Forum - [RP Crusadhil] Vaisseau 1 - Les aventuriers de l'orc perdu
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Faerandel | 29/10/07 19:46
(Ou : la sortie des vieux de la Naphtaline)
Le bruit mat des armes qui s'entrechoquent résonnent dans la vaste pièce carrelée, habituellement silencieuse. Intriguée, la jeune Mareive renonce à lire le parchemin qu'elle tentait de déchiffrer et se dirige vers la salle d'arme du château de sa mère : la curiosité est la plus forte ! Elle avait l'habitude de trouver la demeure de ses parents perpétuellement plongée dans un calme et une sérénité que rien ne pouvait troubler, au point même où ça pouvait en être un peu chiant ! Que pouvait expliquer pareil fracas ?
La vaste salle d'entraînement était assez grande pour que s'y déroule les pratiques martiales de cinquante personnes en même temps. Elle paraissait donc presque vide, avec juste quatre personnes s'y entraînant. Trois maîtres d'armes encerclaient Færandel le seigneur barde et l'attaquaient en rythme : parfois séparément et parfois de concert. Mareive fut surprise de voir son père esquiver les attaques, se feindre en ripostes et contre-attaques. En dépit de l'éternelle jeunesse que l'elfe osait afficher, il n'était plus tout jeune et qui plus est, il se remettait difficilement d'une très longue convalescence. Une malédiction qui l'avait presque tué. Aussi Mareive était-elle étonnée de non seulement le voir en si bonne forme, mais en plus de pratiquer un rude entraînement. Il n'était un secret pour personne que Færandel, aussi surnommé l'elfe des Tavernes, passait plus de temps au comptoir qu'aux batailles.
Passablement essoufflé, le seigneur barde mit fin à l'entraînement d'un geste vif. Sans doute aurait-il pu y mettre fin avec plus de panache en terrassant ses trois adversaires mais... euh... c'est-à-dire qu'il ne pensait pas la chose vraiment possible, même s'il était plus en forme qu'il ne l'avait d'ailleurs jamais été depuis des années. Un évènement à marquer d'une pierre blanche et d'une visite à la Taverne ! C'est alors qu'il s'aperçu que sa fille était là et qu'elle avait sans doute assisté à la scène.
« Salut à toi, Ô ma fille. (Essoufflement) Je crois que la malédiction est finie, les dreadhodendrons qu'on m'a greffé on purgé le poison de mes veines. Me voila aussi en forme qu'avant.
- Bonjour, père. Mais, euh... vous devriez être plus prudent. Vous n'êtes plus un jouvenceau non plus et votre corps affiche la fatigue de vos turbulentes et poulpeuses années.
- Baliverne que tout cela ! Je ne suis pas Ironfist non plus... D'ailleurs, je vais de ce pas me lancer à nouveau à l'aventure, comme jadis. Il y a en Daifen assez de gens pour me détester assez pour rendre une conquête palpitante et me redonner les joies de la navigation et la douce sensation d'exotisme que seul un radeau peut octroyer au vrai aventurier de coeur ! »
Les paroles, c'est bien beau, mais quand il faut passer à l'acte, ça devient plus dur. Coincé comme un Falxo devant un autel de mariage, Færandel ne pouvait plus reculer : il en allait de son crédit aux yeux de sa fille ! Mais bon, il était en forme et c'était un bon début. Partir à la conquête d'un continent ? Oui, mais il n'avait pas tort non plus en mentionnant la pluralité d'ennemis qui peuplaient les continents de Daifen : entre les morriens qui le crucifieraient à vue, les firmirs qui devaient ne pas le porter dans leur coeur et plusieurs autres dames patatoïdes qui lui en voulaient à mort, sa brillante épopée risquait de tourner court. Peut-être même trop court pour qu'il ait le temps de bâtir son radeau chéri.
