Forum - [Certadhil III]Une longue nuit...
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Noir-feu | 15/11/10 01:30
Le Seigneur d'Obsidienne tourna subitement son attention vers Certadhil, tous les sens en alerte. Quelque chose de terrible était en train de se passer. En toute hâte, il revêtit son apparence reptilienne et s'éleva dans les airs, rejoignant de toute sa vélocité les terres maudites. Une profonde stupeur l'envahit quand il aperçut les quatre campements en flammes, un puissant rugissement de rage ébranla l'éther quand il réalisa que Tala avait été l'une des cibles, puis il fondit sur le port de Keanor, se métamorphosant en atterrissant brutalement sur le pont de l'une de ses trirèmes de guerre. Les ordres claquèrent aussitôt comme des coups de fouets rageurs:
-Aux armes soldats! Capitaines! Accostez immédiatement! Généraux, rassemblement! Déployez vos troupes, protégez les fugitifs, installez les hôpitaux de campagne, dégagez les entreponts pour accueillir les blessés! Bougez-vous!
Une pensée fusa en direction d'une petite île non loin des côtes:
-Dragons! Avec moi! Immédiatement!
Quatre chevaucheurs d'orage d'un rouge profond rugirent à l'unisson, puis décollèrent dans une tornade poussiéreuse, se précipitant pour répondre à l'appel de leur Seigneur. Sur le pont d'une nef, le Noir reprit sa forme dragonnique, faisant dangereusement osciller le bâtiment de guerre, puis jaillit dans les airs, irradiant d'une fureur incontrôlable. Quelques instants plus tard, les quatre Dragons rouges le rejoignirent.
-Vous deux! Chez Xüne! Vous ne la lâchez pas d'une écaille! Les deux autres, avec moi chez Tala!
GRRRRRRRROOOOOOOOOOOAAAAAAAAAAAAAAAAAR RRRRRRRRRR!!!!
Cinq flèches enragées filèrent aussitôt telles des comètes incandescente dans les airs, les Dragons entraient dans la danse...
Lancwen la Pourpre | 15/11/10 07:22
Cirth regardait l'horizon du haut d'une tour de guet.La lune s'était cachée ne laissant plus dans la plaine que les quatre incandescence des camps détruit. L'elfe fit la grimace, meme si Lancwen l'avait prévenu, il était tout de meme choqué de la fureur de l'attaque. Mais l'heure n'était pas aux sentiments, les survivants seraient bientot là, si quelque uns avaient pu en réchapper et il devrait les accueillir.
quelques minutes plus tard, le bras droit de la matriarche se tenait devant un entrepot rempli de caisses, rangées en lots. Il dit a haut voix sans attendre de réponse de ses hommes.
Voudront ils seulement repartir au combat après une telle claque?
Edité par Lancwen la Pourpre le 15/11/10 à 07:27
Ze Pequeno | 15/11/10 13:38
On nous avait prévenu, la lune serait sanglante. Les rapports affluaient de toute part. Des royaumes furent dévastés en un éclair. Rapides et sournoises, les forces de l'Ennemi se sont abattues tel un marteau sur l'enclume, écrasant toute résistance.
Ze, une carte sous les yeux, leva la tête vers Arkvam:
- Ne nous pouvons pas laisser faire cette infamie sans réagir. Le campement de Sire Se7 est tout proche du notre, prends des troupes et va chercher des survivants. Il faut les escorter au plus vite au port de Keanor oû ils seront soignés.
Des mouvements attira l'attention de Ze. Son dernier espion venait d'apparaître. Sa toge déchirée, des brulures sur tout le corps, l'espion ne tenait plus debout.
- Maître ... argg ... J'ai ... j'ai ... * cracha du sang en toussant*
Ze se rapprocha afin d'éviter tout effort à son homme pour parler. Dans un murmure, l'espion lui transmis sa découverte.
- Occupez vous de ce malheureux et apportez moi de quoi écrire.
L'information était cruciale et elle devait être porter à la connaissance du plus grand nombre.Et Ze savait comment s'y prendre...
