Forum - Une histoire rocambolesque
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Raguël | 11/05/09 21:33
Pour cette nuit qui semblait être des plus délicieuses, la lune avait arboré sa parfaite rondeur dans ce ciel sombre, où quelques poussières stellaires l'éclairaient de mille feux. Des nuages taquins masquaient par moment l'astre lunaire, diminuant donc de moitié la visibilité du sentier que les quatre silhouettes avaient emprunté. Une légère brise fouetta leur visage, mouvant par la même occasion les pans de leur long manteau brun, laissant apparaître un fourreau à la ceinture pour le premier individu. Quant aux autres, ils avaient chacun un arc qui semblait de bonne facture, taillé dans un bois ressemblant à l'ébène. De loin, ils semblaient tous identique, mais de près, on voyait que les courbes étaient différentes et que sur chaque apparaissait différents motifs.
Dans la pénombre de la nuit, on pouvait apercevoir quatre paires d'oreilles pointues dépasser de leur capuchon, ce qui laissait présager sans nul doute qu'ils appartenaient tous quatre au peuple sylvestre. Néanmoins, en plus de leur différence d'armement, les quatre elfes se distinguaient aussi physiquement. Le premier arborait de magnifiques cheveux d'ébènes encadrant un visage fin et élégant sur lequel était disposé deux yeux d'émeraude, scrutant l'obscurité nocturne. Les trois autres, eux, avaient une élégante chevelure de couleur paille et leur visage était serti des mêmes yeux de couleur azur. De plus, de par sa stature droite et élégante, le jeune elfe qui était en tête semblait être le chef de cette petite troupe, lançant des pics aux trois autres, sans que ceux-ci ne se manifestent.
Après encore de longues minutes de marche, les quatre individus arrivèrent enfin devant la petite bourgade d'un doux nom qui leur était inconnu. Ils pénétrèrent donc dans ce petit village en le balayant de regards. À s'y méprendre, ce village n'était constitué que d'une rue qui s'étendait sur une petite centaine de mètres, où étaient disposées de chaque côté des baraques piteuses qui commençaient à tomber en ruine. Le seul bâtiment qui semblait encore pouvoir tenir debout était une taverne qui portait le nom de « A la bonne fortune du poulpe malodorant ». Un nom peu chatoyant et qui n'inspirait que très peu de confiance aux quatre elfes. Le premier d'entre eux se retourna vers les autres et il prit la parole.
« Bon, j'ai plus besoin de vous maintenant, je rentrerai seul, au pire venez me chercher le lendemain matin.
_ Vous savez, ce n'est pas très prudent seigneur, commença l'un.
_ J'ai pas besoin qu'on me surveille, après tout il ne doit y avoir que des poivrots et des ivrognes à l'intérieur, qu'est ce qui voulait qu'il me fasse ? Vous voulez qu'il me balance une chope dans la tête ? Ils ne doivent même plus tenir debout, comment voulez-vous qu'il me fasse du mal...
_ Tout de même, c'est peu prudent de votre part messire Raguël, insista un autre.
_ Bon... On va faire clair. Vous dégagez d'ici ou je vous tranche les membres un par un avec mon épée, c'est compris.
_ Vous êtes sûr que vous voulez pas qu'on reste ? » questionna le dernier.
L'elfe soupira et les regarda, désespéré. Il dégaina son épée, qui reflétait les rayons lunaires et la mit sous la gorge du malheureux qui avait prononcé ces paroles. Les deux autres reculèrent de deux pas et le regardèrent nerveusement, ne sachant trop quoi faire. Finalement, Raguël baissa sa lame et il la remit délicatement dans son fourreau. Il avait conclu que cela ne servirait à rien de lui trancher la gorge et il regarda les trois elfes déguerpir de cette bourgade miteuse. Il se retourna et fixa la lourde porte en chêne, qui laissait filtrer les éclats de voix et de rire. Il soupira et entra dans cette taverne, qui reflétait assez bien l'extérieur du village.
