Forum - [RP] Un combat de titans.

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Marquise De Cylanie | 29/09/06 00:00

- Érick !
Le Baron ne put s'empêcher de tourner la tête sur le côté à cette exclamation.
À quelques mètres derrière la créature, il reconnaissait celle qu'il n'avait jamais oubliée, celle qui faisait partie de son passé, et qui revenait dans son présent pour hanter son futur : la Marquise de Cylanie.
- Daphnaë, murmura t-il, plus pour lui-même, plus pour s¹assurer qu'il ne rêvait pas.
Elle était toujours aussi belle, sa chevelure brune coulant en cascade sur ses frêles épaules. Érick de Sombrebois se rappelait les effluves douces et sucrées de sa peau, la fragrance printanière de ses cheveux. Il inspira
fortement et discrètement, chassa l'instant d'après cette remontée involontaire de souvenirs dangereux en ce moment.
À ses côtés se tenait un homme étrange, ou étrangement vêtu. Enfin, vu sa façon de se tenir, le baron comprit qu'il n'avait pas affaire à un véritable guerrier. Quant à ses habits, Érick avait tellement vu de toilettes et autres tuniques qui frôlaient le ridicule sur Daifen que cela ne le choqua pas plus que cela.
- Des invités, grogna le démon d¹un sourire satisfait.
Et l'instant d'après, profitant de l'inattention du baron, fit claquer un de ses bras hérissé de pointes, projetant l'homme contre une des parois de glace. Avant que ce dernier ne se relève, un nouveau coup fut porté, arrachant la peau de la nuque du guerrier ainsi qu'un cri bref de douleur.
Le baron de Sombrebois se releva immédiatement, en position de garde, de la sueur perlait à ses tempes, un voile mauvais dans son regard. Damnée
Marquise ! Que faisait-elle là ? J'aurais du mal à la protéger tout en combattant l'affreux, souffla pour lui-même Carmin.
C'est alors qu'il aperçut sur le sol, dans une petite flaque de sang, un serpent noir et immobile. D'instinct, le baron posa brièvement la main derrière son cou. Et fut deux fois plus énervé. Cette créature venait de lui trancher sa queue de cheval ! Est-ce qu'elle savait le temps que mettaient à pousser les cheveux humains ? !
- Ca suffit, murmura t-il.
La Marquise n'avait toujours pas bougé, de même que celui qui semblait être son majordome. Le démon crut encore que Sombrebois avait délaissé sa garde.
Cruelle et stupide erreur. Sa main garnie de griffes vola à travers la pièce immaculée tandis qu'Atropos, l'épée longue du baron, mêlait ses hurlements de joie à ceux de douleur du monstre.
L'être infernal recula d¹un pas, surpris par le coup.
- Marquise ! Apostropha Sombrebois. Ce n'est pas un endroit pour les enfants et les princesses gâtées !
- Je ne sais pas comment vous êtes arrivée ici, mais...
Il s'interrompit un instant pour esquiver une nouvelle charge de l'horreur, roulant entre ses jambes et tranchant en même temps un jarret.
- Je disais que peu importe votre moyen de transport, reprenez-le et allez vous en !
Le corps du démon, ayant perdu l'équilibre, ponctua sa phrase en allant s'écraser dans un mur de glace. Mais il en fallait visiblement plus pour
cette chose. Elle se redressa et sauta avec fureur sur l'homme, entamant avec lui une danse mortelle où passe d'armes succédaient à d'innommables cris.
Il était temps d'en finir, songea Érick. La colère montait en lui, sourde, efficace, martiale. Et il se laissa envahir par cette sensation, la nourrissant même de quelques souvenirs : d'une, l'équipe de sauvetage
n'avait pas cru bon engager tous les meilleurs guerriers de Daifen ; de deux, il avait passé un sale moment à se faire peler la peau entre
différentes dimensions ; de trois, il venait de se rendre compte qu¹il s'était trompé de plan ; de quatre, cette saloperie de démon lui avait
raccourci les cheveux ; de cinq, Daphnaë la Marquise venait d'arriver ; de six ! De six ?
- De six, cria Sombrebois, plantant son arme dans le torse de la créature.
De six, tu pues du bec !
Lorsqu'il retira sèchement Atropos, un coeur brunâtre était accroché au bout de la lame, battant encore désespérément. L'être immonde aspergea de sang le baron, le fixa un instant, les yeux écarquillés de stupeur, et tomba sur le
dos, fissurant le sol de son poids.
Érick Carmin souffla alors quelques secondes. Il se tourna ensuite vers le couple nouvellement arrivé dans cet endroit.
- Encore là ?

