Forum - [Certadhil 3 - Merveilles poulpeuses]

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Gzor | 25/11/10 18:35

Un poing s'abattit sur la table.
«- Cette campagne est un véritable suicide !»
Un vent de rébellion planait dans l'assemblée. Les généraux du seigneur Gzor étaient en conflit.
«- Ils balayent cinq royaumes par lunes ! Nous ne pouvons pas leur résister !, tonna un nain maître-forgeron.
- Et que proposez-vous, alors ?, répliqua Hadras, chef des gardes et de l'armée.
- Il nous faut fuir !»
Gzor, exaspéré par toute cette dispute, qui durait depuis longtemps,, se leva brusquement et tonna d'une voix grave et puissante :
«- SILENCE !»
Le calme revint autour de la table.
«- Maître-nain, dit Gzor en essayant de rester calme, asseyez-vous.
- Mais...
- Asseyez-vous !»
Il s'assit immédiatement, dominé par la puissance de son maître.
«- Asseyez-vous aussi, Hadras, dit Gzor avec plus de calme.»
L'humain s'assit également. Un silence de mort régnait. On attendait ce que le maître des lieux allait dire.
«- Bon. Je comprends votre découragement. Moi aussi, il m'arrive de ne plus y croire. Mais, maître-nain, dit Gzor en se tournant vers l'intéressé, la fuite n'est tout simplement pas envisageable.»
Le scribe en chef de Gzor, Maendelh, prit la parole :
«- Si nous revenions à l'ordre du jour ?
- Bonne idée, dit Gzor. Nous avons perdu un temps précieux. Allez-y.»
Le scribe chercha un bon moment dans la pile de grimoires et de parchemins l'entourant. Il en extraya ses notes, des cartes et tout un fatras d'affaires.
«- Nous pensons avoir trouvé un moyen de prendre un avantage sur l'ennemi.»

L'annonce fit l'effet d'une bombe. Les généraux étaient toute ouïe.
«- D'après l'Alliance, les ruines de l'ancienne usine poulpeuse de l'entreprise Mining and Weapon Corporation contiendrait des armes et du matériel, disons... intéressant d'un point de vue stratégique et militaire.»
La prononciation même du nom de cette société mythique déclencha un regain d'intérêt de la part des personnes présentes.
«- Voilà mon idée, dit Gzor : il faut que nous y envoyons une expédition. Mais il y a un problème...
- Quoi ? Quel problème ? coupa le forgeron.
- Il y a déjà trois seigneurs se disputant ces ruines. Et nous n'avons absolument aucun droit dessus.»

Certains guerriers autour de la table semblaient se décourager. Le nain, intéressé par tout ce qui tenait à l'ingénierie, répliqua :
«- Eh bien, volons-leur discrètement, et s'il y a des troupes sur place, on les extermine !»
Le scribe se prit la tête dans les mains. Gzor soupira. Ils n'auraient jamais pensés que ce nain serait si peu fin diplomate. Il faudrait s'arranger pour le mettre en première ligne, un jour...
«- Nous avons donc deux options, dit Gzor : soit, comme l'a dit maître-nain, nous volons les artefacts, ce qui, évidemment, rendra les éventuelles trouvailles immédiatement disponibles, mais risque de provoquer de graves complications diplomatiques, et de nous encombrer peut-être énormément pour le retour.
- Et la deuxième option ?, interrogea Hadras.
- Nous pouvons prendre avec nous de quoi étudier ces objets. Le risque est qu'il se peut que cela soit long, voire impossible. Et, même si nous parvenions à étudier et à comprendre le fonctionnement de ces engins, nous n'aurions peut-être pas les ressources pour les reproduire.»

