Forum - [RP Mytholodhil] Seconde chance

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Cendres | 14/10/07 19:58

C'est le bruit de la clé dans la serrure qui la réveille : elle essaie de s'enfouir le plus loin possible dans sa couverture, mais c'est sans compter sur la main qui la secoue et sur la voix de fausset qui lui crie dans les oreilles :
- Debout Feignasse, ton heure de gloire est arrivée !
Elle grommelle pour la forme, prête à saisir la moindre opportunité pour fausser compagnie à son gardien.
Elle repousse la couverture miteuse et se dresse sur sa couchette : aucun miracle n'a eu lieu pendant la nuit, elle est toujours dans cette cellule sordide des geôles de Daifen et comme vient de le lui rappeler le garde qui s'occupe d'elle depuis le début, sa misérable existence va prendre fin aujourd'hui...
Elle pose les deux pieds par terre et se redresse en s'étirant de manière lascive sous l'oeil inexpressif de Gator, le geôlier, capitaine des Gardes de la Citadelle. Ce Gator (que tout le monde appelle Ali, allez savoir pourquoi...) ne daigne pas remarquer les deux beaux fruits qui pointent insolemment sous sa fine chemise : au lieu de ça, il l'attrape par le bras et la propulse dans le couloir en râlant :
- Allez, magne-toi le cul, t'es pas toute seule ici et j'en ai marre de ta trombine. On y va !

Tout en cheminant dans les couloirs, elle se dit qu'elle n'a pas envie d'être décapitée aujourd'hui...Mais il faut bien que ça se termine un jour, n'est-ce pas ?
Condamnée à mort pour tentative d'assassinat sur la personne du Druide Drastique Elémentaire (en abrégé, D.D.E., ça va plus vite...). Le procès a été expédié vu qu'elle n'a pas voulu dire pour qui elle travaillait. La loyauté est une de ses qualités, et c'est pour ça que ses employeurs ont toute confiance en elle. Le problème, c'est qu'elle va maintenant le payer de sa vie.
Elle hausse les épaules en songeant à tout ce qu'elle va laisser derrière elle. Elle a beau chercher, elle ne trouve pas grand-chose à mettre dans la balance : illustre inconnue sur la place publique, elle n'a ni famille, ni mari, ni amis. Bon, au moins comme ça, c'est réglé, personne ne la regrettera.
Une porte s'ouvre dans le couloir et la clarté du jour découpe un rectangle bleu clair dans l'obscurité des murs de la Citadelle :
- Merde, se dit-elle, en plus il fait beau, ça c'est pas de veine !
Toujours poussée par Ali, elle débouche dans la grande cour, au pied du Donjon. Elle ferme les yeux un instant, éblouie par le soleil. Un épervier pousse un cri strident, une femme crie, un bruit mat lui fait écho. Lorsqu'elle rouvre les yeux, elle voit la femme inanimée au pied de l'estrade sur laquelle se tient le bourreau, sa hache sanglante dans une main, une tête de supplicié sanguinolente dans l'autre...
- Beurk, dit-elle à haute voix, en plus j'ai même pas eu droit au petit déjeuner de la condamnée... Chienne de vie.
- Allez, glapit Ali, c'est ton tour, en avant !
Il la pousse dans le dos, elle manque de trébucher mais finit par se retrouver debout devant le bourreau qui la dévisage de deux yeux porcins... Il lui fait un signe de la main en lui indiquant le billot rouge sang sur lequel elle doit poser son cou gracile.
- Dommage, lui dit-il, un beau p'tit lot comme toi, ça aurait pu encore servir !
- Pauvre naze, lui dit-elle en s'agenouillant, allez, fais ton boulot et fais le bien !
Elle ferme les yeux et se prépare à saluer l'Eternel s'il y en a un.

Et le miracle a lieu : un bruit de pas précipité retentit tandis qu'on crie :
- Halte ! Par ordre du Grand Min Autore, arrêtez !
Ce nom magique fait que la hache ne tranche pas ce joli petit cou gracile. Au lieu de ça, le bourreau l'empoigne par sa chemise qui se déchire et lui murmure dans l'oreille :
- Tu perds rien pour attendre, petite...
Elle aperçoit Ali en train de gesticuler devant cet émissaire de la dernière minute, puis il vient vers elle, l'attrape brutalement par ce qui lui reste de chemise, lui attache les mains et en moins de deux elle se retrouve dans un chariot sous bonne escorte, en route vers une destination inconnue.
Le voyage dure une bonne partie de la journée. Ce n'est que le soir que le chariot s'arrête. Ali la fait descendre, lui détache les mains et la pousse devant l'envoyé du Min Autore qui tient un feuillet manuscrit dans ses mains. Il se racle la gorge puis se met à lire :
- Moi, le Grand Min Autore, ai décidé d'envoyer cette renégate du nom de Cendres, dans les dédales du grand Labyrinthe de Mytholodhil où elle servira de pâture aux Héros de Daifen qui hantent ces lieux. Si par le plus grand des hasards, elle réussissait à en trouver le Centre, elle retrouverait sa liberté. Mais j'en doute. Cette décision est sans appel.
Dès qu'il se tait, deux gardes se saisissent de Cendres et l'emmènent vers une grande muraille de pierres grises qu'elle n'avait pas remarquée. Dans l'épaisseur de ce mur, elle voit une porte massive en bois sombre, percluse de ferrures et de lourds cadenas chromés, tous ouverts. Les gardes s'arrêtent devant la porte et attendent. Ali les rejoint, et pour une fois lui sourit :
- C'est décidément ton jour de chance, tu as évité le bourreau, mais fais gaffe à ton cul là-dedans, lui dit-il, ça va chauffer pour ton matricule...
Après ces paroles encourageantes, il ouvre la porte et les deux gardes la jettent dans le Labyrinthe. Elle se retourne vers eux et dit :
- Toi, mon petit Ali, t'inquiète pas, on se retrouvera, et tu peux me croire, je m'occuperai particulièrement de ton Précieux...
Un mauvais sourire éclaire son visage, mais ils ne le voient pas : la porte a déjà claqué et elle se retrouve seule, sans rien d'autre que ce qu'elle porte sur le dos, dans le sinistre Labyrinthe de Mytholodhil.

Edité par Cendres le 14/10/07 à 20:00

Falxo Feronas | 17/10/07 21:27

Ah bah oui, nan mais c'est vrai quoi, le pauvre druide, ça vous apprendre, nan mais oh ! Protégeons les druides contre les tentatives d'assassinat et les sacrifices !

Très belle histoire en tout cas :p

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