiques.
Quel avenir pour moi maintenant ?

Je suis là à me tenir la tête au milieu des ruines, aucune larme ne coule de mes yeux morts, pourtant la volonté est présente. Pourquoi suis je là ? je ne sais pas, mais est ce vraiment important ?
Je ne remarque pas tout de suite la silhouette qui se tient devant moi, forme sombre dans la nuit. Je lève peu à peu les yeux, sans appréhension, sans peur. L’individu est grand, longiligne, il porte un manteau de peau de reptile sans coutures. Je me demande un instant quelle bête peut être aussi grande pour laisser une peau de cette taille. Ses mains sont cachées dans les manches de l’habit à la manière d’un moine. Puis, remontant toujours, je croise ses yeux, deux yeux perçants, jaunes et inquisiteurs. Je ne me lève pas, mes jambes refusent de bouger, j’arrive à articuler quelques mots :
« Qui…qui êtes vous ? »
« Je suis le créateur, tu es ma marionnette. »
Sa voix résonne dans tout mon être pourtant elle me semble un murmure. Sa bouche s’est à peine entrouverte cachée par sa barbe brune fournie. Je ne comprends pas tout de suite la portée de ses mots, ni le futur qui m’est réservé.
« Tu seras dans la lumière pendant que je tirerai les ficelles dans l’ombre, tu seras la voix qui apaise, qui rassure. Tu seras la vie avant la mort. »
Une sorte de résignation m’emplit, je comprends mon retour.
« Pourquoi moi ? Les morts sont légion ici. » J’embrasse le cimetière non loin d’un geste de la main pour accompagner mes paroles.
« Des paysans, des incultes, des idiots. Tu es seule capable de diriger le royaume qui sera bientôt entre tes mains, la seule à avoir la culture suffisante pour paraître une femme de noble descendance. La seule qui croyait vraiment en sa mission, et qui croira aussi à sa nouvelle mission. »
Je m’enhardis , j’ose lui tenir tête.
« Et si je refuse, je suis déjà morte, vous ne pouvez rien de plus contre moi. »
« La mort n’est qu’un état, je peux tout, te faire souffrir encore et encore, t’enlever ton âme si il m’en prend le désir. Tu es mon jouet, ma marionnette comme je te l’ai dit. »
Joignant le geste à la parole, l’individu sort une main décharnée dans sa manche et la tient tendue devant lui, ses doigts s’agitent lentement. Je me vois me lever, faire quelques pas, tourner sur moi même sans que je puisse l’empêcher, toute ma volonté annihilée entre les mains de celui que j’appellerai dorénavant le marionnettiste. Tant de pouvoir chez un seul être me fait froid dans le dos. Toute résistance est vaine, je dois m’estimer heureuse qu’il m’ait laissé mon âme.
« Tu es à l’aube d’une nouvelle partie de ton existence, tu dois donc recevoir un nouveau nom. Tu t’appelleras désormais Phyllis ! »

Phelicia Amondis | 30/09/06 00:00

[HRP] précision
La première partie de ce rp était déjà parue sur le forum sans que je puisse ajouter la seconde partie. Je republie donc les deux d'un seul tenant pour garder une continuité à l'histoire.

Anaodot | 30/09/06 00:00

dno/ j'aime. :)

Consul Celimbrimbor | 30/09/06 00:00

Dno>Sympa.

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