« On va revenir aux vieilles méthodes : il me faut des alliés. Après tout, quand j'étais jeune, c'était déjà comme ça que ça marchait. »
Malheureusement, Xüne était injoignable, sans doute empêtrée dans sa perpétuelle préparation de mariage avec le seigneur Althâr-à-l'arbre-généalogique-qui-ferait-peur-à-Atlas-lui-même. Manumilitari ne s'occupait plus que de ses dividendes, Morrdred Syphonn avait disparu et Tello Sumstrat « Coralf » souffrait d'amnésie. Ses traditionnels alliés étaient donc indisponibles.
« Diantre, s'exclama-t-il en frappant virilement du poing sur la table. La facilité me sera donc refusée. Mais, autant en profiter, après tout... »
Færandel réfléchit en frottant sa main endolorie, se demandant vaguement s'il se ridiculiserait en appelant un apothicaire. Assis sur le bureau, son koala à dent de sabre (qui ne le quittait jamais) le regardait de son perpétuel regard vide, semblant l'inviter de sa face inexpressive à ne pas pousser le ridicule un peu trop loin.
« Après tout, c'est peut-être un signe que Skippy m'envoie. Le signe qu'il est temps de se montrer plus ambitieux. Une Quête, voila ce qu'il me faut !!! Quelque chose de somptueux et de grandiose, en dix RP, avec de redoutables dragons des banlieues, des sauvages chasseurs de pouces et d'épiques combats de joncs ! »
Restait à trouver quelle quête pouvait se présenter à lui. Il se rendit donc à sa bibliothèque et y dépoussiéra « Les quêtes pour les nuls » : l'elfe et le koala se penchèrent sur son contenu. Bof... rien de palpitant.
« L'épée dans la pierre : déjà fait.
L'anneau au Mordor : trop difficile
Vaincre le termite-garou : trop ridicule
Les tablettes de Chok'Ollah : tiens y'a une note manuscrite 'Se méfier des pepits, ce sont des...' Bon sang, c'est illisible. A'ort écrit vraiment comme un squig !!! »
A'ort... Reposant distraitement le grimoire, l'elfe des tavernes réalisa combien le temps avait passé depuis qu'il n'avait pas revu A'ort du clan du Sang. L'orc aux hachoirs avait disparu sur Certadhil et nul ne l'avait revu depuis. Peut-être était-il mort, mais Færandel en doutait, il ne savait pas pourquoi. Une sorte d'intuition.
« Mais voila une quête qui aurait de la gueule !!! Retrouver l'orc aux hachoirs ! »
Certes l'enquête allait être compliquée, mais elle n'était pas impossible. Sa vieille amie Lancwen entretenait toujours un pied à terre sur Certadhil, ce qui permettrait de commencer son enquête d'un bon pied. Sans doute trouverait-il des indices ou même des témoins.
Satisfait de son idée, Færandel fonça vers son pigeonnier : il savait avec qui il pourrait partir pour cette aventure !
Pépé Narvalho | 30/10/07 06:50
Bravo, messire barde !
Nous attendons maintenant avec impatience les neuf récits suivants. 
Aliënor | 30/10/07 09:06
Contente de te voir de retour, vieux décrépi d'ex-mari !
"Je ne suis pas Ironfist non plus"... j'en ris encore 
Behaine | 30/10/07 10:32
Enorme, ça fait plaisir de vous lire 
Faerandel | 29/11/07 16:31
[RP Crusadhil] Vénule 2 - La Dame de Ôte-sa-voix
Certadhil ! Ses tempêtes de cendre, ses vapeurs délétères, ses ravins affamés, ses océans de lave. « C'est toujours aussi glauque, par ici » se dit Færandel en accostant. Il se tourna vers le capitaine du vaisseau qui venait de l'amener ici :
« Vous pourriez m'attendre quelques jours ? Je ne devrais pas en avoir pour longtemps...
- MAIS IL N'EST PAS QUESTION !!! Ici c'est Certadhil, la terre maudite, la terre des morts ! On lève l'ancre immédiatement, on a déjà trop traîné ! »
L'elfe levait un doigt (non, pas celui là ! Juste l'index) avec l'air de celui qui veut négocier, quand un grand *CRAC* se fit entendre, venant du navire. Une immense corne torsadée venait d'empaler la malheureuse embarcation - et aussi une poignée de marins, tout aussi malheureux, mais moins longtemps - provenant de quelque part sous l'eau : sans doute une de ces abominations des profondeurs, munies de dents, de crocs et de plein de choses totalement inutiles pour la vie normale d'un poisson. Les marins survivants quittaient l'embarcation en hurlant, les plus habiles parvenant même à la terre ferme tandis que les autres, se jetant à l'eau, finissaient en d'improbables daphnés sanglantes pour l'espèce de poisson rouge géant et cornu qui venait de poinçonner le navire.
