Forum - [RP Mytholodhil]Pied à terre

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Falxo Feronas | 24/10/07 13:17


Quelque part ou nulle part, mais en plein milieu du Labyrinthe.

Falxo frissonnait. Il n'arrivait pas à s'en empêcher. Tout son corps tremblait, et ce malgré l'épaisse cape verte doublée de fourrure qu'il gardait drapée autour de lui. Assis par terre contre un mur du Labyrinthe, dans l'un de ces interminables couloirs humides qui n'en finissaient plus de s'enchevêtrer et de s'emberlificoter, il avait froid, et aussi brûlant que soit le regard qu'il lançait à Thasineus, ça ne faisait pas grand chose pour le réchauffer. Le pied, posé devant lui, n'en menait pas vraiment large. Il n'avait pas vraiment chaud non plus, mais il hésitait encore à demander à Falxo de le laisser se blottir sous la fourrure avec lui. Les héros, même morts, avaient leur fierté ! ... Et puis bon, il allait dire non, de toute façon.

Cela faisait quelques heures qu'ils étaient prostrés ici, attendant que la température redevienne un peu plus acceptable pour reprendre leur vaine exploration du Labyrinthe. Le petit feu qu'ils avaient réussi à produire à partir des bouts de mois miraculeusement récupérés çà et là dans le dédale était mourant, et ce même après qu'ils y avaient jeté la pelote de fil offerte par Oursmal. Ils étaient le cul ou le talon dans l'eau et d'une humeur à assommer un lion, même de Némée.

« J'aurais dû le savoir, cracha Falxo. Suivre un pied dans un labyrinthe inconnu... Et sur une île pleine de brouillard. Le truc, c'est que le brouillard, c'est mouillé, alors forcément, on gèle. Et j'ai l'habitude d'avoir froid, pourtant ; j'en ai passé, des nuits dehors. Merci, Thasi, vraiment. »

Le pied nota qu'en cinq lignes de texte, Falxo n'avait même pas trouvé le courage de faire un seul jeu de mots sur sa condition. Il ne devait vraiment pas être content. Bien sûr, la tronche qu'il tirait était assez éloquente sur ce sujet.

« Mais on a une quête intéressante, tenta-t-il timidement. Les couleurs, les runes, tout ça, c'était motivant...
- Ah ben oui, crapahuter dans tous les coins d'un fichu labyrinthe, je n'ai jamais fait rien de plus génial de toute ma vie. Je voudrais retourner près d'Elorin, se plaignit Falxo. Quitte à souffrir, autant que ce soit elle qui me tape, il fait chaud là-bas. Elle n'a pas encore eu le coeur de me mettre à la porte.
- Allons, haut les coeurs, non avons encore plusieurs Travaux à...
- Oh, le coup des Travaux, je ne marche plus. Tu n'en sais pas plus que moi sur ce Labyrinthe, tu as été incapable de m'aider pour le truc des runes.
- Très bien, s'insurgea Thasi, il n'y a peut-être pas Douze Travaux. Mais il y a quand même des épreuves, la preuve, et maintenant que tu es là, on les termine !
- Je préfèrerais ne pas y avoir foutu les pieds, » geignit le druide.

==========

Quelques jours plus tôt, sur la plage de Mytholodhil, enfin, pas loin.

Elle était là.

L'île de Mytholodhil. Plongée dans les brumes, sombre et mystérieuse, promesse de moult aventures qui attendaient les héros, les vrais, ceux qui oseraient l'aborder et affronter les dangers du Labyrinthe. Les légendes.

« Tu vois, Thasi, expliqua Falxo, campé sur la proue du bateau qui s'approchait de l'île, je pourrais presque écrire un poème, que dis-je, une ode épique sur ce continent. Le seul ennui, c'est que je ne suis pas sûr d'arriver à accorder les pieds.
- Est-ce qu'on ne pourrait pas accélérer ?
- Oh, on s'est levé du pied gauche ce ma... AÏE !
- Et tes orteils subiront le même sort à chaque fois, dorénavant, fit sèchement Thasineus en s'éloignant desdits orteils qu'il venait d'écraser sauvagement. De plus, je suis un pied droit.
- On arrive, signala la voix d'Oursmal quelques mètres derrière eux. Préparez-vous. »

Un peu plus tard, la quille du bateau s'enfonçait avec un doux crissement dans le sable de la plage. A peine Oursmal avait-il fini d'amarrer le navire que Falxo était descendu d'un pas conquérant, Thasineus sur l'épaule. Le pied ne se sentait plus de joie.