Les généraux étaient en intense réflexion. Le choix était difficile.
Soudain, Alkhor, Nerlk balafré enveloppé dans une cape noire, chargé des troupes furtives et des ingénieurs, et qui était resté silencieux et dans la pénombre jusqu'ici, s'avança et dit :
«- Je propose un compromis entre les deux solutions : la M&W Corp est connue pour fabriquer des engins motorisés. Si nous en trouvons, cela nous aidera pour le transport. Et puis, sinon, ou peut engager des porteurs. Ou effectuer une route de passage provisoire. Ou...
- Cela ne serait pas discret, coupa Hadras.
- J'espère que vous n'oubliez pas qui vous parle ?, dit Alkhor, faisant allusion à ses dons d'organisateurs et d'espion.
- Et pour les autres seigneurs ?
- Nous n'avons qu'à leur renvoyer les engins, s'ils les demandent. Et s'ils ne les demandent pas... c'est qu'ils ne les veulent pas. Et puis, nos royaumes sont censés être dans le même bord, non ? Toutes les connaissances doivent être partagées.»
Le silence retomba.
«- Nous n'avons pas le temps de nous permettre de créer un route commerciale. Des porteurs suffiront. A part cela, c'est une bonne idée, dit Gzor. Qui est contre ? »
Personne ne se manifesta.
«- Bon, alors, c'est adopté. Une expédition partira demain. Rompez !»
Les soldats se levèrent, et partirent rapidement.
«- Maendelh ! Alkhor ! Il faut que je vous voie ce soir pour organiser tout cela ! », cria Gzor.
Les deux intéresses s'inclinèrent, et sortirent prestement.

Gzor.

"Il n'y a pas de Bien et de Mal, il n'y a que le pouvoir et ceux qui sont trop faibles pour le posséder."

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Gzor | 25/11/10 18:40

«- Bon. Messieurs, si je vous ai réuni ici, c'est parce que vous partirez avec moi dans cette expédition.»
Alkhor et Maendelh écoutaient leur maître leur faire part de son plan.
«- Comme il a été décidé durant le Conseil de guerre, nous aurons grandement besoin d'ingénieurs. Alkhor, dit il en s'adressant au Nerlk, j'en aurait besoin, au bas mot... d'une quarantaine.»
Le peau-verte sembla surpris.
«- Seigneur, c'est beaucoup. Je ne pense pas que nous ayons tout cela.
- Combien avez-vous en réserve ?
- Une vingtaine..., risqua Alkhor.
- Bon. Vous avez compté ceux que vous avez ramené de Ravendell de Keanor ?
- Si on ajoute cela, ça fait vingt-cinq.
- Ça suffira. Il me faut aussi une dizaine d'espions, et quelques voleurs. Ça devrait aller ?
- Oui, je peux vous avoir le double, même !, dit le Nerlk avec zèle.
- Cela ne sera pas nécessaire.», dit Gzor en agitant la main.
Gzor se tourna vers le chef des scribes.
«- Maendelh, nous aurons besoin de tout ce que vous avez niveau gros cerveaux.»
L'érudit opina en inclinant sa petite tête, qui souffrait d'une calvitie naissante.

«- Voici de quoi se composera le cortège : une vingtaine d'hommes de gardes, vos scribes et ingénieurs, des voleurs professionnels et des espions, et des porteurs. Soit au total environ soixante hommes.
- Et que devrons-nous faire une fois là-bas ?
- C'est simple : explorer et rechercher des objets, des véhicules, des armes... tout ce qui peut servir à notre effort de guerre. Il nous faudra les étudier sur place, les remettre en état, et, éventuellement et en dernier recours, les emporter.
- Bien, seigneur.
- Allez, ça ira pour ce briefing. Allez-y, nous partons au coucher du soleil ! »
Les deux hommes s'éclipsèrent rapidement pour préparer l'expédition.