Marquise De Cylanie | 29/09/06 00:00

Re : [RP] Rien ne se perd, tout se transforme...
Le combat dure quelques secondes, suffisantes cependant pour la multitude de micro évènements qui suivent.

Ness était resté à l'écart, il paraissait concentré depuis l'arrivée en ces lieux. La Marquise s'en approche un instant et percoit une ou deux pensées. Pensées ? Que dire sur ces bribes de tourments d'âmes effarouchées, que dire sur la folie guettant chaque labyrinthe obscur du céphalée, que dire enfin quand vous comprenez que la fraction de temps qui vient est peut être votre dernière conscience et votre prison à jamais ?
La Caïnite intègre et gère cela calmement, à son habitude : Promptement un éventail claque et illumine d'éclats émeraudes les parois de l'illustre grotte de glace. Tournoient ainsi les jades lucioles sur la voute immaculée, s'élèvent ainsi les pieds délicats de Daphnaë.
Soudain, l'elfe vétu de nacre, est pris de crises insaisissables, ses yeux révulsés frétillent et son corps est violenté par d'effroyables torsions.
Ils arrivent... Equipe... libre.... Hérissez .. barrières...
Un cri strident. De la faille se craquellant sous la chute de la créature s'échappe une âme encore fraiche de la rosée du matin, la fillette. D'autres, à toute volée sifflent leur chère liberté retrouvée.
La galerie éclatante au demeurrant, les murs ne sont plus, les corps disparus, une équipe intacte par sa démence, sombre définitivement dans le trou béant...

(- d'une, l'équipe de sauvetage n¹avait pas cru bon engager tous les meilleurs guerriers de Daifen )
Conservée dans le sarcophage froid, aussi belle que dans son état vivant, cette elfe garde une réminiscence de pétillement dans ses yeux gris et clos depuis si longtemps. Ou bien est-ce l'éclat de l'éventail éveillant cette lueur martiale, profondément enfouie dans la mort ?

( - de deux, il avait passé un sale moment à se faire peler la peau entre différentes dimensions )
Les ongles commencent par se détacher, lentement d'abord et de plus en plus vite ensuite, les morceaux de chairs tombent en lambeaux, les canines effilées et luisantes comme au premier jour se réduisent elles aussi en poussière. Ni vie ni mort...

(- de trois, il venait de se rendre compte qu¹il s¹était trompé de plan.)
Le puissant papillon mute en chrysalide. Il tombe longuement, les ailes invisibles se collent et se plient pour laisser le passage au corps vétu d'un habit imposant dans le cocon de soie. Il virevolte au gré des souffles jusqu'à régression complète.

(- de quatre, cette saloperie de démon lui avait raccourci les cheveux)
Le sage flotte telle une feuille morte et se dépose aussi légèrement sur sa nouvelle sépulture : un fragment de givre, entièrement recouvert d'une brume protectrice, un miracle de la nature.

(- de cinq, Daphnaë La Marquise venait d'arriver)
Toc ! Le gland atteint enfin le sol libéré de la glace conservatrice. Fuse de la terre un chêne à la stature impressionnante. Comme animées de vie, les branches entourent et confèrent au petit elfe aux allures de jardinier le plus digne des tombeaux, et sa réincarnation.

(- De six, cria Sombrebois, De six, tu pues du bec !)

Des îlots flottent à présent et entourent nos trois compagnons. Trois ? Deux! Non quatre ! Un bras apparait et dans son prolongement un corps d'humain, un homme aux cheveux courts, le Baron de Sombrebois. Le regardant de haut, debout et les bras croisés, le même homme, la chevelure attachée et en plus amoché, un sourire sadique au coin des lèvres, Erick Carmin. Celui-ci s'avance vers son alter égo, pose le pied à la jointure du coude, faisant rouler le bras de Sombrebois. Et profitant de l'avantage, il arrache le coeur brun de la créature d'Atropos pour s'en régaler.
La Marquise, surprise au premier abord, regarde d'un oeil vengeur son nouvel ennemi. Elle reconnait la volonté machiavelle de celui qu'elle doit aussi tuer.
Ness toujours atteint de convulsions, lève les bras vers la voute. Toutes les âmes en perdition, errantes et aliénées par la souffrance convergent en le seul point que l'elfe contrôle. Une déchirure intemporelle se forme, dans le chaos le plus total.
Du sang à la commisure de la bouche et un regard avide de cruauté dépeignent le Général Carmin. Cédant à la tentation de jouer, il ne saisit pas, à tort, l'arme de prédilection du Baron. Daphnaë se déplace en silence et attrappe avec férocité la longue chevelure du deuxième Erick, elle tire d'un coup sec et lui brise la nuque. Le corps s'évanouie et l'âme noirâtre est aspirée dans le couloir noir que Ness domine.
- Auriez vous perdu ceci, Baron ?
La Caïnite, sourire ironique, lui tend les cheveux jais qu'elle a arraché.