« Je me sens enfin chez moi, clama-t-il. Dans mon élément. Les mythes et les légendes n'attendent plus que moi pour se réaliser. C'est magnifique. »

Falxo, peu intéressé par le lyrisme de son compagnon, s'employait à réveiller les quatre guerriers atrophiés par le voyage en bateau.

« Vous m'explorez cette plage et vous récupérez tout ce qui pourra être utile à la construction du campement. Moi, je vais m'enfoncer dans le Labyrinthe, dit-il avec un rapide coup d'oeil à l'entrée noire et béante de ce dernier. Je veux que tout soit prêt quand j'en aurai besoin. »

En réprimant un frisson quand il passa devant l'inquiétant couloir, il se rapprocha de Thasineus, qui semblait méditer sur les épreuves qui les attendaient. C'était assez dur à dire, en fait. Lire l'expression d'un pied est quelque chose qu'on n'essaie pas tous les jours.

« Alors ? lança le druide. Tu vas pouvoir me dire quels sont ces Douze Travaux, maintenant ?
- Je t'ai dit que je ne savais pas exactement, répondit Thasi d'un air mystérieux. Mais c'est quelque chose de grandiose, très certainement. Le Premier Travau...
- Travail, corrigea machinalement Falxo.
- Hein ? Qu'est-ce que tu racontes ?
- Un travail, des travaux. Ou Travaux, désolé. »

Le pied sembla le dévisager longuement.

« Tu as de ces idées bizarres, parfois, finit-il par soupirer. Je disais donc, le Premier Travau ne devrait pas être très loin après l'entrée. Notre légende va bientôt commencer. »

Falxo hocha la tête. A présent qu'il était là, il se sentait étrangement motivé. Le Labyrinthe était un défi, et il allait mener cette aventure à bien. Il agrippa son bâton. Il ne savait pas si ses pouvoirs druidiques allaient lui être utiles à l'intérieur, mais d'un autre côté, ce n'est pas comme s'ils lui étaient souvent d'une grande utilité. C'était toujours rassurant de les avoir. Il avait aussi, dans sa poche, le médaillon que lui avait donné Thasineus et qui était censé l'aider à trouver des alliés une fois dans le Labyrinthe. Et là, il allait probablement en avoir besoin.

Il commença à marcher vers l'entrée.

« Hé là ! » cria Oursmal derrière lui.

Falxo se retourna. Le marin était debout à la proue du bateau et arborait un air plutôt inquiet.

« Qu'est-ce qu'il y a ?
- Tu vas vraiment entrer là-dedans ?
- Je peux aussi repartir, mais ce serait un peu du gâchis quand même. Et puis je suis parti sans prévenir ; j'imagine que ma fiancée doit être contente de ne plus m'avoir sur le dos - non que ça l'ait beaucoup gênée avant - mais elle me massacrerait quand même pour la forme.
- Bien, grimaça Oursmal. Alors bonne chance. Et prends ça. »

Il lui lança un objet sphérique que le druide attrapa au vol. Non sans se féliciter de sa dextérité assez surprenante, il examina la chose. C'était une pelote de fil. Falxo fronça les sourcils, puis son visage s'éclaira.

« Ah, je dois la dérouler derrière moi pour ne pas me perdre dans le Labyrinthe. C'est une bonne idée. Merci, Oursmal.
- Quoi ? fit le marin, désorienté. Ah, ouais... euh, mais non, c'est juste que t'as un sale trou dans ta cape. Tu vas pouvoir réparer. »

Falxo regarda Oursmal, puis examina sa cape. Il avait vraiment un sale trou. Et pas qu'un petit.