Gzor sortit de son cabinet de travail. Il allait personnellement participer à cette épopée, et devait remettre les clés du royaume à un homme de confiance.
Le changeforme alla dans la rue, et se dirigea vers les bâtiments de la garde.
À son entrée, les deux portiers se mirent au garde-à-vous. Il les laissa faire, il faisaient tellement de bruit en effectuant cette manoeuvre que tout la ville devait être au courant de l'endroit où il se trouvait.
Il trouva Hadras dans la salle d'armement. En bon homme de terrain, il était en train de huiler les armes.
«- Hadras ?, dit Gzor en appelant le chef des gardes.
- Seigneur !, dit l'épéiste, qui n'avait jusqu'à présent pas vu son maître. Que me vaut l'honneur de votre...
- Je peux vous voir une minute ?, dis Gzor, le regard las, coupant court aux ronds-de-jambes de son ami.
- Euh... oui, bien sûr ! »

Ils montèrent dans son bureau, petit et rustre comparé à celui de Gzor.
«- Pourquoi vouliez-vous me voir, seigneur ?, demanda Hadras au maître des lieux.
- Bon. Comme vous le savez, nous allons monter une expédition vers les ruines de la M&W Corp.
- Si vous voulez de la garde, je peux vous en fournir, mais...
- Oui, j'en aurai besoin, comme toujours, et si possible des gens qui puissent tuer un assassin déguisé en palmier en pot, mais j'ai un rôle un peu plus important à vous confier.
- Quoi donc, maître ?, demanda Hadras, assez intéréssé.
- Vous assurerez l'intendance en mon absence. Cela ne durera pas plus d'une lune. Vous êtes le plus apte à assumer ce rôle en ces terres, et comme Harken a rejoint son maître, je vous ai choisi.»
Hadras se tut un instant.
«- Seigneur, c'est un immense honneur, je...
- Ne me remerciez pas, et concentrez-vous plutôt sur la préparation de cette intendance. Vous aurez pas mal de choses à gérer, croyez-moi.
- Et quand partez-vous ?
- Ce soir.
- Je ne vous décevrai pas, dit Hadras en bombant le torse.
- Je n'en serais pas si sûr, à votre place, dit Gzor.»
Après avoir serré la main de son nouvel intendant, et lui avoir souhaité bonne chance, le changeforme sortit. Il avait du travail.

Gzor.

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Gzor | 25/11/10 18:43

Les dernières lueurs du jour disparaissaient derrière l'horizon.
L'expédition franchit les murailles de la cité et, forte d'environ soixante-dix hommes, se dirigea vers l'Est, en direction des ruines du royaume du seigneur Manumilitari. Là-bas se trouvaient les ruines de la Meaning & Weapon Corporation.
A mi-chemin, ils passèrent près du tombeau de Kean Olth. L'évitant en faisant un détour de plusieurs kilomètres, ils arrivèrent après de longues heures de marches aux ruines de la M&W Corp.
Et cela était gigantesque.
Des dizaines de cheminées alignées en rang, des hangars, à perte de vue. Le fait que lieu soit en grande partie en ruine ajoutait à l'atmosphère mi-surréaliste, mi-inquiétante de l'endroit.
Le tout était boueux. Des tonneaux étaient renversés un peu partout.
Juste avant de pénétrer en cet endroit légendaire, Gzor rassembla l'expédition, qui semblait contente d'être arrivée à son but.
«- Nous sommes arrivés. Maintenant, il nous faut explorer ces ruines. Que la garde passe devant. Ensuite suivront les ingénieurs, et ensuite les scribes. Installez le campement ici.»
Les porteurs déversèrent le matériel qui était jusqu'ici resté juché sur leur dos. Les gardes se mirent à monter le campement, aidés par les ingénieurs. Les scribes, quant à eux, commencèrent à cartographier l'endroit du mieux qu'ils le pouvaient.
Gzor s'avança un peu hors du campement, et remarqua que des traces de pas fraîches étaient présentes. On était déjà passé par ici. Et en grand nombre.

