Forum - [Certadhil 3 - Désobéissance]

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Gzor | 27/11/10 13:03

Gzor marchait dans sa cité, en direction du temple. La ville était devenue assez prospère depuis quelques lunes. On s'inclinait rapidement sur son chemin. Sa population l'aimait, ou plutôt le craignait. Tout allait bien pour l'instant.
Il avait rendez-vous au temple avec le Conseil des Scribes pour "une découverte importante", avait dit l'invitation envoyée par son chef-scribe Maendelh. Il était pressé. Ses scribes avaient enfin réussi à échanger leur écrits contre des ouvrages utiles traitants de la taille des pierres et de la construction de bâtiments performants.
Il arrivait en vue du Temple. Il gravit les marches et entra dans l'édifice. Les gardes se mirent au garde-à-vous à son passage, et un diacre le fit entrer dans la salle en gradin.
Elle était pleine de monde. Les scribes étaient rassemblés, en bure beige. Gzor put distinguer, en soutane violette, trônant sur un siège à côté du trône provisoire qu'on avait prévu pour le seigneur, Maendelh, son chef-scribe.
Les érudits se levèrent à son entrée. Un garde proclama son nom.
Il s'avança et gagna sa place. Jetant un coup d'oeil circulaire à l'assemblée, il leur dit :
«- Asseyez-vous, je vous prie.»
Ils se posèrent dans leurs fauteuils. Au centre de l'hémicycle trônait une table richement ouvragée, sur laquelle était posée des caisses plus ou moins grandes.
Maendelh, le président et porte-parole de l'assemblée, se leva et descendit les marches menant au centre de la salle. Il se posa du côté de la table opposé à Gzor. Il allait lui annoncer une bonne nouvelle, pensa le seigneur. Il allait enfin pouvoir enrôler des troupes plus performantes. Ses ordres avaient été clairs : la Taille en priorité. Et cette cérémonie n'était qu'une formalité.

Maendelh inspira, et commença son exposé.
«- Ô, grand Gzor, seigneur et maître de notre royaume, nous avons réussi à obtenir une technologie qui changera la donne pour nous de cette guerre.»
Il ouvra une caisse, et en sortit différents outils que Gzor devina être réservés à la taille.
Maendelh attendit un peu, histoire de fait son petit effet. Soudain, il sortit ce qui semblait être un grand objet conique enveloppé dans un tissu pourpre.
Il enleva ce tissu, et découvrit l'objet aux yeux de tous. Les scribes souriaient. Gzor, lui, était perplexe.
Une arbalète...
Gzor fermât les yeux, puis les rouvrit. L'arbalète était toujours là. Il se pinça fort, et se fit mal.
Non, il ne rêvait pas. Au lieu de lui donner de quoi construire enfin des ateliers et des armes de siège, ses scribes lui avaient donné des arbalètes, qui n'auraient aucune utilité compte tenu des forces adverses.
Soudain, une porte s'ouvrit, donnant directement sur le parloir.
Un nain entra, épaula l'arbalète. Il prit précautionneusement l'arbalète, y introduisit un carreau, visa une cible prédéfinie située à l'autre bout de la salle et tira dessus. Elle fut lézardée sous la puissance du coup.
«- Comme vous le voyez, seigneur, poursuivit Maendelh, cette arme est extrêmement puissante et...»
Gzor sentit une colère diffuse bouillonner en lui. Il allait sévir.