Le navire coula avant qu'on ait le temps de dire la liste des victoires du clan Bollos, et il ne restait plus qu'une poignée de survivant sur la berge. Færandel improvisa...
« Bon capitaine ! Vous voyez ce qui se passe quand je lève un doigt ! Vous voulez que j'en lève un autre ?
- Non seigneur !
- Trèèèès bien ! Alors vous m'attendez là !
- Mais on n'a plus de navire !
- Détail que cela ! Nous allons en construire un autre. »
Le barde mit fin à la conversation en se retournant, dans une envolée de cape qu'il jugeait du plus bel effet, puis ils se mirent en marche. Sans en souffler mot à ses compagnons de route, il commença à réfléchir surs les options qui se présentaient à lui pour retrouver une embarcation. Il avait bien pensé à en demander un à son amie Lancwen quand il la rencontrerait, mais elle était une vampire et devait disposer de ses propres moyens pour gagner ce continent, dont elle était désormais la gardienne. De plus, il ne tenait pas à se couvrir de ridicule en racontant ce qui était arrivé à son navire.
En voler un ? Oui, mais à qui ? Personne n'amarrait jamais ici !
En fabriquer un ? Il lui faudrait plus que sa poignée de survivants pour une tâche aussi lourde. Bien sûr, il pourrait trouver quelques matériaux dans les décombres de son ancienne citadelle certadhilienne, mais...
« Mais oui, c'est ça la solution !
- Pardon seigneur ?
- Heu, non rien ! Je venais juste de ... euh... me souvenir du chemin.
- Ah ? Vous l'aviez oublié ?
- Attention capitaine ! Si vous continuez, je vais lever un doigt ! »
Færandel se concentra à nouveau sur la route, sauf qu'il venait de décider de ne pas aller voir immédiatement Lancwen : il fallait qu'il se rende à son ancienne citadelle, où vivaient encore ses hommes ! Lors de la croisade de Certadhil, il avait dirigé une armée d'orcs de cendre. Lors de la chute de son royaume, les orcs étaient restés et ils vivaient toujours ici : avec un peu de chance, ils se souviendraient de lui et il pourrait s'en faire obéir. Avec leur aide, la construction du navire ne serait qu'une formalité !
Ils ne leur fallut que quelques jours pour parvenir aux frontières de ses anciennes terres : la brume nimbait toujours l'endroit, même si les redoutables dreadodendrons qui la généraient initialement avaient tous brûlé depuis des éons. Les marins se resserraient derrière le seigneur barde, fort intimidés par les ombre menaçantes et les bruits sinistres qui leur parvenaient. Et bientôt, ils étaient là ! Larges silhouette à la peau sombre aux yeux diffusant une lueur verdâtre surnaturelle : les orcs de cendres ! Descendants d'orcs esclaves du démon Rek'Laken et anciens serviteurs de Færandel, ils défiaient désormais la mort elle-même en parvenant à vivre (ou à survivre) sur le continent maudit. L'elfe leur fit face et se présenta à eux : « Je suis Færandel le seigneur barde, ancien protecteur de cet endroit. Je souhaiterais rencontrer celui qui vous dirige. »
Sans que quiconque prononce un seul mot, si on excepte les « maman » et « pitiiéééé » des marins et les commentaires du barde « tiens, ça a changé ici. », « il est bien beau, ce gibet ! La couleur est exquise », enfin... sans que les orcs ne disent rien, ils furent tous conduits devant la hourte du chef. Enfin de LA chef, puisque c'était une shaman orquesse.
« Salut à toi, Ô vénéneuse plante qui règne sur cet endroit, Belle Orchidée Sauvage aux vapeurs délétères qui veille sur...