Il s'assit à une table vide et observa la pièce. Elle avait un aspect assez convivial et chaleureux. Elle était grande et un puissant brasero était disposé à chaque coin, diffusant une chaleur agréable qui le réchauffa. Pour le moment, l'endroit lui semblait assez sympathique, mais quelque chose le gênait et il n'aurait su dire quoi. Soudain, il comprit très vite que c'était cette odeur de bière, mélangée aux différentes flaques de vomis tapissant le sol, qui lui donnait cette impression désagréable. Il fut quelque peu écoeuré par cela, mais il continua à observer la pièce. Deux vermines de nains étaient assis au comptoir et étaient en train de gentiment taquiner la serveuse, qui était des plus élégantes. Elle avait de beaux cheveux bruns attachés de sorte que deux couettes se forment aux extrémités de sa tête, ce qui lui donnait un air enfantin, qui la rendait encore plus mignonne. Assis juste devant lui, trois hommes étaient en train de jouer aux cartes, dont un grand gaillard chauve qui portait une puissante et lourde armure de plaques, laissant un petit cliquetis à chaque mouvement. Au fond de la pièce, il lui semblait que c'était bel et bien deux pirates qui étaient assis, discutaillant bas, bien qu'avec le vacarme ambiant, en parlant normalement, rien n'aurait été audible de leur conversation. Il portait tous deux des tricornes, solidement enfoncés sur leur crane. L'un d'eux avait une barbe grisonnante tressée et attachée par un petit noeud noir, ce qui lui donnait un petit aspect comique. Bien entendu, nul dans cette pièce n'aurait osé souligner ce fait, craignant son sabre, qu'il tenait toujours avec une poigne de fer. Ces deux voyageurs des mers scrutaient attentivement une carte, avec une grosse croix rouge dessinée dans un coin à gauche, néanmoins, bien que sa vue soit puissante, l'elfe ne put en voir plus de détails. De nombreuses personnes avaient des comportements tout aussi suspicieux, comme ces rebuts de peaux vertes qui étaient en train de gribouiller quelque chose sur un papier sale. Mais ce qui l'étonna le plus, ce fut de voir un koala assit à une table et qui était en train de siroter tranquillement une petite chope contenant un étrange liquide vert. La serveuse arriva et lui demanda ce qu'il voulait, il répondit qu'il voulait la même chose que la petite bête. Soudain, quelqu'un l'interpela et il dirigea son regard vers cette personne.
Edité par Raguël le 11/05/09 à 21:34
Shadee | 11/05/09 22:30
Même si cet établissement pervertit nos tendres koalas
, il me tarde de voir le seigneur qui vous interpelle.
Vous faites un bon conteur.
Raguël | 15/05/09 22:56
« Qu'est-ce qu'elle a la mignonne, elle a peur d'attraper froid ? C'est pour ça qu'elle garde son joli capuchon ? »
En regardant cette personne, il s'aperçut que c'était le grand gaillard chauve qui se trouvait à la table d'en face. Il s'esclaffa bruyamment et ses deux compères en firent deux mêmes. Le jeune elfe regarda sur leur table et il put voir quelques pichets déjà vidés, signe incontestable qu'ils avaient déjà tous trois bien bus. Soudain, Raguël eut une vision étrange, il crut voir une auréole se former au-dessus du crâne de l'humain, pourtant ce-dernier n'avait rien d'un saint. Il remarqua qu'en réalité, sa vue avait été piégée par la lumière du seule lustre de la taverne qui se réfléchissait sur le crâne chauve de l'humain. Il sourit, pensant déjà à ce qu'il allait dire.
« En réalité, j'avais pensé que ce joli capuchon comme vous dîtes, allait me protéger de la vue d'un immonde ivrogne tel que vous, mais il faut croire que je me suis trompé »
Les trois personnes en face de lui s'arrêtèrent de rire comme un seul homme et avant que l'un d'eux disent quelque chose, Raguël enleva sa capuche et continua.
