Forum - [RP Mytholodhil] Des bouts esseulés

Vitas Brevis | 01/11/07 23:16

Ses errances durèrent-elles des heures, durèrent-elles des jours ? Vitas n'aurait su le dire tant ses repères étaient perturbés par l'épaisse obscurité qui régnait dans la partie du labyrinthe qu'il arpentait.
Le premier indice d'un début de perte de sa raison fut une hallucination qui le réveilla en plein milieu de la nuit, à moins que cela ne fût qu'un rêve et qu'il n'ait pas été vraiment éveillé. Toujours est-il qu'une étrange créature - à moins qu'elles n'aient été deux - vint déposer six runes à ses pieds en lui racontant une histoire à laquelle il n'avait rien compris, ou qu'il avait oubliée... il savait juste qu'il fallait qu'il ouvre une - à moins que ce ne fussent sept - porte colorée à l'aide de ses runes. Il ne mit guère de temps à trouver les portes, mais en revanche il ne put comprendre comment utiliser les runes et, à bout d'idées, il se laissa choir dans une petite alcôve creusée dans le mur et se contenta de regarder les portes fixement en réfléchissant. Finalement, à cours d'idées, il se leva et tenta de les ouvrir une par une. Il jeta d'abord son dévolu sur la porte verte, car il avait toujours rêvé de se retrouver derrière la porte verte... mais elle résista. Après plusieurs essais infructueux, il finit par passer par la porte magenta.

A première vue, rien n'était différent derrière la porte magenta. Vitas se sentit encore plus perdu. Il arpenta les allées qui allaient s'élargissant et chercha obstinément le moindre signe de vie.
Tournant à l'angle d'un mur de pierre moussue, il remarqua une chose oblongue et recourbée qui semblait se reposer à l'angle d'un recoin. Elle s'était préalablement glissée sous une large feuille de papier plié avec art. Vitas se pencha et observa la chose de plus près. Elle semblait inerte, mais l'obscurité en dissimulait la plus grande partie. Avec précaution, il saisit un petit bout de bois et écarta le papier pour découvrir se qui se cachait dessous. La chose ne broncha pas. Vitas approcha le bâton et tâta l'élément inconnu. Pas de réaction, c'était comme si la chose était morte. Il poussa un peu plus et le bâton s'enfonça légèrement. La texture était molle et le corps quelque peu boursoufflé. Il ne vit pas d'yeux, pas de bouche, pas de bras, pas de membres... mais une odeur forte émanait de l'étron qui gisait à ses pieds.

« Hum... pas plus de deux heures... elle est encore fraîche. Belle texture brune, alimentation riche en viande, forme ogivale et recourbée en tire-bouchon, l'auteur a dû se dépêcher. »

Vitas se redressa et sortit son écritoire de voyage. Avec sa plume, il rédigea le mot suivant qu'il planta dans la déjection à l'aide de son bâton :

« Messire, si jamais vous retournez sur vos pas ou que vous lisez par quelque moyen que ce soit cette missive, c'est que je ne suis pas loin. Nous pourrions partager quelques rations de route et essayer de nous organiser pour trouver une issue à cet étrange endroit.

Amicalement,

Vitas Brevis »

Après quelques détours, il découvrit d'autres traces, cette fois plus élaborées. Une barrique éventrée, un mannequin de paille revêtu d'une défroque d'elfe percé de carreaux d'arbalète, un pot en terre brisé, des os de volaille... tout cela augurait de la présence de nains dans les parages. Comme précédemment, Vitas sortit son écritoire et rédigea une lettre au cas où les personnes qui l'avaient précédé seraient encore dans les parages, puis il reprit sa route.
Quelques heures plus tard, il avait retrouvé ses propres lettres... il en conclut avec accablement qu'il avait tourné en rond. Personne n'avait répondu à ses messages. Il s'adossa à un mur et soupira. Il commençait à songer que ça n'avait pas été une si bonne idée que ça de pénétrer dans ce labyrinthe. Il en était là de ses réflexions quand un hululement lointain le tira de ses rêveries...