Forum - Une pauv' lettre #1
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Terfanae De Caledon | 11/08/10 22:35
Il y a des jours, où sous un soleil éclatant, des navires marchands débarquent leur ventre pleins sur les quais de Caledon.
Parfois, en leur équipage, certains marins portent avec eux des nouvelles du monde, au delà des mers, dans des enveloppes sans fard ni fioriture.
Mais cette fois ci, l'une de ces lettres portait un cachet étonnant pour ce marin tanné par le soleil brulant.
Il rodait alors dans une taverne de la ville, sans trop savoir à qui donner cette missive qu'un elfe étrange, scarifié lui avait remise.
Posant le billet à coté de lui, accoudé au comptoir crasseux , il commanda son verre de Rhum sans trop insister, auprès d'un tavernier assez rapide car peu occupé.
Le verre glissa dans sa main avec une agilité que seul les tenanciers de longue date possède.
« Une pièce de cuivre! »
La pièce glissa alors d'une bourse pour poursuivre son trajet jusque dans la poigne poisseuse du patron.
Le gargotier loucha un instant sur le sceau de la lettre avant de lâcher sans autre manière:
« Dis moi, p'tit gars, cette babillarde, comment elle est arrivée là? »
Le marin fatigué leva les yeux et marmonna rapidement et en peu de mots l'histoire qui l'avait conduit à posséder cette missive.
« T'sais, vu l'estampille, je crois ben qu'tu vas d'voir te rendre au palais » dit le vieil homme bourru et édenté en balançant sa tête dans la direction géographique du domaine seigneurial.
Le marin parut embarrassé de devoir se présenter devant la dame que l'on disait fort peu aimable...
Il s'envoya son godet d'une levée de coude et s'essuya la bouche du revers de la manche.
« Merci, vieux. »
Il se leva et quitta le troquet en faisant tinter la clochette de la porte suffisamment fort pour sortir les occupants de leur léthargie alcoolique.
Il se sentait bien lourd avec ce fardeau pourtant si petit. Il décida , ni une ni deux, pourtant, qu'il ne se laisserait pas encombrer plus longtemps et poursuivit son périple vers le château de la Dame de Caledon.
La sinistrose le gagna lorsqu'il parvint devant les lourdes portes barrant le chemin vers le bâtiment.
Lâchant un soupir lourd de sens, il s'approcha des gardes ayant la réputation d'être fort peu conciliants.
« J'm'en viens voir la Dame » Dit il.
Les hallebardes étincelantes lui barrant la route restaient figées là et pas un seul garde ne daigna le regarder .
« J'ai un billet à lui r'mettre »
Un des soldats posté dans une cabine s'approcha de lui et d'un rapide coup d'oeil, identifia le sceau apposé sur le papier.
« C 'est bien le sceau d'Esgork... » et s'adressant aux gardes postés devant le matelot « laissez le passer » . Il tapota l'épaule d'une jeune recrue à ses cotés , l'enjoignant ainsi à escorter le mousse.
De main à main, la lettre passa du marin à un garde, du garde à un autre garde, de ce garde à un garde royal , du garde royal à un valet, du valet à un conseiller, pour finir, à la nuit tombée, entre les mains de la Dame....
Terfanae de Caledon, Hordelle
Edité par Terfanae De Caledon le 11/08/10 à 23:25
Terfanae De Caledon | 16/08/10 20:23
C'est d'une main agile, d'un doigté précis, avec une certaine rapidité fiévreuse que la dame ouvre le pli reçu.
Le papier semble avoir été froissé plus d'une fois par une main hésitante, taché par endroit de breuvages inconnus et également, de çi et de là par du sang.
Néanmoins, le filigrane provient bien de Ferumdum et l'écriture est bien celle de l'intendant.
« Dame de Caledon,
Ma Dame,
Je rompe le silence promis pour vous demander une faveur et vous informer.
Vos troupes sont maussades. Elles mollissent à vue d'oeil et n'attendent qu'une main de fer pour reprendre un peu d'entrain. Vous me connaissez, je ne suis qu'un homme de l'ombre, pas un dirigeant.
J'agis mais la lumière ne me sied guère. Enfin, en somme, ils ont besoin d'un vrai dirigeant pour reprendre un peu de coeur à l'ouvrage.
Votre territoire, le royaume que vous avez fondé est donc plutôt noyé dans le gris.
Ce serait donc une faveur que vous nous feriez, en revenant ...
Mais le plus important me fut rapporté par votre espion, Angelus.