« Et zut. On m'a devancé. Il est probable qu'on soit venu pour rien.»
Il fit signe à Alkhor de venir.
«- Qu'il y a-t-il ?, demanda le grand balafré.
- Des traces de pas. Récentes.»
Le Nerlk se pencha, et examina les empreintes. Il se releva, inquiet.
«- Qu'allons-nous faire, seigneur ?
- Rien. Il fallait s'attendre à cela. Si nous croisons des alliés, il est hors de question de déclencher un incident diplomatique.»
Se tournant vers les ruines, il réfléchit un court instant. Une fois cela fait, il se tourna vers l'espion.
«- Combien avez-vous d'espions à disposition ?
- Dix, maître.
- Bien. Envoyez-les explorer ces ruines, baliser le terrain, et repérer tout obstacle à cette expédition.
- A vos ordres, seigneur, dit l'espion en s'inclinant.
- S'ils croisent âme qui vive, qu'ils reviennent immédiatement au camp et m'en informent, mais que surtout ils ne tentent rien. Est-ce bien clair ?
- Oui, maître.
- Bien. Qu'ils partent de suite, et me fournissent un rapport au coucher du soleil.
- Cela sera fait.»
Sur ce, Alkhor s'éclipsa.

Gzor retourna vers le camp. L'installation avançait, lentement.
Il alla voir son scribe en chef, qui ne semblait pas réjoui d'être à cet endroit boueux et sale.
«- Maendelh, dit Gzor en voyant le teint pâle de son scribe, vous ne semblez pas à l'aise...
- Ça ira, seigneur, dit le scribe. Je suis juste un peu malade et...
- Bon, alors tâchez de guérir vite. Vous et vos sous-fifres auront du pain sur la planche.
- Quelles sera notre mission ?
- Vous vous occuperez de tout ce qui concerne la cartographie. Et vous serez complémentaires avec les ingénieurs, vos connaissances des langues et votre science nous aideront à comprendre le fonctionnement des engins de sieur Manumilitari.
- Bien, seigneur, mais je doute que... »
Un regard foudroyant de la part du changeforme le fit taire. Il se ravisa, et, après avoir salué son maître, partit aider ses confrères et disciples.
Gzor se dirigea finalement vers le groupe d'ingénieurs. Ils avaient emporté avec eux tout un fatras d'outils divers et variés, de toutes formes, tordus, ronds, pinçants, coupants. Sans oublier les manuels détaillant tout.
Ils semblaient impatients de monter à l'assaut de ce monument de technique. Un veau défi pour eux.
«- Seigneur, dit leur chef au changeforme, on a tout préparé. Les pièces de rechange sont dans des caisses, les...
- Je vous arrête, dit Gzor en coupant la parole au mécanicien. Votre rôle sera d'améliorer les objets trouvés ici. Étant donné que la M&W était connue pour le manque de fiabilité de ces engins, je ne pense pas qu'on puisse s'en servir tels quels.
- Nous n'avons ici que le matériel de base...
- Eh bien, vous ferez avec !, dit Gzor. Cela m'étonnerait qu'il n'y ait pas ici un entrepôt avec des outils ! Allez, au travail ! »
L'ingénieur s'inclina aussi bas que le lui permettait sa petite taille, et retourna à son ouvrage.
Gzor, quant à lui, s'installa dans sa tente, la première a avoir été montée. Il se mit aussitôt à rédiger une lettre à l'intention de Hadras. Une lettre qui disait « Sommes bien arrivés.»
L'expédition ne faisait que commencer.

Gzor.

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Noir-feu | 25/11/10 19:12

(Joli! ;)) Bonne chance dans votre quête, Messire Gzor.

