Forum - La quête des Légendes : Interlude

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Celimbrimbor | 12/07/09 17:23

Celimbrimbor voulait passer. Plus précisément, il voulait arriver dans la petite forêt, là-bas, en face, séparée de lui par seulement quelques centaines de mètres et quelques milliers de soldat en train de se battre. Il grognait dans une barbe qu'il ne possédait pas. Des hommes, sous une bannière verte frangée d'argent étaient aux prises avec d'autres, sous une bannière verte frangée d'or. Encore une fichue querelle fratricide.

Ne t'en mêle pas allons. Tu sais très bien que tu n'as rien à faire là-dedans. Ce n'est pas ton rôle. Venir en aide ou pas à des mortels. Que sont-ils pour toi ? Laisse-les s'entretuer joyeusement, cela reviendra au même. Dans une heure ou deux, la forêt te sera de nouveau accessible. Et puis, quelle excuse est-ce là, pour toi, prétendre ne pas pouvoir te transporter à l'intérieur parce qu'un pouvoir t'en empêche. Tu te gausses, n'est-ce pas ? Peur de te fatiguer ?

Un casque, arraché par un coup plus puissant que les autres, dévoila une longue chevelure brune...

Ben oui, c'est une femme. Et alors. Elle a le droit de mourir comme les autres non ? Un enfant ? Qu'en sais-tu ? Oui, évidemment, tu le sais. Intervenir ne servirait à rien. Pire, ils te haïraient plus encore.

aux reflets roux délicats et fugace. Un rayon de soleil, joueur, perça les quelques nuages de la journée pour se poser précisément sur cette vision et la magnifier un peu plus.

Ah tiens, elle est morte. L'épée lui a transpercé le poumon et le coeur en même temps. Triste destin, non ? Bon, tu le forces ce pouvoir. Politesse oblige ? Tu crois que les éléments apprécient de te voir venir leur dérober leur essence, te passant paisiblement de leur consentement au besoin. Avance !

Un cri s'éleva du champ de bataille, déchirant d'agonie, transperçant les voiles de brumes légères qui masquaient la scène par endroit. L'elfe secoua la tête. Ces humains sont-ils sots ?

Tu ne le découvres que maintenant ? Qui est le plus sot alors. Avance, nom de nom !

Il venait de repérer le campement d'une des deux bannières. Entouré de chevaliers aux allures de paladins, un gros homme à la moustache extravagante se tenait campé sur ses deux jambes, le regard tourné vers la bataille, un sourire tors déformant ses lèvres. Il riait un peu. Les dieux étaient avec lui, pensait-il, heureux. Ses forces étaient peut-être inférieures en nombre, mais aussi apparemment mieux armées et plus entraînées. Comme quoi la bande de chiens galeux en haillons de son frère, tout nombreuse qu'elle était, ne faisait pas le poids face à ses troupes. Bouclier, jeta-t-il à un de ses hommes. Une saute de vent fit dévier la flèche qui lui était destinée. Elle vint se planter dans la tente, un peu à droite. Les dieux étaient avec lui.

Sympathique personnage, n'est-ce pas. Droit comme la justice, aveugle comme elle. Amusant, il fornique avec la fille de sa soeur. C'est de l'inceste ça, non ? Quoi ? Ses défauts ne t'intéressent pas ? Ils sont édifiants pourtant, et très divertissant. Représentatif en fait. Violent. Ingrat. Avare. Et tout aussi ignorant que la femme qui est morte tout à l'heure. Oui, elle avait un garçon, tu sais. Elle le battait d'ailleurs. Du bon en eux ? Tu cherches encore ? Avance !

Suivant à rebours le chemin de la flèche, Celimbrimbor réussit à trouver l'archer qui l'avait décochée. Il s'était un peu déplacé par rapport à tout à l'heure. C'était la neuvième qu'il envoyait, neuf échecs. Bientôt, Charles et sa clique allait percer sa cachette à jour et enverraient du monde sur lui. La dixième serait peut-être la bonne ? Il vérifia l'empennage de son trait, s'assurant que ses couleurs distinctives s'y trouvaient bien. Le prince avait promis sa soeur en épousailles à qui abattrait son gros Charles de frère. Enfin Guillaume pourrait profiter des charmes de la dame autrement que le soir tard, en pensée, seul avec sa main droite sur sa paillasse. Il dévoila des dents déchaussées en un sourire pervers. Il la posséderait, et un titre de noblesse.