Plusieurs de ses informateurs lui ont proposé de jeter un coup d'oeil en personne sur la citadelle de votre aïeul, dame Lancwen.
Il y est donc allé, y a mis un pied et peut affirmer que d'importants mouvements de troupes ont lieu. Beaucoup de remue ménage et de rumeurs parlant d'urnes, de guerre ...Enfin, ces choses là...
Je suppute que cela vous intéresse et ainsi, je vous en fais part.
Ma Dame, mon amie sincère, nous vous demandons de revenir. Au moins un temps...
J'écris prestement, car , il me faut vous prévenir qu'ici, beaucoup de choses sont à remettre à niveau...
Bien à vous,
Elragen d'Esgork »
Il a osé.
D'ailleurs, comment a-t il osé lui envoyer cette lettre alors qu'elle lui avait bien dit qu'elle se retirait sur les terres de Caledon? Pourquoi vient il la troubler dans sa fonction royale? De quel droit s'arroge-t-il la permission de la contacter?
Debout, devant sa fenêtre, les mains derrière le dos, la Dame enrage.
Elle a bien d'autres choses à faire que de retourner sur ces terres lointaines! Elle a une fonction importante ici! Elle est la reine après tout!
Observant de sa tour les rues en contrebas, elle se laisse aller à ses pensées.
Elle a bien sur remarqué les marins ivrognes le long des quais... Et les soldats, raides comme des piquets, qui arpentent les rues.
Ces fameux guerriers de Caledon, fort bien entrainés, droits dans leur botte... Ennuyeux...
Rien à redire, tout tourne sur l'art martial ici...
Mais elle a toutes ces doléances à traiter...
Mais quelle audace a eu cet intendant!
N'empêche... Toutes ces petites fourmis, tous ces petits nobles qui fomentent dans les alcôves, inquiets de la noirceur qui règne entre les murs du palais, elle les achèverait bien, d'un coup de lame sur la gorge, tiens!
...Elle s'en réserverait bien deux ou trois dont l'odeur de ce sang bleu, royal, exalte son appétit... Elle prendrait un certain plaisir à laisser leur sang couler dans sa gorge...
C'est en se tournant vers son bureau qu'elle chasse cette idée de son esprit...
Si elle buvait une goutte de ce sang bleu, comme le sien, cela lui serait surement fatal...Quoi que, elle devrait surement se renseigner auprès de sa mère adoptive à ce propos.
Elle les laisserait bien tous là...
A fomenter, conspuer, conspirer, comploter, murmurer dans l'ombre des quelques lieux qu'elle leur accorde comme on donne un os à un chien...
oh oui, elle les laisserait volontiers ces sombres idiots...
En plus, pas un homme ici ne semble conserver sa virilité devant elle. Toute leur fierté masculine semble descendre dans leur botte lorsqu'elle pose ses yeux sur ces pleutres. Ce n'est pas même amusant de faire face, il n'y a pas de répondant...
« TOC TOC TOC »
Terfanae se tourne vers la porte qui s'ouvre sur un garde royal.
« Madame, trois personnes se présentent pour vous demander audience »
La reine se laisse tomber lourdement sur son fauteuil...
« Notez les doléances du second avant de le conduire à la salle de torture et laisser entrer le premier »
« Pardon? »
La Dame posa son regard dur et froid sur le garde qui se détourna aussitôt.
« Bien Dame....Voulez vous votre repas tandis que nous faisons entrer le premier visiteur? »
Un sourire carnassier et amusé s'affiche enfin sur le visage dur:
« Non, ne vous inquiétez pas, je m'en occuperai...Personnellement. »
Terfanae de Caledon, Hordelle
Edité par Terfanae De Caledon le 17/08/10 à 00:46
Thibald De Bograntsia | 17/08/10 03:46
Au risque de paraitre exigeant, pressé et tout le fatras : "Suite?
"
Noir-feu | 17/08/10 09:10
Terfanae De Caledon | 20/08/10 01:23
Bisouille à toi, bartounet!!!! La horde se relèvera!
Terfanae de Caledon, Hordelle
Edité par Terfanae De Caledon le 20/08/10 à 01:29
Terfanae De Caledon | 24/08/10 16:03
Le bateau tanguait sur les petites vagues océaniques, s'éloignant des côtes des terres de Caledon.
Sur le bureau de la Dame, une note, un manuscrit noirci de consignes, un autre de finance ... Elle avait fait ça en bonne et due forme afin de retrouver un royaume sain à son retour hypothétique.