« Puis, comme vous pouvez le constater, je ne suis pas une femme. D'un autre côté, je vous comprends parfaitement. Vous devez avoir eu tellement peu d'aventures avec les femmes avec votre mine déplorable, que dès que vous croisez une personne ayant les cheveux plus longs que vous, vous vous empressez de l'aborder. Je vous plains mon pauvre... »
Il avait dit ces paroles avec un ton plus ou moins sarcastique, un sourire mesquin et narquois parcourant ses lèvres, avec une immense satisfaction. Ils avaient tous cessé de rire, surtout la personne concernée par ces propos, dont le visage tournait au rouge, rappelant la couleur d'une pomme fraichement cueillie dans un magnifique verger. L'homme se leva brusquement, tapant du point sur la table et c'est à ce moment là que le jeune elfe put constater la véritable taille de l'homme. Comme il l'avait supposé, il devait être très grand, mais là, c'était plus que cela, il était absolument colossal et devait certainement le dépasser de plusieurs têtes. Il ne s'étonnait donc plus de la facilité de son interlocuteur à porter une armure aussi lourde. Le géant chauve le regarda de ses deux yeux bruns et haussa le ton.
« Je ne te permets pas, misérable elfe !
_ Entre nous deux, le plus misérable je pense que c'est vous. répondit l'elfe, toujours avec ce sourire
_ Je ne crois pas. Qui a des traits très féminins entre toi et moi ?
_ Je préfère être efféminé que d'être chauve. Regardez-vous ! La calvitie vous guète que vous êtes obligé de vous rasez le crane. Remarquez, vous ressemblez à un grand bébé comme ceci, ça peut avoir son charme auprès de femmes désespérées. » termina l'elfe de son ton toujours hautain.
Ce fut certainement un commentaire de trop et il ramassa son épée qui était déposée sur le sol de planches de la taverne, rappelant celle d'un pont. Arme gigantesque dont il disposait là. Ce qui effrayait quelque peu Raguël, c'est qu'avec la force colossal de l'homme, celui-ci pourrait certainement brandir cette lame sans aucune peine. Quand l'humain la pointa sur lui, toute la taverne se retourna et on put voir la serveuse qui commençait à ranger toutes les choses qui pourraient être cassées. Les nains qui étaient toujours assis au comptoir, commençaient déjà à ouvrir les paris et il ne fallut pas attendre longtemps pour que les personnes misent sur l'un ou sur l'autre. Le jeune elfe vit que l'étrange koala venait juste de s'en aller claquant dans un bruit sourd la loure porte. Il aurait pu penser que de cette manière, cette petite bête ne serait pas blessée, mais à vrai dire, il s'en moquait éperdument.
Toutes les personnes de la taverne s'étaient massées au fond de la salle, pour éviter les futurs coups d'épée perdus, semblant attendre que le spectacle commence. L'homme baissa donc sa lame et recula de quelques mètres, pour que son adversaire dégaine et puisse se mette en position combative. L'elfe se leva donc tranquillement et délogea délicatement et avec précaution son épée de son fourreau. Le pommeau de sa lame était serti d'un magnifique saphir d'un bleu éclatant, reflétant la lueur des flammes dansantes du brasero. La lame était d'une brillance éclatante, arborant des reflets bleus argentés, et ne devant pas dépasser les soixante centimètres. L'homme qui se trouvait en face de lui ricana.
« Belle épée, mais je ne crois pas que tu puisses faire de mal à quelqu'un avec ça. Tu prendrais un cure-dent cela ferait la même chose.
_ Ton épée est peut-être deux fois plus longue que la mienne, mais encore faut-il savoir la manier. »
Bien que dans ces propos l'elfe semblait sûr de lui, ceci n'était pas réellement le cas. Il n'avait jamais douté que son futur adversaire pouvait manier cette épée qui défiait le mètre cinquante. Sa lame était absolument colossale et était dentée, tel un couteau à scie géant, qui plus est, à double tranchant. Raguël se lança le premier avec une vélocité remarquable. Les premiers entrechoques de lame se firent entendre, avec un rythme énergétique et à la fois saccadé. L'elfe se battait avec une certaine rage, tandis que son adversaire ne semblait aucunement peiner, repoussant sans cesse les assauts avec une facilité déconcertante. On eut pu entendre un des pirates lâcher un juron sévère, redoutant certainement d'avoir misé sur l'elfe.