Gzor | 26/11/10 21:34

Le lendemain, l'expédition à proprement parler commença. Ayant rassemblé la troupe et fait plier le camp, Gzor fixa comme premier objectif le plus gros bâtiment, visiblement le coeur de l'usine, repéré par un espion la veille. Les rapports de ses hommes n'avaient signalé aucune activité dans le complexe. La visite commençait plutôt bien.
Après avoir marché dans le gadoue un certain moment, ils arrivèrent en vue de l'usine. Elle était passablement délabrée, mais restait majestueuse. Une inscription en or "Meaning & Weapon Corporation" trônait au-dessus de la porte. L'endroit imposait le respect.
«- Nous allons entrer ici, dit Gzor en faisant s'arrêter ses hommes. Fouillez ce bâtiment : il contient sans doute des objets intéressants. Mais surtout, restez groupez et précautionneux : venez me prévenir immédiatement si vous trouvez quelque chose.»
L'escorte pénétra dans le bâtiment. Son état n'était pas superbe : le toit était effondré, le métal, rouillé, et certains murs ne tenaient visiblement debout qu'a grand-peine. Certains étaient d'ailleurs effondrés.
Gzor remarqua des flaques noires par terre. Se penchant, il reconnut là la convoitée Huile d'Obsidienne, qui avait fait la prospérité de la Meaning & Weapon Corporation.
« Quel gâchis », pensa Gzor, ayant devant lui un effet terrible de l'usure engendrée par le temps.
Soudain, un ingénieur sortit du rang, et se précipita vers un bout de métal qui sortait à peine d'un tas de boue informe et sale.
«- Qu'est-ce qu'il fait ?», demanda Gzor au chef ingénieur.
Mais celui-ci regardait attentivement la scène.

«- Eh !, dit l'affairé au nains de son métier, venez m'aider ! Je suis sûr que c'est quelque chose d'intéressant !»
Aussitôt, une dizaine d'ingénieur surexcités vinrent l'assister, avant que Gzor ne puisse faire un seul geste.
Au bout de quelques minutes d'acharnement, les fouilleurs sortirent une espèce de grand sac à dos cylindrique, dur, recouvert de boue sèche, qui semblait contenir un liquide noir coagulé et qui se terminait par un tuyau fini par un embout métallique, qu'ils vinrent déposer au pieds de leur seigneur.
Celui-ci, méfiant (à juste titre quand on connaît un peu la réputation des engins fabriqués par Manumilitari), se pencha pour examiner l'étrange création.
Maendelh, ayant sorti entre-temps un grimoire et le feuilletant avec excitation, annonça à son souverain d'une voix assurée :
«- Il me semble, seigneur, que nous avons ici affaire à un exemplaire très bien conservé de crache-feu.»
Gzor sourit. Il était partagé. Le potentiel de destruction de cet engin était légendaire, mais il fallait d'abord vérifier s'il marchait encore. Il pouvait tout aussi bien faire péter le bâtiment en leur explosant à la figure.
«- Bon, dit Gzor. Vous, dit-il en montrant un ingénieur, vous allez tester cet appareil. Nous, on va dehors se mettre à couvert.»
Toute l'escorte sortit du bâtiment, alors que l'ingénieur, plein de conscience professionnelle, explorait l'engin, et apprenait comment s'en servir.
«- Au fait, Sire, demanda Maendelh, pourrons-nous consulter les ouvrages de la bibliothèque de Manumilitari ?
- Oui, c'est prévu, mais après ça, car...»

Il n'eut pas le temps d'achever. Une déflagration soudaine se produit.
Quand tout sembla fini, il releva les yeux. Et il fut pris d'une soudaine envie de déprimer.
Visiblement, le mécanisme de mise à feu du dragon de pacotille, comme il se devait pour bien embêter le monde, avait tout simplement sauté à la figure du pauvre mécanicien, en provoquant au passage un violent incendie dans le bâtiment. Des flammes jaunes, polluantes, et des fumées épaisses, noires et nauséabondes, commençaient à apparaître.
« Bon, je crois qu'on est sûr de quelque chose maintenant : ce pillage va foirer.», se dit Gzor, défaitiste.
Les flammes commençaient à provoquer moult explosions dans le grand bâtiment de brique.
«- Bon !, cria Gzor à ses troupes. Éloignez-vous ! Direction la bibliothèque !»
Et la troupe s'ébranla, laissant derrière elle le bâtiment probablement le plus prometteur de l'usine complètement dévasté.
Ils se dirigeaient cette fois vers la bibliothèque de Manumilitari, à l'extérieur du complexe de production. Il se pouvait qu'on y trouve des connaissances utiles, de quoi éviter de s'esquinter à faire des plans compliqués. Mais il faudrait pour cela contourner les éventuelles pièges la protégeant des intrusions...