Le lieutenant de la dame, à Caledon, entra dans le cabinet sur la demande explicite de cette dernière et fut fort étonné de n'y trouver personne. Il s'approcha du bureau de bois précieux, attiré par le parchemin mis en évidence sur les épais carnets et soupira pesamment, avant de s'asseoir lourdement sur le fauteuil.
Il prendrait ses fonctions, mais d'abord, il avait besoin de se remettre du poids indéniable qui pesait dorénavant sur ses épaules.
Dans ses entrailles, le navire guerrier portait un fardeau écrasant. Des malles pleines de robes et vêtements travaillés comme des pièces d'arts, des coffres entiers d'or, des caisses de parchemins précieux, vieux, poussiéreux, d'objets magiques, ou farfelus...
Mais sa charge la plus pesante était de transporter la dame.
La faim la tiraillait, l'odeur du sang lui emplissait les narines dès lors qu'un être pénétrait dans sa cabine. La lampe à huile, chancelante, dansante avec les vagues, éclairait par intermittence la dame et le matelot en service. Chaque soir, on lui apportait un plateau qui n'était généralement destiné qu'à jouer les dernières volontés du gabier.
Chaque nuit, un cri étouffé se diffusait dans l'atmosphère, un bruit sourd résonnait sur les planchers de la cabine... et au matin, les marins trouvaient l'un des leurs, mort exsangue, sur le pont.
Terfanae s'ennuyait ferme. Ici ou là, finalement, elle avait choisi ailleurs. Elle regarda vers ses territoires qui n'apparaissaient plus sur la ligne de l'horizon et regarda vers les terres communes de Daifen qui se pointaient péniblement au loin. Portant une main à son bilame, elle se tourna attirée par un bruit, un tintement contre la vitre de la fenêtre pourtant ouverte.
Son hibou rapportait des nouvelles fraiches.
La lumière éclaboussait par intervalle ses plumes grises .
« Dis moi, oiseau mythique, ai je eu raison de quitter Caledon ? »
Le hibou se dandinait sur une patte puis l'autre .
« Dis moi, l'oiseau, qu'est ce qui se lève et que l'on ne peut encore voir? »
Le hibou ne bronchait pas...
« Dis moi, messager, ai je vraiment un rôle à y jouer? »
Le hibou s'approcha et , s'agrippant au tablier de la fenêtre attendit patiemment que sa maitresse prenne son billet.
La vampire attrapa le volatil , désabusée et déroula le parchemin.
La missive comportait quelques notes du journal d'Angelo, son espion. Les troupes en mouvement de la matriarche semblaient nerveuses. Les dragons rejoignaient le sillon de la Mère et les ombres s'étendaient sur les âmes.
Terfanae le ressentait fortement.
Les premières lueurs de l'astre solaire pointait dans le ciel. La reine tira les épaisses tentures et s'allongea sur sa couche, pensive.
Il ne lui restait plus qu'à accoster.
Terfanae de Caledon, Hordelle
Edité par Terfanae De Caledon le 24/08/10 à 16:06
Pépé Narvalho | 24/08/10 18:37
Très bien jusque ici... la suite ne peut être que bonne.
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Pépé Narvalho, Bouleute du Firmir et adorateur de Tosrm
Noir-feu | 24/08/10 19:36
Thibald De Bograntsia | 24/08/10 22:56
Terfanae De Caledon | 10/10/10 11:07
Les volutes créées par la brume s'élevaient au dessus des flots tranquilles , sombres et profonds alors que le clapotis léger de l'eau contre le bardage du navire rythmait avec douceur le va et vient des vagues.
Le vaisseau avait jeté l'ancre dans la petite baie et les hommes, les elfes et les quelques soldats effectuaient l'aconage du bateau et gravissaient l'écore chargés de lourds sacs et coffres pour arriver à un belvédère dressé haut au dessus de la steppe et de la mer, comme un index accusateur vers le ciel.
Les nuages formaient un plafond bas et noir empaquetant les rares sommets que l'on pouvait apercevoir tandis qu'encore un peu plus loin, on distinguait des fumerolles épaisses dessinant des arabesques dansantes vers les nébulosités.
L'aquilon balayait par rafales ces dessins offerts par les entrailles de la matrice nourricière.
Terfanae , empoignant le pommeau de sa selle, observait du haut de ce promontoire tantôt le débardage tantôt la steppe nue.
Les mâchoires crispées, droite et martiale, elle glissa sur le bas de son visage une mantille pourpre filtrant à peine l'odeur de souffre qui embaumait toute l'atmosphère environnante.
