Forum - [Certadhil3]Où un long périple se prépare

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Iryanna Ariennal | 19/10/10 22:39

A ceux que les vents guident sur les océans, si vous naviguez longtemps vers le soleil couchant, vous atteindrez cette mer que l'on dit de la tranquillité, car nulles vagues ne viennent onduler à sa surface, nuls vents viennent gonfler les voiles des bateaux qui se perdent sur ses eaux et nuls courants ne viennent faire dériver les vaisseaux qui s'arrêtent en ces lieux. Si vos rameurs sont suffisamment puissants et résistants, ou que vous êtes suffisamment charismatique pour les forcer à ramer, reprenez votre route, plein sud cette fois. Evidemment, n'essayez pas de pêcher, là où il n'y a pas de courant, il n'y a pas de poissons, j'espère que vous avez prévu beaucoup de provisions ? Bref au bout d'une lune et demie, peut-être apercevrez vous une large île, presque un continent, aux premiers abords dépourvus de civilisation. Comptez deux lunes, si vos rameurs sont lents, mais si à la troisième il n'y a toujours rien, apprenez à votre navigateur à se servir d'un compas.
Supposons donc que vos hommes soient compétents et avancez encore un peu, avoir fait tout ce chemin pour faire demi-tour maintenant que l'on aperçoit une terre, ce serait idiot, et puis vos rameurs ont besoin de repos !

Si vous aimez perdre du temps, faîtes en le tour, vous constaterez que ce fameux continent pourrait avoir la forme d'un trident sans manche. Chaque pique de sa fourche étant bordé de falaises, les pointes jointes entre elles par des récifs coralliens. Spectacle grandiose donc, et émerveillement pour les yeux, de voir ce contraste entre la mer d'un bleu turquoise, ces coraux aux couleurs chaudes, et ces falaises d'un gris terne. A l'aide d'une longue vue, observez les falaises et prêtez attention aux grottes qui en parsèment la base. Oui, là où l'eau semble devenir aussi sombre que l'huile qui sert à vos lampes. Si vous êtes attentif, vous apercevrez des mouvements sous la surface, des ombres presque aussi grandes qu'un homme qui ondulent de manière gracieuse.
Oh non! J'entends d'ici votre pensée dictée par votre estomac et votre palais qui aimerait sentir autre chose que l'âpre goût de la viande trop longtemps séchée ou des algues trop mal préparée. Mais je vous déconseille vivement d'envisager de vous servir de ses poissons là pour étancher votre faim et satisfaire vos papilles! Prêtez d'avantage attention aux fonds marins et constatez le nombre de navire semblable au votre gisants au fond de l'eau, certains semblent éventrés, ou broyés contre la falaise. Voilà, vous êtes calmé ? Parcourez la falaise jusqu'à la base de la pique. Là une plage de sable fin, et plus loin une forêt ! Quelques gibiers pourront bien vous convenir. Engager donc votre embarcation entre les deux falaises et forgez votre caractère. N'écoutez pas les magnifiques poissons au buste de femme qui maintenant font surface pour vous vanter les mérites d'une vie passée à leur côté. Leur chant issu des profondeurs est certes des plus mélodieux, et leur beauté est des plus tentantes, mais prêter l'oreille à leur voie c'est signer son arrêt de mort. Assommez donc ceux qui tentent de passer par-dessus bord, vous aurez besoin d'eux pour le retour.
Approchez vous suffisamment de la côte, laissez quelques gardes sur le bateau et terminez en canot avec partie de votre équipage. Enfin sentez votre barque touchez le sol, sautez dans l'eau et marchez péniblement jusqu'à la rive. Là félicitez vous d'avoir pu accoster sur cette île que l'on nomme Sirenedhil !

