Forum - [RP] Frewomandhil #1 : Curiosité
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Chiméra Klesh | 28/09/06 00:00
« Par Eleusis, que se passe-t-il ici ? »
Chiméra ouvrit les yeux, contrariée par le bruit environnant. Impossible de dormir ! Et sans sommeil, point d’oniromancie. Avec un geste d’humeur, la dryade se releva d’un mouvement souple de la gangue de satin capitonnée dans laquelle elle était étendue et se dirige vers la fenêtre. Manifestement, des disputes voire même une émeute : regardant au travers de la vitre, elle contempla la foule dans la rue. Un grand nombre de femmes s’y trouvait. Un trop grand nombre, indubitablement : à cette heure-ci, il était de coutume qu’elles fussent à l’ouvrage, invisibles et infatigables sentinelles de leurs foyers douillets. Elles avaient quitté leurs demeures pour une raison mystérieuse et s’opposaient manifestement à la milice de la ville pour un motif inconnu. Les soldats bardés d’acier, le visage rouge sous l’effet de la colère, s’époumonaient sur les ribaudes avec moult gestes menaçants. Chiméra soupira : elle aurait sans doute été plus tranquille en sa forteresse plutôt que dans cette auberge des faubourgs de la ville. Elle n’avait cependant pas le choix : sa tâche nécessitait qu’elle s’éloigna de ses terres pour se mêler au peuple. Pour le moment, cela lui semblait être une bien triste idée …
D’un geste agacé, Chiméra traça dans les airs une rune d’air : voila qui devrait garantir le silence pour le moment. Oubliant la confusion qui régnait au pied des murs, elle retourna vers sa couche et s’y allongea, déterminée à plonger dans sa transe ensommeillée pour gagner les terres oniriques. Elle avait milles songes à traquer et à parcourir : elle n’avait pas de temps à perdre avec les éveillées ! L’oniromancienne avait beaucoup à faire et trop peu de temps disponible.
* * * * *
Tout avait commencé par une mission de repérage des plus anodines. La bannière de la Chimère Pourpre flottait encore sur Sympathieforthedevdhil, même si la bâtisse qui soutenait la hampe n’était plus qu’une ruine calcinée, servant encore de refuge à une armée de harpies qui ravageaient les alentours. Chiméra avait senti que le Royaume sur les récifs se trouvant sur ce continent ne durerait guère, aussi chargea-t-elle deux jeunes adeptes, nommées Lyakys et Unalia, de partir à la recherche d’une nouvelle terre d’accueil. Après avoir reçu le pécule nécessaire à cette mission, les deux jeunes femmes prirent la route. Les pièces d’or permirent avant toute chose de payer la traversée auprès d’un marchand qui affrétait quelques navires en destination d’un nouveau continent qui venait d’émerger des brumes du néant.
L’apparence des deux jeunes femmes ne manqua pas de surprendre l’équipage : bien que n’étant pas sœurs, elles étaient incroyablement semblables. Seuls les cheveux courts de Lyakys la distinguait de sa comparse Unalia, dont la longue chevelure dansait au moindre pas. Elles avaient toute deux les mêmes yeux noisette, le même visage doux à l’expression naïve. Une étrange complicité liait les deux jeunes femmes depuis qu’elles servaient Chiméra Klesh : cette dernière les avait ramenées un matin après une nuit de raids meurtriers, deux fillettes orphelines. Les deux seules créatures vivantes que l’oniromancienne avait fait épargner à ses harpies.
Les années avaient passé et les fillettes étaient devenues jeunes femmes. Point de souvenir de leur enfance : peut être étaient elles trop jeunes pour se souvenir de leurs vrais parents et de la tuerie, peut-être également la dryade avait-elle effacé leurs souvenirs par magie. Lyakys et Unalia s’en souciait peu : elles n’avaient aucune rancune envers Chiméra pour le massacre de leurs parents et pour les avoir ainsi ravies à leur destinée. En faisant leur classe sur Sympathieforthedevdhil, elles avaient vue de leurs yeux des fillettes vouées à cette destinée à laquelle elles avaient échappé : filles de ferme dont la vie n’est que labeur, mariée de force à un gros plouc inculte qui les engrosserait fréquemment au rythme de sa libido, jusqu’à ce qu’elles donnent naissances à une dizaine de mômes braillards qui eux aussi deviendrait des chantres incontestés de la pire pèquenocratie. Elles savaient qu’elles n’auraient jamais à connaître cela : leurs seuls maris seraient la morsure de l’acier et le poids des armes, leur travail était de survivre et de combattre. Par ailleurs, elles se savaient bénéficier de l’attention particulière de dame Chiméra, ce qui ne manquait pas de susciter quelques jalousies au sein de leurs amies, également adeptes dans l’armée de la dryade.