«- Seigneur, dit un espion en s'adressant à son maître, c'est là.»
La bibliothèque, imposante, se dressait devant eux. Les scribes levèrent un moment le nez de leur carte en cours de dessin, afin d'admirer ce temple du savoir. Une quasi-vénération se lisait dans leurs yeux.
Gzor gravit les marches, et s'adressa ses hommes.
«- Bon ! La somme de savoir amassée ici étant considérable, il nous faut la consulter ! Les ingénieurs et les espions, votre travail sera de déceler d'éventuels pièges camouflés. Compris ?
- Oui, seigneur !, répondirent les homes concernés en coeur.
- Bien. Maendelh et ses scribes aurons besoin de temps pour explorer ces archives. Nous allons donc installer le campement ici. Le camp est-il prêt à être installé ?
- Oui, seigneur, dit Alkhor en montrant les porteurs.
- Bien. En avant ! », dit Gzor.
Les espions prirent les devants. Leurs compétences de détections des pièges allaient maintenant être testées.

Ils avançaient, sûrement, ne laissant rien au hasard. Le cortège franchit les majestueuses colonnes de la façade, et pénétra dans le bâtiment.
Une fois arrivés dans le hall, l'expédition prit la direction du rez-de-chaussée.
Soudain, un espion s'arrêta. Il avait repéré un mécanisme. Des fléchettes.
Un ingénieur vint en soutien pour désactiver le piège, mais soudain un jet d'argent l'atteignit en pleine face, et il tomba, raide mort. Empoisonné.
« Comme ça, ce piège ne pourra plus servir », pensa Gzor.
Ils pénétrèrent dans la salle. Les scribes étaient émerveillés et impatients. Il y avait ici tellement de choses à découvrir en mécanique, technique... de quoi promettre un prodigieux bond en intellect.
Ils se mirent aussitôt au travail. Dans une ambiance quasi-scolaire, ils commencèrent à parcourir les nombreux rayonnages croulants sous des centaines de livres rédigés dans des langues plus ou moins compréhensibles.

Gzor.

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Edité par Gzor le 26/11/10 à 21:35

Gzor | 26/11/10 22:27

Alors que l'étude durait depuis plusieurs heures, et que le campement était installé dans une salle annexe, un ingénieur, s'ennuyant, examinait le mur situé en face de l'entrée. Soudain, il repéra quelque chose de bizarre derrière une étagère.
«- Chef, dit-il en appelant son professeur et supérieur, c'est quoi ça ? »
L'ingénieur expérimenté s'avança et examina la chose de plus prêt. À la lueur d'une torche, cela lui apparut comme un mécanisme extrêmement compliqué, qui devait être déclenché en bougeant un objet sur l'étagère.
«- Va en toucher un mot au seigneur Gzor, mon petit.», dit le vieux nain à son élève.
Et celui-ci fila prévenir le changeforme.

Celui-ci était occupé à l'organisation de la suite des opérations. Avec ses principaux associés présents, il planifiait la suite et les questions encore non élucidées.
L'ingénieur fit irruption dans la salle de commandement et s'inclina face à son maître.
«- Qu'il y a-t-il ?, demanda Gzor au nain.
- Seigneur, nous venons de trouver un étrange mécanisme dissimulé, mais qui ne semble pas être un piège...»
Gzor examina le nain un instant, réfléchit rapidement, puis dit :
«- J'arrive.»
Il sortit de la pièce et se rendit dans la salle d'étude. Là, l'ingénieur-en-chef l'attendait.
«- Que se passe-t-il ?, demanda Gzor au mécanicien.
- Nos avons découvert un mécanisme derrière cette armoire, répondit le nain en lui montrant ladite étagère sur laquelle des ingénieurs s'activaient déjà.
- Avez-vous une idée de ce que cela peut être ?
- Ce n'est certainement pas un piège, il se serait déjà déclenché. Mais il se peut que ce soit un passage secret.»
Gzor se mit alors à rêver. Que pouvait bien cacher ce mécanisme dissimulé ? Une cache ? Un laboratoire secret ?
«- Bon, alors, faites place aux espions. Ils sauront repérer l'endroit où il faut activer. Au pire, nous ferons sauter cette protection, dit Gzor à l'ingénieur.
- À vos ordres », dit le nain en s'inclinant.»
Aussitôt, des espions entrèrent et examinèrent l'armoire. Gzor s'en retourna à son travail en attendant les résultats.