- T'es qui ?
- Moa ? Permettez moi de me présenter humblement, je suis Færandel le seigneur barde, l'elfe des Tavernes, le Séide aux pourris acolytes, le...
- Tu prétends être celui qui régnait ici avant ?
- Oui, je suis Færandel, le seign...
- Tu mens ! Celui qui régnait ici était un puissant seigneur, pas un bouffon de ton espèce. Un grand guerrier, capable d'affronter seul milles dragons noirs. Et un barde ensorceleur de son irrésistible charme.
- (hein ? C'est moi, tout ça ? Oula...) Mais ... euh. C'est moi ! Et puis je SUIS barde.
- Prouve-le ! Chante !
- Hein ? Mais non, je ne chante jamais. Færandel le barde ne chante jamais, il joue du harpelion. Vous devez le sav...
- T'es barde, tu chantes ! Si t'es pas barde, t'es pas Færandel, tu nous a mentis et on vous massacre tous.
- ...
- ...
- Soit ! S'il le faut. »
Færandel prit son courage à deux mains, et son harpelion aussi, ce qui fait beaucoup pour seulement deux mains, et se mit à chanter.
* * * * * * * *
Pour que ce RP soit lisible par tous et pour nous épargner un moment pénible, nous allons placer ici un intermède salvateur sur les rites amoureux du Squig.
Le Squig, créature naturellement très affectueuse, le devient encore plus en période de rut. La femelle disperse autour d'elle des phéromones pour attirer les mâles, par le biais de mictions fréquentes et généreuses, phénomène bien connu dans les campements orcs sous le terme de « méhelvaharétédepisserpartoucetkonasdeskouig! ».
Irrésistiblement attiré par la magie moléculaire de la femelle, le squig mâle se présente alors et commence une étonnante parade amoureuse pour impressionner sa femelle. Dans ces circonstances et pour prouver à sa promise tant sa virilité que sa puissance, il n'est pas rare que le squig mâle aille jusqu'à enc**** un elfe, rite de passage (si j'ose dire) qui a toujours forcé le respect des membres de la CEN, même s'ils ne peuvent s'empêcher de ressentir un certain dégoût...
* * * * * * * *
« Par Gruullll, c'est atroce ! » hurla la shaman des orcs des cendres - et elle ne faisait pas référence aux rites de parade des squigs ! Une incantation fusa et le terrible hululement dysharmonique cessa ! Færandel, estomaqué, constatait qu'il ne pouvait plus chanter... ni même parler !
« Bon, c'est clair que cet elfe là n'est pas plus barde que je suis gobeline ! Tuez les tous ! »
Et déjà convergeaient vers les marins et l'elfe muet les orcs des cendres, arme au clair.
Et leurs squigs en rut, impatients d'avoir l'elfe à leur disposition...
=== à suivre ===
Edité par Faerandel le 29/11/07 à 21:28
Le Déchu | 29/11/07 17:10
HAHAHAHAHAaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaAAAAAAAAA!!!!!
Xüne Syphonn | 29/11/07 17:45
Mouahahahahahahahahahah !!!
ça fait plaisir de te relire enfin 
Jarx le Vieux Loup de Mer | 29/11/07 19:47
Mouaaarfff! Totalement débile 
Faerandel | 29/11/07 21:27
[RP Crusadhil] Veine 3 - Les sorcières de Sale âme
Finalement, tout cela ne s'est pas trop mal passé, se dit Færandel, à défaut de le dire à haute voix, ce qu'il ne pouvait plus. Autour de lui, marins et orcs des cendres festoyaient joyeusement autour d'un bon banquet. Alors que tout allait mal et que les orcs allaient tous les massacrer, il avait finalement réussi à prouver son identité en buvant plus de 18 litres de bières sans jamais afficher la moindre ivresse. Pour les orcs de cendres, il n'y avait plus le moindre doute : ils avaient bien devant eux celui qu'on surnommait l'elfe des Tavernes ! Mais par contre, il lui avait fallu beaucoup pisser pour évacuer tout cela - provoquant d'inexplicables réactions d'hostilité jalouse chez les squigs femelles du campement - et surtout il fallait qu'il garde à son doigt son anneau magique de sobriété : s'il l'enlevait, il allait encaisser en une seule seconde l'ivresse causée par 18 bières et ce serait le coma éthylique assuré !