Armes en main, longez la forêt sans trop vous y aventurer, la rencontre avec les monstres marins à quelques peu refroidit vos ardeurs, et vous n'aimeriez pas faire de mauvaises rencontres. Prenez donc la direction de l'est, et constatez qu'une route pavée passe ici, longeant la plage pour s'engouffrer dans la forêt et sillonnant sur une large plaine en direction de la falaise. Commencez par vous poser de multiples questions. Y a-t-il une civilisation ici ? Les sirènes sont elles capables de progresser sur terre ? Frissonnez à la vue d'une tour de garde dominant la zone un peu plus loin et rassurez vous en voyant l'étendard d'un ordre que vous connaissez peut-être sous le nom de FIRMIR qui flotte à son sommet. Posez vous encore quelques questions en vous demandant comment il est possible que vous n'ayez aperçu aucun signe d'activité humaine, et continuez dans cette direction. Là vous serez très certainement arrêtez par une patrouille composée d'une dizaine de paladins. Bien sur parlez leur poliment, et lorsqu'ils vous demanderont ce que vous faîtes ici, répondez leur que vous venez d'un continent lointain, que vous vous êtes perdus en mer et que vous cherchez désespérément un endroit où vous reposer. Ce n'est pas très crédible certes, mais n'oubliez pas que vous parlez à des paladins. Attendez donc qu'ils envoient un pigeon messager, en restant toujours calmes et courtois, et si vous avez de la chance, peut-être reviendra t'il avec l'autorisation de vous laisser passer. Laissez là vos armes et suivez donc la patrouille qui vous escortera jusqu'à un château. Ne vous plaignez pas trop en route de la marche trop rapide ou de la pente trop importante, encore une fois n'oubliez pas que ce sont des paladins, eux sont en armure de plaques. N'oubliez pas de saluer en passant les paysans qui cultivent les champs, et les bergers qui mènent leurs troupeaux, pour vous présenter auprès de vos gardes sous votre meilleur jour.
Constatez que le chemin s'enfonce dans un défilé dont les pans de la falaise forment les bords, et arrêtez-vous devant le massif monument qui se dresse enfin devant vous. Reprenez votre souffle pendant que les lourdes portes d'entrées pivotent et observez ce qui se dresse devant vous :
Agrippées aux falaises, les habitations dont les façades blanches reflètent presque la lumière du soleil. Sur la gauche, un potager où poussent légumes et fruits aux couleurs appétissantes. A droite, une forge juxtaposant ce qui semble être un terrain d'entraînement d'où s'élèvent les voies fortes de quelques instructeurs. Au centre, un donjon flanqué de quatre tours blanches aux toits pointues, trône sur l'ensemble.
Inquiétez vous du nombre peu important de troupes que vous croisez et laissez vous diriger jusqu'au donjon, puis à la salle de réception. Là enfin rencontrez la maîtresse des lieux : bottes de cuirs noirs aux pieds, pantalon souple, cuissardes et armure de cuir noir ornée de clou argentés, ses cheveux blonds tirés vers l'arrière se terminant en queue de cheval dénotent avec le visage aux contours fins. Notez l'absence de maquillage, les cernes sous ses larges yeux bleu et les sourcils froncés lorsqu'elle vous aperçoit mais n'ayez pas peur, en d'autre temps elle aurait pu être belle. Oh j'oubliais, ses oreilles trop longues et trop pointues pour être humaine !
Discutez un moment avec elle, ou plutôt répondez à ses questions, évitez de mentir bien sur, alors seulement si votre compagnie ne la dérange pas trop, elle acceptera de vous avoir à sa table le soir. En attendant vous pourrez vous déplacer librement. Bien évidemment, trop pressée par le temps, elle ne vous en accordera pas d'avantage et vous allouera quelques valets ayant ordre de satisfaire vos besoins. Soufflez un peu faîtes le tour de la propriété, parlez avec les hommes si cela vous chante, peu vous répondront. Revenez donc à l'heure du dîner et partagez le repas avec la dame et ses officiers, les plats ne sont pas les plus raffinés, mais les cuisiniers sont doués, savourez donc les sauces qui accompagnent les viandes. Profitez de la détente générale pour discuter d'avantage et si vous êtes curieux, abordez le sujet qui vous a inquiété tout à l'heure. On vous répondra que les hommes ont été mobilisés pour la guerre, 80% de la garnison de la dame se prépare à faire route vers un continent maudit du nom de Certadhil. Intéressez vous d'avantage à cet évènement et on vous répondra que trois des convives présents accompagneront la dame :
Un certain Eldrad qui a longuement étudié la magie noire, et qui prétendra pouvoir aider les hommes à voyager vers l'au-delà sans craindre de se voir rappelé par quelque nécromancien.
Un dénommé Faeruithir, général d'armée connu pour avoir mené aux côtés de la dame de nombreuses campagnes, et un certains Phoque. De ce dernier on ne vous dira pas grand-chose, mais constatez que l'animal « de compagnie » aussi étrange que cela puisse paraître est présent à table. Tendez l'oreille et peut-être l'entendrez vous marmonner quelques paroles. Ne posez pas trop de question et terminez votre repas.
Un à un les convives s'en iront, et si vous faîtes mine de vous intéresser à lui, le phoque restera un moment.
Demandez lui ce qu'il est, et en le flattant quelque peu (je sais c'est difficile étant donné son haleine pestilentielle) peut-être vous contera t'il son histoire.