« Merci, Oursmal, grinça-t-il. On se revoit à ma sortie. »

Le druide se retourna vers l'entrée du Labyrinthe. Thasineus, sur son épaule, commençait à s'impatienter. Il en puait encore plus.

« Allez, Thasi, souffla Falxo. Il est temps d'assaillir ce Labyrinthe pour de bon. »

Le pied ne répondit pas, surpris. Normalement, c'était une de ces répliques où l'elfe devait insérer une blague pédestre de mauvais goût. Il comprit qu'il y avait anguille sous roche - et se sentit bizarrement rassuré - quand Falxo tourna vers lui un visage souriant.

« Tu veux pas jouer du cor pour sonner notre attaque ?
- Avance, siffla Thasineus. Ou je te promets que j'invoque les dieux pour t'apprendre le sens du mot douleur éternelle.
- Je n'aime pas être embêtant, vraiment pas, mais ça ne fait pas deux mots ?
- Avance, j'ai dit !!! »

==========

De retour maintenant dans un coin perdu du Labyrinthe.

« Bon, déclara Falxo en se levant. On ne va pas passer la nuit ici, il fait trop froid. Il faudrait revenir un peu en arrière, avant la porte orange de mauvais goût. Je crois que j'avais vu un abri possible.
- Mais on a déjà exploré les couloirs précédents, plaida Thasineus. Et si le médaillon nous indique d'autres runes plus loin ? On devra refaire le chemin.
- Tant pis, décréta Falxo. Je n'ai pas envie de mourir gelé. »

Thasi dut se plier à la volonté du druide, et ils rebroussèrent chemin. Ils repassèrent la porte orange dans l'autre sens et aboutirent à une section du Labyrinthe où le dédale n'était plus bâti, mais suivait le tracé de couloirs naturels dans la pierre. Un réseau de grottes et de canyons, pas moins complexe que les foutus couloirs à tiroirs qu'ils venaient de quitter, leur offrait ainsi une multitude d'abris potentiels. Falxo choisit une caverne un peu à l'écart et s'y blottit. Il refit un feu avec le peu de bois qui leur restait après avoir rejeté l'idée de Thasineus consistant à y balancer le bâton druidique.

« J'espère au moins que les guerriers aux noms bizarres s'en sortent mieux sur la plage, » soupira Falxo.

==========

Au même moment, sur la plage de Mytholodhil.

« AAARGHHHHH !!!
- Quoi ? Quoi ? Il se passe quoi ? » sursauta Hercule, subitement réveillé.

Achille, l'auteur du hurlement, s'approcha de lui à cloche-pied. Il se tenait le talon.

« Un *censuré* de *censuré* d'oursin de *censuré*, se plaignit-il. Qui c'est qui laisse traîner ces saloperies ?
- C'est moi, grogna Ulysse d'une voix endormie. J'ai toujours une poche d'oursins sur moi, juste pour les lâcher sur la plage, c'est mon seul plaisir dans la vie.
- Ce qu'Ulysse essaie de te dire, bâilla Hercule, c'est que les oursins sur la plage, c'est, genre, normal. Faut faire attention où tu marches.
- Mais regardez-moi ça ! Je me suis bousillé le talon !
- Mfrrfmoins de bruit, fit la voix pâteuse de Thésée un peu plus loin. Rmfdormir.
- Il a raison, acquiesça Hercule. Il est tard, fais-toi un pansement et va te coucher.
- J'ai mal, pleurnicha Achille. Oh, je perds mon sang. Je crois que je vais m'évanouir. Je vais aller m'allonger un moment. »

Hercule le suivit du regard tandis qu'il sautillait dans tous les coins en geignant, puis se recoucha en grommelant.

« Celui-là alors, quelle chochotte. »

Edité par Falxo Feronas le 24/10/07 à 13:21

Pépé Le Pew | 08/11/07 07:07

Avec un peu de retard...
Ca devient de plus en plus n'importe quoi, mais c'est toujours aussi plaisant.

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