«- Silence, Maendelh ! », tonna Gzor d'une voix puissante.
Les scribes le regardèrent. Il s'était levé. Maendelh avait interrompu son discours. Connaissant les accès de colère de son maître, il recula prudemment.
«- Sages, dit Gzor, je vous avait ordonné de me fournir de quoi tailler la pierre. Comment se fait-il que vous me livriez des arbalètes ? »
Maendelh semblait troublé. Il n'était visiblement pas au courant de tout.
Soudain, une silhouette se leva au premier rang.
«- Seigneur, dit Maendelh, voici l'homme qui a été chargé du développement des technologies que vous aviez définies comme prioritaires. C'est lui qui a supervisé l'échange de connaissances.»
Le scribe s'inclina.
Gzor descendit les marches menant au centre de la salle. Il s'avança vers l'homme.
«- Bon. Pourquoi avez-vous redirigé les recherches ? Je vous avais donné ordre d'échanger ce stock de bouquins contre des ouvrages sur la Taille ! Pourquoi avez-vous bafoué mes ordres ?
- Seigneur, je pensais que cela valait mieux pour notre royaume et...
- QUI EST VOTRE SEIGNEUR ?, tempêta Gzor. QUI EST AU COMMANDES ICI ? »

Sa voix faisait trembler les murs. Les scribes, apeurés, se taisaient. L'érudit se mit à pleurer.
«- Seigneur, pardonnez-moi, je vous en prie ! », dit l'homme entre deux sanglots.
Gzor s'avança vers l'arbalétrier, resté immobile durant tout ce temps. Il lui arracha l'arbalète des mains, prit un carreau, et le plaça.
«- Seigneur, j'ai fait une erreur, je le reconnaît, mais j'ai pensé bien faire...», dit le scribe d'une voix apeurée.
Gzor vérifia l'arbalète.
«- Seigneur, ne faites pas ça !, cria Maendelh, tentant de dissuader son maître.
- Il n'y a qu'un maître à bord ici. Il m'a défié. Il le paiera.», dit Gzor d'une voix hargneuse.
Les scribes étaient stupéfaits et terrifiés, mais moins que le fautif, qui allait subir un châtiment exemplaire.
Le seigneur épaula l'arbalète et mit le coupable en joue. Celui-ci avait désormais les yeux écarquillés de terreur.
«- Seigneur, NON !, cria-t-il, rendu fou par la peur. Je vous présente mes excuses, je...»
Il n'acheva pas.
Gzor tira à bout portant. Le carreau vint se loger dans le crâne de l'imprudent, qu'il fractura. Le coupable stoppa ses cris, et s'effondra face contre terre, la tête laissant échapper des flots d'hémoglobine qui se libéraient en gargouillant.
«- Excuses acceptées.», dit Gzor.
Il fit un signe à deux gardes, qui transportèrent dehors ce corps infâme qui souillait le sol de ses relents.

L'assemblée était choquée. Un des scribes, par soumission, s'agenouilla, la tête basse, puis un deuxième, puis d'autres. Ce fut bientôt toute la salle qui attendait les mots de son souverain.
Maendelh, à son siège, était attentif.
«- Scribes et lettrés !, dit Gzor. Il semble que l'on vous ai détourné de mes ordres. Vous n'avez donc que peu de temps pour vous rattraper.»
La salle était toute ouïe.
«- Vous allez vous dépêcher de trouver des experts voulant nous donner des ouvrages concernant la Taille en échange des ouvrages ayant servis à la conception de cette arme, dit-il en désignant l'arbalète. Nous plancheront sur son cas quand nous aurons atteint nos objectifs prioritaires.
- Nous suivrons vos ordres, seigneur, dit Maendelh.
- Alors, allez-y ! Vous avez une semaine, pas plus ! La séance est levée !»
Les scribes se relevèrent et quittèrent rapidement la salle affronter les longues nuits blanches qui se préparaient.
Maendelh s'approcha de son maître, sembla vouloir dire quelque chose, puis se ravisa. Il sortit rapidement.
Gzor resta un moment seul dans l'hémicycle. Il jeta un coup d'oeil à l'arbalète.
« Bah, pensa-t-il. Elle ne nous servira pas pour l'instant.»
Sur ce, il sortit. Il avait des affaires plus urgentes à régler.

FIN

Gzor.

"Il n'y a pas de Bien et de Mal, il n'y a que le pouvoir et ceux qui sont trop faibles pour le posséder."

Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!

Edité par Gzor le 27/11/10 à 16:10

Kärel | 27/11/10 18:12

Vilain le scribe, vilain.

Kärel, Ombre égarée sur les rives de l'Existence.

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