En mettant le pied sur ce nouveau continent, les deux jeunes femmes eurent une pensée pour ces amies, toujours dans l’enfer de Sympathieforthedevdhil. Mais elles ne s’encombrèrent pas de tourments inutiles : toutes se vouaient à devenir valkyrie, la mort leur était nécessairement une compagne quotidienne.
« Bon … On commence par où, Lyakys ?
- Notre première responsabilité est de découvrir le site où dame Chiméra va implanter son Royaume sur les récifs. Il nous faut un bord de mer, quelque chose d’assez abrupte, avec des richesses minérales à proximité pour que des carrières puisse être établies.
- Cela me semble une bonne définition. Allons nous restaurer dans un endroit on nous pourrons manger un vrai repas, je ne supporte plus l’odeur du poisson !
- Tu as raison, commençons par manger un peu. Il sera toujours temps de trouver un cartographe après ça. »
Les deux jeunes femmes prirent leur repas dans une auberge, suscitant une fois de plus la surprise des gens qu’elles croisaient. Cette auberge était plombée par une atmosphère sordide : un patron au caractère emporté, des habitués narquois et une servante qui venait leur apporter leur plat, les larmes au bord des yeux. Les deux adeptes échangèrent un regard silencieux, pensant une nouvelle fois à cette destinée à laquelle elles avaient échappées. Unalia lui glissa toutefois une pièce d’or dans la main, en fin de repas, sous prétexte qu’elle lui avait dit où trouver un cartographe.
L’érudit se trouvait à quatre rues de là : dans les ports, les cartographes sont toujours des gens fort appréciés. Ce qui expliquait d’une part qu’il y en ait eu un dans la cité portuaire même et d’autre part que les deux jeunes femmes n’étaient pas ses seuls clients. Les deux jeunes femmes patientèrent pendant qu’un riche marchand contestait la somme que lui réclamait l’érudit.
« Plus qu’un client et c’est à nous, murmura Lyakys
- Espérons qu’il ne prenne pas autant de temps que ce gros marchand, répondit Unalia sur le même ton. »
Le seul client qui devait passer avant elles était un homme aux cheveux noirs et au physique quelconque, dont la tenue était d’une grande banalité. Bien trop même pour pouvoir être naturelle. Discrètement, Lyakys le jaugea du regard : sans doute une arme dissimulée sous la cape, assurément un homme dangereux. Son regard bondissait d’une chose à l’autre dans la pi`ce, trahissant une grande nervosité. Lorsque l’irascible marchand rougeaud ressortit sa carte en main, ronchonnant contre « les tarifs honteux de ce grabataire plus têtu qu’une mule », l’homme se glissa derrières les tentures pour rejoindre le cartographe.
Prise par une soudaine impulsion, Lyakys se leva et s’avança vers le rideau, plaquant son oreille contre le tissu pour surprendre la conversation. Unalia lui lançait un regard courroucé, lui faisant signe de revenir s’asseoir plutôt que de se mêler de ce qui ne les regardait pas. Lyakys eut le temps de surprendre quelques mots avant que sa comparse ne s’empare vigoureusement de son bras pour la forcer à retourner s’assoire. Mais Unalia devait malgré tout se poser les mêmes question qu’elle, car elle lui demanda immédiatement sur quoi portait la conversation.
« Difficile à dire, tu ne m’a pas laissé le temps d’entendre, pauvre sotte ! J’ai juste entendu parlé de la Psyché de Karzoak, ça avait l’air important. Ils ont parlé aussi de grottes, je crois … La caverne de l’abysse flamboyant. »
Ne pouvant retenir un rire d’excitation, Unalia se leva à son tour et alla plaquer son oreille contre le rideau.
« Hey, non mais tu abuses ! » s’offensa Lyakys.