Demain les chiens, hein ? Ignore-les. Avance !

Des troupes restaient en renfort, heureusement. Osric leva la main droite et l'abaissa. Elles déferlèrent sur le champ. Elles étaient fraîches et nombreuses. Il doublait presque son effectif. Des pouilleux mal vêtu. Utiles, mais surtout dispensables. L'hiver s'annonçait rude, il se débarrassait ainsi de nombreuses bouche à nourrir. Et surtout de possibles révoltés. Il élèverait les survivants les plus braves, choisis au hasard, à des dignités fantoches, puis les abattrait plus tard, sous couvert de trahison.

Ils ont décidément le même père, dirait-on. Eh bien, avance !

L'elfe était à présent assis en tailleur sur le sol de la colline qui surplombait le théâtre des combats. Il semblait résigné à la patience, son regard allant d'un guerrier à l'autre, d'un paysan à l'autre.

Oh, l'archer vient d'être abattu. Pauvre homme. Tu sens l'odeur immonde de ses entrailles qui se répandent sur la terre meuble ? Tu veux supprimer les deux princes ? Quelqu'un d'autre prendra leur place. C'est la nature humaine, tu le sais bien. Souhaites-tu les corriger qu'ils seront renversés et remplacés. Il n'y a pas de solution. Perfectibilité en bien mais surtout en mal. Avance, avance donc.

Les clameurs se faisaient moins fortes tandis que la fatalité agitait les humains en tout sens. Un moment, un camp prenait l'avantage, puis l'autre et encore, encore. Voilà des heures que le mage était assis et la lassitude l'avait depuis longtemps gagné. Etait-ce une épreuve imposée par les esprits de la forêt ? Ils décideraient de sa solution de la manière la plus appropriée de le recevoir ? Il était fatigué et choisit de leur laisser une chance.

Menteur.

Il descendit de sa colline à petits pas, le regard paisible, discret. Il ne voulait pas qu'ils le voient. Il ne fallait pas qu'ils le voient. Il leur laissait une chance. A eux de ne pas la gaspiller.

Mensonge. Tu le sais.

Il atteignit les bordures extérieures du chaos du combat et s'y engouffra, toujours aussi paisiblement, presque invisible. Tous étaient trop préoccupés pour pouvoir le percevoir. Il comptait là-dessus pour franchir cet obstacle sans encombres.

Tu mens !

Ils ne devaient pas le voir. Ils ne devaient pas l'attaquer. Peut-être passerait-il.

Tu te mens à toi-même mais ne trompes personne. Il faudra changer.

Un épée brandie par un soldat aux franges d'argent vint chercher à découper son bras droit tandis qu'une faux maniée par une bannière frangée d'or se planta dans son ventre. Le mage eut un sourire d'une tristesse incommensurable.

Voilà. Pour une vulgaire entaille, tu rayes un royaume entier. Voilà qui tu es. Avance.

Celimbrimbor passe sous les frondaisons d'un pas décidé.

Shadee | 12/07/09 17:57

Intrigant récit!

Sanaga | 14/07/09 12:47

Tricheur. Joli.

Noir-feu | 16/07/09 20:51

*approuve les dires de sa Soeur d'un hochement de tête*:)

Baramir d'Eckmöl | 18/07/09 23:21

Quelle est donc la réelle nature de Celimbrimbor ?:o

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Baramir d'Eckmöl, Mister Daifen 2008.
Archiviste occasionnel de la Skippypédia

Rat De Labo | 19/07/09 08:47

Il est pas "nature", il est "aux fruits avec des gros morceaux dedans" :D

Le Rat, démon clanique à petites bêtes, Futur-maître-incontesté-de-l'univers-visible,-des-125-plans-supérieurs-et-des-78-plans-inférieurs, gardiens des cauchemars et agitateur de son état.

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