L'elfe est encore pris de soubresauts. Les mains osseuses révèlent des signes cabbalistiques, une force incroyable se dégage des mouvements et contrôle ainsi la déchirure béante au dessus des trois corps de chair et d'os, plusieurs âmes s'y faufilent comme happées violemment, celles n'ayant pas une volonté hors du commun.
Un balai musical de plaintes amères entoure et danse autour de nos trois héros ; tout près une fente pas plus grande qu'un nain adulte se dessine suite aux quelques mots vibrant de l'homme aux oreilles effilées, Ness s'adresse enfin au deux autres :
- C'est votre seule issue... Je ne peux les retenir plus... allez y...
Les morceaux de glace tombent les uns après les autres, le spectacle blanc, pur et magnifique lisse et glissant laisse place à l'inconnue sombre et infame, l'obscurité du néant, le vide impalpable et retord. Le Baron s'est relevé et observe la situation de son oeil avisé, l'humain est las du combat et le ton est pressant :
- Daphnaë, que peux-tu faire ? Nous guider au travers des Portails Dimensionnels ?
- Je le crois, mais qu'allez vous devenir Ness ?
- MAINTENANT Partez ! Hurle la machoire déformée de l'elfe.

La Marquise de Cylanie s'engouffre suivie de près du Baron de Sombrebois, celle-ci se retourne alors que la brèche se referme ; la dernière image qu'elle capte est celle d'une masse grise, un manège tournoyant autour de Ness enveloppant chaque parcelle de son être, les âmes échaudées englouties par la folie de l'elfe, démence nourrie de ces esprits, de cette essence dont les corps sont morts depuis nombres de siècles, Ness les avale par tous les pores et les yeux affichent le régal d'un fin gourmet.

Marquise De Cylanie | 29/09/06 00:00

Re : Re : [RP] Dans le labyrinthe des parrallèles...
Aucune odeur, pas de son, ni lumière pour diriger ces deux êtres dans le couloir des dimensions, des accès, des portes cachetées en meublent les contours. Pourtant, la Marquise semble se repérer. Elle a tissé une toile en psalmaudiant et de ce fait, a lié le Baron à elle -même, par sécurité.
- Je pourrais m'amuser un peu... le regardant avec cette once de cruauté réservée aux pires ennemis. Tu as de la chance Erick... Le lieu n'est pas opportun... allons... avançons.
Et sans donner l'occasion de répondre, elle se remet en quête de concentration.
Ils arrivent dans une sorte d'étoile aux multiples couleurs acidulées, au centre une ouverture, une bouche rouge moelleuse et spongieuse. L'air devient mielleux, sucré, saturé.
La Dame avance doucement et l'orifice s'agrandit afin qu'aucun contact n'aie lieu entre elles deux, au passage du Baron, la membrane doucereuse vient caresser sa peau. Elle y laisse une trace rose et poisseuse. Des chuchotements féminins englobent les deux personnages, piapiapia piapiapia piapiapia...
La traversée aurait pu être rapide si la Marquise n'avait pas eu à traîner le Baron retenu par les élans alléchés d'entités certainement peu masculines...
Ils débouchent sur une vaste étendue grise. Au loin, une bâtisse que reconnait Daphnaë comme étant celle du Coven. Malgré la nature éthérée de leur itinéraire, l'air est irrespirable, suffoquant, il s'immisce, contagieux, par tous les pores pour contaminer et laisser son empreinte vicieuse...Le monde s'étalant sous leurs yeux est le monde réel alors qu'eux-même appartiennent encore à l'état d'esprit, c'est probablement pourquoi l'humain paraît seulement indisposé par l'ambiance morte et desséchée de Certadhil 2.
Le Baron tousse et semble avoir quelques difficultés à inspirer.
- Hâtons nous.. hum..hum..
Le couloir vide reprend.
Une immense porte de bois de merisier et de fer forgé se dresse devant eux. Enfin... Daifen... La réalité...
Les gongs scellés cèdent facilement sous la pression d'Atropos... le grincement significatif...