Edité par Ze Pequeno le 15/11/10 à 17:02
Tala | 15/11/10 20:56
Une puissante onde maléfique, un coup de fouet, la fait frissonner au plus profond de son être, jusqu'au tréfond de son âme.
Voilà l'ébauche de sensation qui la traverse, en plein coeur de la nuit, alors qu'elle et sa meute se sont éloignés de leur camp, pour la chasse.
La louve ne peut plus bouger, tétanisée par une terreur insondable, paralysée par une déferlante glaciale, la figeant une interminable seconde dans l'abysse de ses peurs les plus démentielles.
Au ralenti, écrasée par cette onde de terreur, elle tourne son regard vers son ébauche de royaume, au coeur des Monts Tla' dsul, , en plein coeur de la terre maudite de Certadhil. Une trentaine d'ombres infernales planent au dessus de ses murs, poussant des cris stridents, à peine audible pour l'oreille humaine, lui perçant presque ses propres tympans. Désarmée, spectatrice de sa propre destruction, elle voit ses loups se tordent de douleur près d'elle, glapissants, couchés sur le flanc, frappés de plein fouet par ce vent destructeur.
Elle ne les entend pas elle-même, et se sent flancher, ses pattes tremblantes, alors qu'elle lutte pour ne pas s'effondrer
Elle aperçoit, impuissante, ses Griffons s'élever une dernière fois à l'horizon, dans un sursaut de courage pour défendre son embryon de royaume, avant de s'écraser violemment au sol, piteux pantins déchiquetés en un instant, sans même avoir été effleurés, alors que ses Prêtres ne sont plus déjà que des corps gisants dans leurs propres entrailles.
Une fraction de seconde, et les Laquais du Chaos réduisent à néant les bâtiments, font voler en éclat les pierres dans de violentes déflagrations, dont les éclats tourbillonnent dans les airs avant de retomber au sol dans une pluie dévastatrice.
Anéantie par l'onde écrasante, elle ne peut esquisser l'ombre d'un pas. Les Laquais s'éloignent, rugissant de leurs rires narquois, indicibles, et avec eux s'éloigne l'onde démoniaque, les libérant en partie de leur sort. Les loups chancelants se relèvent un à un, et se dirigent vers les ruines ....
Tout n'est plus que chaos... Une fraction de seconde aura suffit, pour que les Laquais détruisent tout sur leur passage...
Alors, elle prend pleinement conscience de ce qui les attend. Les oreilles bourdonnantes, toujours assommée par les cris démoniaques, elle réalise pleinement ses propres faiblesses, sa propre petitesse, et qu'elle et les siens n'y survivront pas... Ni plus que les autres... La Puissance adverse est bien trop forte... Elle revoit son Aimé, sur les terres de Nuada... Prend pleinement conscience que le Dragon lui-même avait été mis à terre alors ... Et que cette épopée n'est que pure folie.
Pourtant, une sourde colère gronde en elle. Elle la partage avec sa meute, et hurle sa rage à la nuit, son museau levé vers le ciel de cendres. Elle sent alors que le Dragon Noir s'approche, plein de rage également, en compagnie de deux des siens.
Instantanément, elle insuffle aux siens des ondes les préparant à l'arrivée des Dragons, les rassurant sur leurs natures, tout en ouvrant son esprit au Seigneur, le rassurant également.
Observant le ciel, elle attend. Une bataille venait d'être perdue. Mais pas la Lutte. Elle ne fait que commencer...
Edité par Tala le 15/11/10 à 21:02
Gzor | 16/11/10 21:00
C'était la seconde lune que Gzor était installé. Sa cité, désormais terminée, était fièrement posée dans une plaine d'herbe sèche.
Tout était calme, rien n'avait été signalé, bien que des rapports d'espions de l'Alliance alarmants soient parvenus jusqu'aux oreilles du seigneur Gzor. Celui-ci avait en conséquence doublé la garde. S'il disparaissait, qu'au moins ses troupes soient parées lors de l'attaque, et pas dans leur lit à rêver aux pâquerettes.
Gzor était nerveux. Il avait un très mauvais pressentiment. Il ne dormait pas. Le Chaos étendait son emprise. Au sommet de la plus haute de ses tours de gardes, de granit blanc et du meilleur savoir-faire nain, il scrutait l'horizon, nerveux, aux aguets, attendant un signe ou une aide qui ne viendrait sans doute jamais.
