Forum - [Rp] Pax.
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Behaine | 22/10/07 21:00
Dix-sept. Avec des tuniques vertes bordées de marron. Des épaulettes de métal, des brassières de cuir. Ils marchent sur le sentier, dispersés en une colonne d'une dizaine de mètres de long. Ils ont des boucliers en bois cerclés de fer, rond pour la plupart. Certains ont des lances, d'autres des haches, la majorité porte des épées. Ils semblent déterminés, leurs traits sont durs, les visages sont carrés, envahis de barbes ou de cheveux longs, les sourcils froncés, les fronts plissés. On regarde droit devant soit.
Ils me font presque peur. J'ai du respect pour leur groupe. J'admire leur démarche et leurs expressions. J'envie leur chef. Ma main est toujours levée, signe d'attente. Dans les arbres, des mercenaires fraîchement payés attendent qu'elle s'abaisse pour libérer leurs pulsions. Des elfes. Silencieusement mortels. La petite troupe passe et ma main reste en l'air. Au bout de quelques minutes, Zeelchi atterrit près de moi, depuis une branche certainement très élevée. Il m'interroge du regard, haussant un fin sourcil. Je le regarde un moment.
Il semble comprendre. « Mais les hommes ont soif de sang, et tu le sais. » Je réponds en hochant la tête. « Et nous aimons faire ce pour quoi on nous paie. » J'acquiesce de nouveau. Cela tombe bien, car je n'aime pas gaspiller mon argent. « Il existe un village, plus bas, à côté du lac. J'aimerais bien qu'il soit vide. Suivez la rivière, et ne me salissez pas tout... » C'est à sont tour de hocher la tête. Il siffle doucement, rappelant ses elfes et s'enfonce dans les bois à leur suite. « A ce soir, Sire Behaine. » Je ne le regarde plus, je marche le long du sentier.
La région est très belle. Une forêt dense et magnifique, des lacs, des collines, des villages ci et là. Au bout d'une heure de marche, j'arrive dans une petite bourgade. L'air se rafraîchit. J'imagine que Zeelchi a déjà rempli son contrat. J'essaye de ne plus y penser, surtout de ce qu'il a pu faire aux habitants et de la solution qu'il a trouvé pour les faire disparaître. Un forgeron me salut en souriant. Les gens ont l'air bien, ici. J'ai le choix entre plusieurs tavernes, je me dirige vers la plus grande, je sais ce que je cherche.
La chaleur me fait du bien. L'hydromel aussi. Au fond de la grande salle, une troupe d'hommes en tuniques vertes mange en silence. L'un d'eux me fixe. Je ne suis qu'un marchand qui veut se divertir. Ma hache est dissimulée sous une épaisse cape. Une serveuse vient s'asseoir sur mes genoux. Nous parlons un moment, son rire est contagieux, ses cheveux m'hypnotisent. Je me détends.
Ce n'est qu'après deux autres verres et une conversation animée que je me décide à partir. Bientôt les routes ne seront plus sûres, même pour un nain. Je souris une dernière fois à la serveuse et sors enroulé dans ma cape. Je n'ai pas payé. Je suis rattrapé alors que je m'apprête à sortir du village. Un des guerriers du sentier. Je jette un coup d'oeil aux alentours. « Nous sommes seuls, sieur nain. » Je reste silencieux, la main sensée être posée sur ma ceinture, sous ma cape, tient le manche de bois de ma hache. Je n'ai vraiment pas envie de me battre.
« Je suis Ghar. »
« ... »
« Vous êtes de Daifen, n'est-ce pas ? Vous êtes l'un des leurs, toujours à guerroyer sur les continents, pour des prétextes vides de sens. »
« On peut dire ça, oui, je suppose. »
« Et pourtant, vous ne nous avez pas attaqué, tout à l'heure. »
« Tous les Daifenniens ne l'auraient pas fait. »
« A un moment où à un autre, si. Il l'aurait fallut pour obtenir la suprématie sur le continent. Comme il vous faudra nous tuer. »
« Je ne veux pas vous tuer. »
« Même si je vous apprend que certains de mes hommes ont défendus leur village et tué les elfes qui tentaient de l'attaque ? »
Je réfléchi un instant. Zeelchi et sa bande ne sont plus. Ca me fait un problème de moins.
« Même. Vous n'auriez pas trouvé de l'argent, sur eux, par hasard ? »
Il me regarde un moment, étonné, puis éclate de rire. Finalement, nous retournons à la taverne, ma main n'est plus sur ma hache. J'ai pratiquement oublié qu'elle est là.
« Vous haïssez à ce point les Daifenniens ? »
« Comme quelqu'un qui tient à sauvegarder son continent des guerres dont ils sont la source. »
« Je comprends votre point de vue. Mais je pense qu'ils ne peuvent pas vivre sans. Ils sont Daifenniens, et c'est leur but même de se battre ici et ailleurs. C'est leur nature, je pense. Je suis moi-même attiré par l'action des continents. Sans que je puisse l'expliquer. »
Nous sommes en train de trinquer. Comme de vieux amis fêtant des retrouvailles tardives. J'apprécie ces hommes et leur façon de vivre, la façon même de concevoir la vie. Ca me change de Daifen. Je ne sais pourtant pas où me positionner. Je suis ici pour purifier le continent, ainsi que Findel me le demande, mais ne puis m'y résoudre. J'ai envie de m'installer, de cultiver... Et pourquoi pas de persuader tout Daifennien qui s'approchera de la côte de repartir. Je suis encore assez influent pour ça. Je ne sais plus.
« Comment s'appelle ce continent ? » Je demande.
« Pax. »
« Vous voulez dire Paxdhil, sans doute ? »
« Non, il s'appelle Pax. Parce que ce sont les gens d'ici qui l'ont ainsi nommé, et non pas les Daifenniens. Pax comme paix. »
[A suivre, sans doute.]