Ce dernier eut comme un éclair de génie et prit une tabouret qui était à sa droite, le lançant sur son adversaire, qui fut pour le moins étonné. Il se précipita donc, y voyant une grande opportunité et visa directement le visage. L'humain balaya d'un revers de la lame le tabouret qui vint s'écraser sur un des murs et esquiva miraculeusement à l'assaut, en se baissant à temps. Raguël fut prit au cou et reçut un magistral coup de tête, le faisant tituber et s'écrasant sur une table, complètement sonné. Le grand chauve leva son épée au-dessus de sa tête et l'abattit lourdement sur le jeune elfe, qui se dégagea juste à temps. Mais dans un mouvement astucieux, la lame du grand chauve lui mordit la chair, lui arrachant un bout de son vêtement par la même occasion. Il poussa un cri de douleur et une flaque de liquide écarlate commençait à se former à ses pieds.
« Alors, tu fais moins le malin n'est-ce pas ? »
Le jeune elfe lâcha un juron entre ses dents et il se lança sur lui, comme un cheval lancé au galop. Son adversaire esquiva sans peine et lui asséna un coup de poing qui le mit à terre. Il avait le souffle bruyant et court, un voile couvrant sa vue l'empêchait de distinguer parfaitement ce qu'il se passait. Il sentit juste qu'on le prit encore une fois par le cou, mais cette fois-ci, il avait l'impression que des ailes lui étaient poussées dans le dos. Son adversaire l'envoya voler à travers la pièce, le projetant contre l'unique fenêtre de la taverne. Celle-ci se brisa dans un bruit de verre atroce à son passage et il se retrouva dans l'avenue de ce village miteux. Il vit qu'un des nains commençait à ramasser l'argent des paris. Il n'avait pas pu lui asséner la moindre blessure, mais lui, il en était couvert. Quoi qu'on en dise : il avait lamentablement perdu.
[hrp : la suite et la fin viendra plus tard.]
Edité par Raguël le 15/05/09 à 22:56
Raguël | 20/05/09 22:34
La nuit était toujours aussi belle et le ciel toujours parsemé de ses paillettes stellaires. La lune était une curieuse observatrice, qui semblait l'épier et qui se cachait derrière les nuages avec une fausse discrétion. Il marchait péniblement sur un sentier et par chance il trouva une branche assez grande et assez robuste pour pouvoir le soutenir. Il souffrait et jurait à chaque fois que cette brise fraiche des plus désagréables fouetter sa plaie suintant le sang. Il était fatigué, épuisé, mais sa haine le maintenait en éveil. Il s'était juré de torturer à mort l'homme qui l'avait mis dans cet état et il maudissait son épée qui lui avait arraché quasiment tout le flanc droit...
Je jeune elfe était assis dans son siège de marbre et serrait les dents à chaque remémoration de la nuit précédente. Il se vengea pleinement sur ses serviteurs, malgré le fait qu'ils ne fussent en rien dans la débâcle de leur seigneur. L'atmosphère était tendue dans la grande pièce ovale et nul ne s'égarait à faire de faux pas. Les deux gardes qui veillaient sur la grande porte se tenaient raides comme des piquets, leur regard baissé, ne voulant affronter le sien. La personne qui était à sa droite se trouvait être un elfe plus jeune que lui et il était en train de panser sa blessure lorsque qu'il reçut un magistral soufflet qui le mit à terre.
« Doucement nom d'un squig ! Même un troll aurait plus de délicatesse ! »
Le jeune serviteur se releva, ne disant mot et continua sa tâche, veillant à ne plus commettre d'erreurs. Comme à leur habitude, les trois elfes qui étaient chargés de sa sécurité personnelle se trouvait en hauteur, prêt à tirer une salve de flèches au moindre danger qui pourrait le menacer. Il fallait dire qu'ils portaient tous trois un sourire moqueur, se rappelant leur insistance la veille et l'ignorance complète de leur seigneur. Bien entendu, ils pouvaient se permettre de jouir de ce privilège, sachant que Raguël ne pouvait les avoir dans son champ de vision.
Soudain, les deux battants de la lourde porte s'ouvrirent dans un crissement atroce et un jeune elfe pénétra dans la salle ovale, mettant un genoux à terre en signe de respect. On lui ordonna de se relever et il déclara :
« Aaron, général en chef des troupes d'Ahanfhyl demande à vous voir.