Soudain, la Caïnite hurle. Elle se plie en deux et tient de ses mains son ventre. La pâleur de sa peau mute en une couleur étrange, blême. L'odeur de lys l'accompagnant d'ordinaire se dissipe. Son aura, son charisme, extraordinaires et magiques, flétrissent en une apparence plus humaine. Elle tombe et sombre. Son coeur bat très lentement. La sensation qu'elle ressent est celle d'une mère ayant perdu son enfant, l'impression profonde d'une déchirure cruelle, un cordon tranché dans le vif, une partie de son essence s'évapore avec ce lien.
Sombrebois, agile et réactif, interpelé par le cri rattrappe la Marquise avant qu'elle ne percute le sol et traverse d'un pas la dimension qui les sépare du monde tangible.

Devant lui une tour majestueuse. Une tour dont il connait les fondations dans les moindres détails, jusqu'au nombre de pierres près. En chacunes y recèle un arcane. Les secrets les plus redoutables des mondes et de celui-ci y sont dissimulés. La connaissance et le pouvoir des mystères, les mains-mises et chantages, les intrigues et fourberies, tout y est répertorié, comme une bibliothèque, mémoire secrète...
Son éclat reluie à des miles à la ronde. Elle dégage une telle puissance, qu'Erick, Père Fondateur lui même pose le genou à terre. C'est toute sa fierté, son honneur, sa vie, sa rédemption... La Tour Blanche.
Et lui est là, devant l'immensité de la bâtisse, portant celle à qui il a subtilisé la vie simple d'une humaine. Celle qui maintenant lui vaut une haine sans faille, celle qui maintenant, il ne peut se résoudre à tuer, malgré la nature de la Dame.

Un point, une flaque, puis une ombre enfin, se détache de celle de la Tour... la voix du Mage murmurre dans les oreilles du Baron :
- Elle ne peut rester ici Baron, vous le savez.
- Oui... Renvoie la chez elle... Sombrebois écarte délicatement une mèche de cheveux du doux visage de Daphnaë, et la contemple un instant avant de la poser doucement à terre.
- Cela est faisable... continue la voix sussurrante, je pourrai passer les protections de son monde, car elle en est la clé. Par contre, il n'est pas dit que je puisse vous en ramener. Votre arrivée risque de provoquer un certain...ressentiment auprès de sa...Famille...
- Tu as raison, mon ami... L'humain fait quelques pas et reprend la Marquise de Cylanie dans ses bras. Je vais la déposer dans un endroit neutre. J'ai conservé de bons contacts avec la Comtesse Rotislava, je suis persuadée, qu'entre Vampires, elle trouvera comment la réanimer. Je dois bien cela à Daphnaë.
- Le Manoir de la Lune ne fait plus parti du monde de Daifen, Baron. Si je devais analyser, je dirais qu'il y a eu une déchirure inter-dimensionnelle, il y a eu lutte entre les forces opposées, tels des aimants, entre la sorcière de Rotislava et les dieux et demi-dieux de ce monde et que ces derniers, ancrés et plus puissants ont éjectés le Manoir dans un autre monde. Je crains que votre entreprise au travers les dimensions ne soit pas terminée.
- Hum... espérons cette fois-ci que tu ne m'indiqueras pas le mauvais chemin...
- Rassurez-vous, Baron, la route est toujours accessible et votre compagnon la connait.
Sur ces mots, le Pégase, au port majestueux, déplie ses ailes et le souffle encouru porte Sombrebois jusqu'à son assise. Le Voile Argent s'envole.
Le trajet parait très court au Baron, perdu dans ses pensées. Apparaissent à sa vue les tours sombres du Manoir de la Lune.


(Hrp : Pour celles et ceux qui le souhaitent, l'intégralité du récit, il est postée à cette adresse :
- [Lien HTTP]

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-Coven : [Lien HTTP]
- Manoir de la Lune : [Lien HTTP]

Consul Celimbrimbor | 30/09/06 00:00

Dno>Pas mal.

Tbo Der Entmanner | 30/09/06 00:00

[Dno] Un peu..."déjà vu". Mais bien écrit.

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