Il chassa de sa tête ses sombres pensées alors que la shaman se dirigeait vers lui : « Alors, seigneur. Que pouvons-nous pour vous ? Vous avez l'air d'être dans une sacrée merde de pétaure ! » Færandel voulut répondre, mais il n'y parvint pas : le sort de silence était toujours actif. Il prit alors un bout de bois et commença à écrire sur le sol ;
O-n a b-e-s-o-i-n d'u-n b-a-t-e « Vous fatiguez pas seigneur, je sais pas lire ! Personne ici sait lire ! »
Le barde commença à dessiner un bateau sur le sol... Les orcs commencèrent à regarder ses simagrées et à essayer de deviner ce qu'il dessinait :
« Une banane !!!
- Un parapluie...
- Une casserole ?
- Mais non, fit l'un des marins pas encore trop saoul. Il essaie de vous faire comprendre qu'il nous faudrait un bateau. Le nôtre a été détruit à notre arrivée, et on est tous coincés ici. »
L'assemblée chauffée par l'alcool commença à parler du bateau - il fut décidé que ce serait une felouque avec deux voiles - de façon enthousiaste et de comment ils pourraient le construire de façon à ce qu'il soit audacieux, novateur et surtout pas cher. Cette soirée entra dans la légende sous le nom de Murge Nécessaire à l'Élaboration d'une Felouque.(1)
Vint le lendemain et la gueule de bois ! Préservé de la bouche pâteuse par la magie de son anneau, Færandel se réveilla bien avant les autres. Toujours contraint au silence et s'ennuyant ferme, il se dit qu'il était temps de laisser aux subalternes la tâche de construction de la felouque et que lui devait commencer à suivre son propre chemin, sans quoi A'ort serait bien loin d'être sauvé. Aussi se mit-il en route pour rejoindre le domaine de Lancwen, à travers les plaines désertes et arides de Certadhil.
Le voyage était pénible et il s'annonçait probablement long, le royaume de Lancwen étant assez éloigné des restes de son propre royaume. À la réflexion, Færandel regrettait d'être parti en catimini et d'avoir omis de réclamer une monture qui lui aurait permis de voyager plus vite. Haussant les épaules, il se dit que cet oubli serait vite réparé : dès qu'il trouverait âme qui vive, il demanderait à acheter une monture. D'ailleurs il distinguait déjà des fumées qui s'élevaient dans le ciel matinal et rougeâtre : il y avait de la civilisation par là, aussi redirige-t-il ses pas vers ce qui semblait être deux cahutes construites le long d'une paroi rocheuse. « Civilisation » était certes peut-être un mot un tant soit peu exagéré, pour désigner deux bicoques toutes moisies d'où fusaient des insultes.
« Sale mégère édentée !!!
- Nymphe à libido de méduse !
- Face de crapaud baveux. »
Et ça continuait sans fin... L'elfe comprit vite que ces propos salissants ne lui étaient pas adressés et il en eut vite la confirmation en voyant deux sorcières en train de se battre, bec et griffes (enfin, surtout griffes... les becs, c'est pas la saison) pour la possession d'un vieux chaudron tout rouillé. Færandel commençait à regarder les bicoques, à la recherche d'une monture qui devenaient de plus en plus improbable, tandis que les deux ribaudes flétries s'apercevaient de sa présence. Voila enfin quelqu'un qui pourrait approuver ses revendications face à l'autre !
« Gentil seigneurs, soyez le bienvenu, minauda la première, aux cheveux roux.
- Pourrions nous vous demander votre avis sur une légère question, gloussa la seconde, aux cheveux noirs. Vous êtes à n'en pas douter un expert et votre avis éclairé nous serait précieux. »
L'elfe leur fit un signe en désignant sa bouche, tout en émettant des sons propres à une personne bâillonnée. Les deux sorcières firent un geste agacé qui mit fin au sortilège de silence puis lui offrirent leur plus beau sourire édenté sur des gencives pourries.