Soudain, une grande clameur monta chez les soldats. En direction du Nord-Est, une boule de feu monta vers le ciel, illuminant la plaine en contrebas et les nuages, avant de s'éteindre en plein vol, alors qu'une fumée épaisse montait, éclairée du dessous par une lueur orangée.
Collant son oeil à sa longue-vue, Gzor vit alors se qui se passait là-bas... et fut stupéfait.
Se7...
Il était attaqué. Et vu ce qui transparaissait du combat à cette distance, il devait en prendre plein la figure...
Gzor voulait en savoir plus, savoir avec quoi le Mal lançait sa première attaque.
Se concentrant pendant une petite minute, il se transforma en gigantesque vautour, et partit en direction de la bataille.
Il ne mit que quelques minutes à atteindre le royaume du seigneur. Et ce qu'il vit le terrassa d'effarement.
Des gerbes de flammes montaient dans le ciel, au fur et à mesure que le domaine mort-vivant prenait feu. Des créatures immondes, hautes, sales, lançaient des coups puissants qui décimaient les défenseurs. Ces assaillants, au nombre d'une trentaine, ne semblaient pas s'affoler des coups portés. Ils balyaient leurs adversaires comme un fétu de paille. Ils étaient tout-puissants.
L'un d'eux poussa un cri, rauque, repris en coeur par les autres. Les vaillants défenseurs ne craignaient point, mais ne faisaient pas le poids. Leur destin était tout tracé.
Atterré par cette vision macabre, Gzor retourna sur ses terres. Il fallait qu'il rédige un rapport, et se prépare à un déferlement de souffrance.
Gzor.
"Il n'y a pas de Bien et de Mal, il n'y a que le pouvoir et ceux qui sont trop faibles pour le posséder."
Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!
Edité par Gzor le 16/11/10 à 22:01
Noir-feu | 18/11/10 16:04
Il survole les restes du campement de Tala, se laissant porter par les vents, immobile, silencieux. La rage fait lentement place à l'effarement, il sent dans l'air la stupeur des êtres, leur désespoir qui grandit insidieusement, qui pourrait se dresser contre ce qui se déchaîne sur Certadhil?
Le Dragon se pose près de la Louve, plongeant son regard vide dans le sien, muet. Il aimerait la serrer contre lui, lui dire à quel point il est soulagé de la savoir en vie, mais rien ne sort, les mots semblent dénués de sens, leur combat lui-même semble l'être. Quel espoir pourrait-il bien rester quand se font balayer les êtres, brindilles soufflées par une tempête qu'elles ne comprennent pas? Il reste ainsi, immobile, figé, longtemps. Un appel lui parvient soudain, pressant, suppliant, presque. D'autres sont tombés, sans même une chance de lutter, défaits en quelques instants, brisés sans même avoir vu arriver le coup. Nostalgie, souvenirs d'un temps meilleur, d'un temps qui conservait une bribe d'espoir, d'envie d'être, qu'en reste-t'il aujourd'hui? Le cracheur de feu lève la tête vers les nuées, espérant y voir quelques étoiles, encore. Mais il n'y en a plus, les masses opaques des brasiers ont plombé le ciel de leurs voiles maudits, les ultimes parcelles de lumière s'estompent douloureusement dans l'âme du Noir. Il soupire silencieusement, puis s'adresse enfin à Tala d'une voix si dénuée d'émotion qu'elle en est atone:
-Le temps lui-même se brise, Tala...je ne peux rester. Mes deux Dragons vous accompagneront jusqu'au port de Keanor. Je dois partir. Deadeye est enseveli sous les ruines du temple d'Inn-Halad, Shadee me demande d'aller lui porter secours. Je dois partir...
Un pâle sourire, empli de regrets que sa voix ne peut plus transmettre, empli d'une tristesse qu'il n'est même plus certain de ressentir, puis le Noir s'élève dans les âcres et odieuses fumées, disparaissant bientôt dans le lointain.
Edité par Noir-feu le 18/11/10 à 16:05