_ Qu'il entre ! »
La personne en question entra donc dans la pièce, d'un pas lourd et tout comme la personne avant lui, il posa un genoux au sol en signe de respect, dans un cliquetis dû à son armure. Celle-ci était d'un noir profond et agrémentée par des finitions de couleur ivoire. C'était une magnifique armure et Raguël n'aurait jamais pu croire en voir une aussi belle. L'homme qui était entrer portait un grand heaume ce qui lui masquait entièrement le visage. Lorsqu'il l'enleva, la surprise fut totale et le seigneur elfe n'avait pu s'empêcher de s'exclamer :
« Vous !? Ici !?
_ - l'homme releva la tête - Toi ? »
Toutes les autres personnes qui se trouvaient dans la pièce étaient en total incompréhension, mais les trois elfes qui étaient perchés en hauteur étaient prêt à décocher une flèche, n'attendant qu'un seul signe. En effet, Aaron le général en chef des troupes d'Ahanfhyl s'avérait être un grand chauve qui ressemblait étrangement à la même personne que Raguël avait affronté la nuit dernière.
« Par les cornes du grand taureau ! Je t'ai bien amoché hier soir !
_ Je vous conseille de moins faire le malin. Il me suffit d'un geste pour que vous ne repartiez plus jamais d'ici. Néanmoins j'aimerais bien savoir pour quelle raison vous êtes là ?
_ Je viens voir le seigneur Raguël ! répondit fièrement l'humain.
_ En face de vous.
_ C'est une plaisanterie ? Vous êtes pas le seigneur Raguël. Je m'attendais à un bel elfe blond aux yeux bleus...
_ Tant pis » soupira l'elfe
Il ordonna aux deux gardes de le conduire jusqu'au cachot qui se trouvait quelques mètres plus bas et qu'il irait le voir plus tard, pour se venger de son humiliation passée. Les deux êtres sylvestres essayèrent de le traîner, mais visiblement, il était trop imposant pour eux et ils ne réussirent qu'à le faire bouger de quelques millimètres. L'homme s'en débarrassa sans grande difficulté et reprit la parole, d'un ton plus respectueux.
« Veuillez m'excuser, si vous m'assurez que vous êtes réellement Raguël.
_ Je le suis...
_ C'est à propos de votre père, il m'a ch...
_ Vous connaissez mon père ? le coupa l'elfe.
_ Exact, c'était un ami... Un brave ami ce Jophiel d'ailleurs.
_ Était un ami ? »
L'homme baissa les yeux par terre, comme quelque peu gêné par cette question. Après un petit silence, il se décida à répondre.
« Il est mort récemment, désolé. Vous ne vous en doutiez peut-être pas.
_ Fallait bien qu'il crève un jour ou l'autre.
_ Veillez de nouveau pardonner, mais je pensais que cela vous toucherez plus que cela.
_ Chaque être fini par périr... Mais, je ne comprends toujours pas ce que vous venez faire là...
_ Jophiel m'a sauvé la vie et je lui devais une dette. Il m'a fait promettre de veiller sur vous après sa mort... »
L'elfe poussa un éclat de rire qui fit échos dans la pièce, créant de nouveau une grande incompréhension dans l'assistance. Une fois calmé, il fixa l'homme dans les yeux puis reprit :
« Mon père ne s'est jamais soucié de moi, pourquoi il le ferait maintenant ?
_ Je ne sais pas, mais maintenant qu'il est mort je dois tenir ma promesse. Je suis un homme de foi et je pourrais donc vous servir.
_ Me servir ? Il fallait me le dire plus tôt... Vous êtes général c'est ça ?
_ Exact, mais je ne suis pas indispensable à la citée que je sers. Il me semble que vous auriez bien besoin de mes services...
_ Vous sous-entendez quoi par là ?
_ Absolument rien... Mais sachez que désormais, je suis à votre disposition et vous servirez humblement jusqu'à ma mort, ainsi que mes hommes. »
Le grand chauve avait prononcé ces paroles très solennellement et il s'était relevé, positionnant son poing droit sur la poitrine. Raguël ne cachait en rien son sourire et il était même pleinement satisfait, plus sur le fait qu'il pourrait se venger gratuitement, que sur le fait de pouvoir commander des humains. Il s'enfonça dans son siège de marbre savourant ce plaisir exquis...
Edité par Raguël le 10/11/09 à 21:23