« Certes, gentes dames, répondit Færandel - soulagé de pouvoir enfin parler et qui, pour une fois, omis de faire le traditionnel baisemain qu'il offrait habituellement aux dames, mais là bon, faut pas déconner ! - Sur quelle question voulez-vous avoir mon avis ?
- Je suis sorcière et...
- Non ! Moi aussi je suis sorcière, et meilleure que toi !
- Enfin bref, un seul chaudron pour nous deux, le chaudron de Sale Âme ! Et qui me revient bien sûr, mais elle...
- Comment ça il te revient ? Je suis la meilleure sorcière !
- Mais non, c'est moi ! Tu ne sais même pas cultiver tes verrues !
- Quoi, comment tu oses ... »
Se disant que lever un doigt ne suffirait pas pour calmer les deux sorcières et ne connaissant pas la recette du sort de Ôte-sa-Voix(2), l'elfe des taverne leva carrément une main (juste vers le haut, hein ? pas pour coller une baffe !) afin de les calmer.
« Très bien, je vais vous départager sans doute possible. Je vous soumets toutes deux à une épreuve, et celle de vous deux qui en triomphe sera la plus forte et le chaudron lui reviendra. Qu'en dites-vous ? »
Les sorcières se consultèrent rapidement et tombèrent d'accord sur la méthode proposée, pendant que Færandel - qui n'y connaissait absolument rien en magie - se demandait comment il allait soumettre ces deux mégères à une épreuve un tant soit peu ésotérique. Une énigme ? La seule qu'il connaissait était éculée depuis qu'un stupide sphinx avait vendu la mèche à des touristes de passage. Une épreuve de concoction de potion ? Sans vouloir faire de mauvais jeu de mot, il n'y connaissait goutte. Il finit par trouver une solution.
« Faites moi une prédiction prophétique. »
Les deux sorcières sourirent de toute leur dent - car elles n'en avaient qu'une - estimant que cette épreuve serait facile. La première des deux, aux cheveux roux, se concentra et ferma les yeux... d'une voix tremblante, et tendant vers le ciel une main fébrile, elle dit d'une voix d'outre tombe :
« Tu peeeeerdraaaaaaas ton prochain continent. »
Mouais, facile, se dit le seigneur barde : même moi, j'aurais pu la faire, celle là ! La seconde, aux cheveux noirs, eut les yeux révulsés et se mit à baver abondamment. Tandis que Fær' reculait pour ne pas en prendre sur les pompes, elle dit d'une voix rauque comme le tombeau qu'on entrouvre - et avec la même odeur, aussi. 'tain, les effets spéciaux sont trop forts, dans ce RP !
« Ton frère maudit, Morrdred le Déchu, est de retouuuuuuuuur. »
Færandel prit le chaudron et le colla illico dans les mains de la première sorcière : « Bravo, il est à toi. Et dit à ta soeur d'arrêter de fumer des champignons, elle raconte vraiment n'importe quoi ! J'ai demandé une prophétie, pas une blague ! »
Alors qu'il tournait les talons pour repartir après avoir perdu un temps précieux pour entendre pareil idiotie (
), l'elfe se fit attrapé par la sorcière rousse :
« Mais, vous n'allez pas partir aussi vite, noble seigneur. Pour vous remercier de votre arbitrage, je peux peut-être faire quelque chose pour vous ? »
Après tout, je n'ai peut-être pas complètement perdu mon temps, se dit Fær'. Cette sorcière pourrait peut-être me dire ce qui est arrivé à A'ort...(3)
===À SUIVRE ===
(1) Tout le monde sait qu'on peut compter sur la MNEF pour avoir un bateau sans le payer...
(2) par exemple : [Lien HTTP]
(3) Car souviens-toi, c'est tout de même de ça qu'il s'agit.
Edité par Faerandel le 29/11/07 à 21:31
Le Déchu | 30/11/07 12:29
C'est toi, la blague! 
Lancwen de Sigil | 02/12/07 11:51
A ce rythme la, mon royaume de Certadhil sera poussière quand tu arriveras 