Iryanna Ariennal | 19/10/10 22:40

« 
Autrefois j'étais humain, jeune, beau et un peu insouciant. Je pratiquais la magie et étant assez doué, je pu entrer dans une école de magie. A force d'apprentissage et après quelques longues années d'études, je compris qu'il en existait de nombreuses formes, et que celle qui nous était apprise n'était et de loin pas la plus puissante. J'avais soif de pouvoir, je voulais faire changer les choses, pourquoi nous restreindre à une seule magie alors que le monde pouvait s'ouvrir à nous si l'on en comprenait tous les rouages, et toutes les facettes ?
Je passais rapidement mon diplôme et m'enfermait dans quelque manoir isolé, pour étudier encore et encore ! Mais je compris très vite qu'une vie ne suffirait pas à tout apprendre, à tout comprendre alors je me suis lancé dans un projet fou. Il me fallait devenir immortel !
J'ai lu et relu des centaines d'ouvrage parlant du sujet, j'ai parcouru des centaines que dis-je des milliers de kilomètres pour trouver quelque artefact censé apporter ce genre de pouvoir, mais bien aucun n'a fonctionné, et ma vie toucherait bientôt à son terme...
C'est alors seulement que j'eus l'illumination, la magie noire pouvait être la solution ! Depuis le début j'étais partie sur de fausses bases, je voulais prolonger l'existence de mon corps, alors que seule mon âme comptait. Si les nécromants étaient capables d'animer des cadavres, et que parfois certains de ces cadavres étaient par on ne sait quels miracles capables de leur échapper, c'est que l'âme du sujet gardait une sorte d'intégrité, un nécromant ne faisant qu'obliger l'âme à lui obéir. J'avais lu bien évidemment de nombreuses choses sur la magie noire, et je conclus que le meilleur moyen de vivre éternellement, était bel et bien de prendre possession d'un corps et d'y transférer mon âme. Si on prend comme postulat de base qu'un nécromant utilise un cadavre pour créer des êtres animés par sa volonté, c'est que l'âme d'un humain est trop « puissante » pour qu'on en prenne si facilement le contrôle, ou en tout cas opérer des manipulations dessus. Je voulais donc créer une technique qui me permette de transférer mon âme de corps, et obligeant celle de mon sujet à entrer dans le mien. Technique moins dangereuse, et beaucoup plus simple que détruire l'âme du sujet pour prendre possession de son corps... Surtout que de fait il risquait de passer par un état de « mort », donc le corps de cesser de fonctionner puis de pourrir petit à petit.
J'effectuai mon premier essai d'échange avec un pigeon, l'esprit d'un animal étant moins puissant que celui d'un humain. Ce fut un succès total ! Je jubilais à l'idée que l'expérience pourrait à termes fonctionner sur un humain et profitais de mon nouveau corps. Malheureusement le temps que je fasse le tour de ma propriété en volant, le pigeon dans mon corps en avait profité aussi. Ne maîtrisant pas ses mouvements, il avait renversé tout ce qui se trouvait dans mon laboratoire, y compris les bougies qui éclairaient mon laboratoire. Paniqué par les flammes, il avait dû tenter de s'envoler par la fenêtre... Mon corps désarticulé gisait quelques mètres plus bas, et mon manoir était en feu... »

Non ! Ne riez pas : il pourrait mal le prendre et vous jeter quelque sort qui vous empêche de trouver le repos éternel. Laissez-le donc continuer.