Les hommes peinaient à leur tâche, leurs souffles rauques répondaient en écho au ressac que l'on percevait. Le froid engourdissait leurs membres, leurs doigts , glaçant chaque parcelle de leur peau découverte mais le pire était lorsqu'ils atteignaient le sommet, lorsque le vent du nord tourbillonnait autour du piton rocheux sur lequel se tenaient la dame et son destrier.
Puis la caravane se mit en branle vers le nord.
Lentement et douloureusement.
Les elfes de Caledon, militaires disciplinés, encadraient la bande de culs terreux et de marins chargés comme des bêtes de sommes. Ils leur pressaient le pas, leur ordonnant avec violence de hâter l'allure.
Tout pour ne pas subir le courroux de la Dame.
La Reine avait pris un peu de distance, guettant les alentours. Ses yeux couleurs d'améthyste étudiaient chaque mouvement qu'ils pouvaient percevoir. Les sens aux aguets, elle attendait.
Humant l'air pestilentiel dans une inspiration profonde, son visage se détendit, reconnaissant un parfum. Elle pressa les flancs de son animal et s'avança au pas vers l'est.
A quelques centaines de mètres de là, un homme assis sur une roche, une chaîne partant d'un anneau accroché à sa narine et arrivant au lobe de son oreille, les pupilles dilatées sous l'influence de quelconques drogues, esquissa un sourire dévoilant des petites dents blanches et pointues.
-Vous voilà... dit il.
Il se leva en s'étirant, faisant craquer les articulations de ses membres.
Terfanae sauta de selle et s'approcha, les traits de son visage restaient figés.
-Angelo, je suis pressée. Alors? Que peux-tu m'apprendre? Elragen est il au palais?
L'homme s'approcha et effectua une révérence avec toute la majesté que cet être d'Homéopadhil possédait.
-Beaucoup, beaucoup de choses se passent. Il y a beaucoup de mouvements, ma Reine. Je vous parlerai de tout ceci lorsque nous serons chez vous. Elragen vous y attend d'ailleurs.
-Angrod y est il aussi?
- « Bien sûr , ma Reine, il est resté fidèle à vos couleurs. Mais vos troupes attendent tout de même de retrouver un vrai pouvoir. »
L'homme esquissa un sourire gauche.
-Bien, allons y Angelo...
Il gratifia l'étalon d'une tape et s'inclinant profondément devant la dame, s'éloigna vers la caravane qui poursuivait son chemin , courbée sous la violence du souffle terrestre. Il enroula sa cape de cuir élimé autour de lui et rejoignit la tête du cortège.
La vampire reprit place en selle. Un bruit furtif attira son attention. Elle esquissa un sourire sinistre avant de rejoindre l'escorte en direction de Ferumdum.
Terfanae de Caledon, Hordelle
Terfanae De Caledon | 10/10/10 12:25
territoire de Ferumdum. intermêde
En survolant le lac Blanc, en traversant ce continent sombre, approchant l'océan glacé et ses territoires enneigés , un nuage bouge dans le ciel de Ferumdum.
Dans l'azur Lapis-lazuli, son halo éclatant sur le firmament bleu masque l'horizon sacré, où en quittant le lac blanc, on devine l'océan Bleu, là ou les armées de Mahowk pénétrèrent naguère pour en chasser les sauvages blancs, venus faire la guerre, d'un drow odieux en armure noire.
Dans la majesté d'un cumulo nimbus impérial, elle a perçu la vision d'un Dieu dont le faciès ténébreux se dessinait dans les volutes de cette nébuleuse toute puissante.
Pendant cette minute saisissante, l'apparition généreuse projeta dans sa conscience les images millénaires de la naissance des tourments et les sciences de la guerre.
Soudain, une rafale tourbillonne effaçant ses visions, puis jaillit un éclair et comme un rugissement de Dragon , un grondement de tonnerre annonce la pluie, qui libérée, surgit, irriguant les plateaux du royaume de la Dame de Caledon.
Terfanae de Caledon, Hordelle
Edité par Terfanae De Caledon le 10/10/10 à 17:40
Terfanae De Caledon | 11/10/10 17:44
oufti, un jarx! mon compagnon d'arme favori!!!!!!!!
!!!
Terfanae de Caledon, Hordelle
Jarx le Vieux Loup de Mer | 12/10/10 22:08
KKKAAAAAARRRRRNNNNAAAAAJJJJJ!!!