Quelques heures plus tard, un des voleurs chargés de l'examen du mécanisme entra dans le bureau de Gzor.
«- Seigneur, nous avons trouvé l'entrée du mécanisme.
- Bien. Ne l'activez pas avant mon arrivée.»
Gzor sortit du bureau et alla dans la salle où se trouvait le mécanisme. Là, les ingénieurs, en rang, le reçurent.
«- Seigneur, nous pouvons activer le mécanisme.
- Qu'un homme reste ici pour le faire. Le reste va se mettre à l'abri !», cria-t-il aux autres présents dans la salle.
La pièce se vida, et les hommes se mirent à couvert.
L'ingénieur tira sur le levier habilement dissimulé sous un palmier en pot. Un grand bruit se fit entendre, alors que l'armoire s'ouvrait avec fracas sur un cooulois poussiéreux et sombre.
«- Un escalier qui descends dans les profondeurs obscures... Rassemblez les hommes !, dit-il à Alkhor, qui se trouvait à ses côtés. Nous allons abandonner un temps cette bibliothèque. Laissez une dizaine d'hommes de gardes ici, pour veiller sur le campement.

Quelques minutes plus tard, l'expédition s'engouffra dans le passage, à la lueur des torches.
La descente de l'escalier fut courte. Une fois qu'il fut descendu, l'expédition découvrit qu'il laissait place à une piste large et étonnamment lisse. Avançant encore un peu, ils découvrirent un buggy.
«- Laissez-le, ordonna Gzor aux ingénieurs, qui commençaient à être attirés par l'engin. Il nous faut continuer. Cette machine ne va pas se volatiliser.»
Au bout d'une quinzaine de minutes de marche, ils arrivèrent à une porte, étonnamment brillante et dure à pousser.
«- Qu'est-ce que c'est ?, demanda Gzor au chef-ingénieur.
- Une porte blindée, répondit le nain, visiblement déçu.
- Vous pourrez la faire sauter ?
- Je ne sais pas. Il faudrait un bon paquet d'explosif, et si on produit une trop grosse onde de choc, le passage risque de s'effondrer sur nous !»
Gzor se sentit légèrement désespérer. Il fallait passer...
«- Tant pis. Faites exploser cette porte. Si possible, endommagez-la en plusieurs fois, histoire que tout ne nous tombe pas sut la tête.
- À vos ordres, sire, dit le Nain en s'inclinant.»
Il appela les ingénieurs, tandi que le reste de l'escorte recula le plus loin possible de la porte.
Les ingénieurs collèrent quelques explosifs contre la coque inviolable de la porte, et s'en allèrent. Un seul devait rester pour la mise à feu.
Au fond du couloir, couchés, les troupes de Gzor attendaient. Le retour des ingénieurs fut discret.
L'ingénieur sacrifié commença un long compte-à-rebours.
« 60...59...58...»
« Diable ! J'espère que ça va marcher !», pensa Gzor.
« 5...4...3...2...1...»
L'explosion souleva le sol, et les murs vibrèrent intensément. Tout devint confus.

Gzor.

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Kärel | 26/11/10 23:09

[HRP : Ma foi, c'est long :D bonne continuation ;) ]

Kärel, Ombre égarée sur les rives de l'Existence.