« 
J'étais donc prisonnier de mon nouveau corps, avec la puissance d'esprit d'un pigeon... Si tant est qu'il est difficile de prendre possession d'un humain vivant lorsque l'on est humain, cela l'est d'avantage lorsqu'on est un pigeon. J'ai donc erré des années durant, changeant de corps régulièrement, échangeant le corps du pigeon avec celui d'un aigle qui tentait de me dévorer. D'aigle je suis devenu chien qui me chassait, à rat qui passait par là alors que je touchais à la fin de ma vie etc. Je suis passé par le corps de centaines d'animaux pour atterrir dans celui de ce phoque. C'est alors que j'ai rencontré la dame Ariennal, qui errait sur un radeau suite à la débâcle de son armée. J'avais faim et elle me donna du poisson. Pour la première fois je crus pouvoir utiliser une elfe, ne sont-ils pas censés être des amoureux de la nature, pour parvenir à mes fins. J'usais de mes années d'expériences pour ne pas être chassés ou même détruit, ma nature d'animal parlant étant souvent interprétée comme un signe démoniaque ou de mauvais présage, et mon esprit suffisamment aiguisé avec les multiples transferts effectués pouvaient peut-être me permettre de prendre le control d'un nourrisson. Malheureusement cette elfe là n'était pas si amoureuse de la nature que ça, et je fus vite percé à jour. Depuis lors elle me fait surveiller afin que je ne commette pas d'impairs, et ayant une pseudo dette envers moi du fait que je l'ai un jour aidée, me fournit de temps à autre un corps de phoque pour que je puisse en changer. Maintenant je suis coincé sur cette satanée ile, je serais incapable d'en partir ces satanés poissons-femmes tuent tout intrus qui s'aventurent en leurs eaux, et ont l'esprit équivalent en puissance à celui d'un humain, voir d'avantage. Mais il me reste un espoir : Certadhil. »

Si vous lui demandez pourquoi elle, qui semble si méfiante à son égard, l'emmènerait sur ce continent si dangereux, il vous répondra en ces termes :

« 
Mon savoir sur la magie noire est immense ! Je pourrais donc lui apporter bon nombre d'informations sur les démons qu'elle est susceptible d'y rencontrer. En échange, elle m'obtiendra un corps humain... Un petit mal pour un plus grand bien selon ses dires. Mais l'une des raisons pour lesquelles je l'accompagne, et qu'elle ne dira pas, c'est qu'elle pourra mieux garder un oeil sur moi là bas. Elle ne possède pas beaucoup de terres, et celles-ci seront dégarnies de majorité de leur troupe pour la guerre. Elle ne prendrait pas le risque de me laisser sans suffisamment de surveillance et avec un peu de liberté d'action... »

Dîtes lui alors que la fatigue se fait sentir et que vous désirez aller vous coucher, avant qu'il ne se lance dans de longs discours exprimant toute la haine qu'il éprouve à l'égard de sa geôlière. Et passez une bonne nuit dans des draps chauds, demain d'autres surprises pourraient vous attendre.

Terfanae De Caledon | 20/10/10 00:08

Ho! Eldrad sera donc à Certadhil? Mais qui donc s'occupe alors de notre fils?

Terfanae de Caledon, Hordelle

Pépé Narvalho | 20/10/10 08:29

Chère Iryanna,
Je suis bien content de disposer d'un vieux corps flétri, au moins je n'aurai pas la crainte de rencontrer ce Phoque.
(très beau récit :))

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Pépé Narvalho, Bouleute du Firmir et adorateur de Tosrm

Iryanna Ariennal | 20/10/10 08:40

Terfanae : Partez vers les terres maudites le coeur léger, votre fils est en lieu sur, là où je ne crains pas qu'on le trouve. Je n'en dirais pas plus ici, je ne voudrais pas qu'on se serve de lui pour vous faire plier.

Edité par Iryanna Ariennal le 20/10/10 à 08:41

Noir-feu | 20/10/10 13:56

Le coeur léger? La Dame de Caledon? Et si pour elle...il était déjà trop tard?

(Excellent récit!:))

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