Mais elle cessa immédiatement de protester, voyant son amie renifler l’air d’un air soudainement inquiet. D’un même geste, les deux femmes tirèrent leurs armes de leur fourreau et écartèrent brutalement le rideau.
C’était bien une odeur de brûlé et un silence anormal qui avait alerté Unalia. Le feu commençait à se propager de cartes en parchemins, autour du corps sans vie du cartographe qui ne dirait jamais plus rien à personne. Celui qui l’avait égorgé d’une oreille à l’autre était occupé à jeter frénétiquement des parchemins dans le feu. L’irruption soudaine des deux femmes lui fit suspendre son geste : il lâcha soudainement les liasses qu’il avait en main pour tirer son épée. Mue par une impulsion incontrôlable, fruit de longues heures d’entraînement intensif, Lyakys fendit l’air de sa lame et entailla le dos de la main du meurtrier alors qu’il se mettait en garde. Sous l’effet de la douleur, il lâcha son arme, mais la rattrapa immédiatement de son autre main. L’homme était habile et rapide, à ne point douter !
Il était néanmoins seul et blessé, son arme dans sa mauvaise main, face à deux guerrières dont il ignorait tout : il bondit soudainement vers elle, mais prit appui du bout des pieds contre la table basse qui les séparait, bondissant en arrière sous l’effet du rebond. La distance prise suffit à lui permettre de fuir à toute jambe, tandis que les deux adeptes cherchaient à franchir les meubles qui s’embrasaient.
Quelques heures plus tard, la bâtisse entière flambait. Les deux jeunes femmes avaient disparue, fuyant pour ne pas avoir à répondre aux questions que poseraient nécessairement les miliciens devant le corps sans vie d’un érudit égorgé. Elles avaient cependant conservé quelques parchemin passablement brûlés, où on pouvait encore lire les mots « la Psyché de Karzoak ».
« Il faudra qu’on montre cela à Dame Chiméra, dit Unalia. C’est peut être important.
- En tout cas, commençons par quitter la ville. Il nous faut trouver un autre cartographe. Dame Chiméra ne viendra pas tant que nous n’aurons pas dressé les bases de son campement.
À suivre
Viviane la fée | 29/09/06 00:00
Re : [RP] Frewomandhil #1 : Curiosité
Aucun commentaire, c'est pas normal : c'est excellent, vachement bien écrit mais personne n'ose le dire !
Ektelioth | 29/09/06 00:00
(dno) Tout ce qui est or ne brille pas, tous ceux qui lisent ne postent pas 
Falxo Feronas | 29/09/06 00:00
(dno) Waaah... alors ça, c'est de l'adage 
Ektelioth | 30/09/06 00:00
Re: Gros (dno) d'Ada_syllabe à l'intérieur 
Et ce n'est point parce qu'on ne poste pas, qu'on ne lit ni apprécie, mais il fait des instants où on veut répondre, meme si d'autres souffriraient de silences, comme dit ce cher Ektelioth, le silence est d'or et la parole...
Rek'Laken Furiosodemonis | 30/09/06 00:00
(dno) Surtout s'ils réflechissent à faire converger leur RP 
Lonely | 30/09/06 00:00
Re : Re : [RP] Frewomandhil #1 : Curiosité
Merci !! Grâce à votre commentaire Viviane et Ektelioth, je m'arrête sur ce rp et prend le temps de le lire.. Il est vrai qu'il y a matière à lire sur ce forum pour les amateur de jolies histoire et que parfois, la flemme est ancrée en chacun de nous pour encourager (moi la première lol).
Pourtant, gardons à l'esprit combien il est plaisant d'avoir un commentaire (quel qu'il soit!) car il est synonyme pour nous de preuve d'intérêt de nos écrits, redore notre orgueil, et anime la satisfaction de faire se faire plaisir et faire plaisir, en jouant de la plume.
Ada_syllabe | 30/09/06 00:00
(dno) Que dire? si ce n'est merveilleux, toujours le meme plaisir à vous lire

Consul Celimbrimbor | 30/09/06 00:00
Dno>Et la suite donc?
Chiméra Klesh | 01/10/06 00:00
Et la suite donc?
La suite arrive, progressivement. Tout le récit est déjà conçu dans les grandes lignes, même s'il n'est pas encore écrit.
Ce sera posté au fur et à mesure sur le faux Rhum, ainsi que sur le forum de la Chimère :