Vici | 27/11/10 00:25

- C'est quoi ce bordel ?
Vici se tenait devant sa tente, entouré de ses vétérans, les yeux fixés sur la colonne de fumée qui montait de la base de M&W corp.
- C'est pas moi cette fois, chef. J'ai pas quitté le camp, et en plus vous m'avez confisqué mon briquet.
- Greble... Qui se permet de foutre le feu là bas... Il y a encore tellement de choses à récupérer.
- Pour fur 'fef. On a réfupéré que 'felque tonneaux d'huile qui frule, trois faisses de bidules noirs avec un fruc rond sur le deffus, de la ferraille froiffée, et...
- Et un bloc de quartz aurifère !
- J'aime pas ça... prenez vos haches, on va aller y faire un tour.

Le groupe attint rapidement la muraille, se glissa entre les barbelés et rentra dans la ville.
- Oh regardez, chef, encore un palmier en pot.
- Hmmm...
- Ca crame bien. Ca ferait un beau feu de forge, hein chef.
- ...
- Devait y avoir plein d'huile d'obsidienne là dedans pour que ça crame aussi bien.
- Et plein d'aut' foses danvereuves qu'on aurait pu ufiliser contre l'ennemi, n'est fe pas 'fef ?
- Mais vous allez la fermer ? Bon, réfléchissons. Ceux qui ont fait ça ne doivent pas être loin. Ils ont cramé l'entrepôt principal, et pour savoir où ils sont allés, je dois analyser leur...
- Chef...
- Silence, je réfléchis. Donc je dois analyser ce pourquoi ils ont mis le feu au bâtiment, et logiquement, je saurai, grâce au raisonnement, où ils sont actuellement.
- Chef...
- Ou du moins, à défaut, vers où ils se dirigent...
- Euh... Chef, y'a plein de traces de pas qui partent par là bas.
- Hum... pour une fois que je trouve une bonne base pour raisonner. Bah, tant pis, on va suivre les traces.

Les nains s'approchèrent silencieusement de la destination des traces de pas. Ils entrèrent, en file indienne, dans la bâtisse. Des traces de boue menaient de pièces en pièces entre les hauts rayonnages de livres, quand soudain Vici buta contre un corps.
- Greble. Un macchabé.
- De quoi qu'il est mort ? Il est encore chaud.
- Fléchettes. Du poison. Et c'est un nain.
- Un nain ? C'est un de ceux de Reinmar qui est revenu nous piquer des trucs, chef ?
- Non. Celui là ne vient pas de chez Reinmar.
- De 'fez cette enfluve d'eftrémifte de Dicfi ?
- Non plus. Je ne connais pas cet unif...

BRRRRRROOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOMMMMMM

Une secousse ébranla le bâtiment. Vici et ses vétérans coururent vers la sortie, en évitant les morceaux de plafond et les rayonnages de vieux grimoires qui volaient en tous sens.

- C'est pas moi, chef.

Edité par Vici le 27/11/10 à 00:27

Miltiade | 27/11/10 01:17

Quel suspens !

Gzor | 27/11/10 18:40

Gzor se réveilla. Il avait prit un coup sur le crâne.
«- Seigneur ? Seigneur ? Vous allez bien ? »
Une tête lui parlait. Reprenant ses esprits, il vu que c'était Maendelh qui le réveillait.
«- Maendelh ?, dit Gzor en massant con corps endolori. C'est vous ? Mais... que nous est-il arrivé ?
- Écoutez, l'explosion a réussi à perforer la porte, et on peut passer, mais le couloir s'est partiellement désagrégé sous le choc... des morceaux de murs sont tombés.
- Il y a des morts ?, demanda Gzor, inquiet.
- Deux de mes disciples, dit Maendelh, une larme à l'oeil. Sinon, on est tous légèrement blessés, mais ça ira.»
De fait, l'érudit avait une méchante éraflure à la tête.

Gzor se leva. Ses hommes étaient debouts. Poussiéreux, blessés, mais debouts.
«- Bon. Tout le monde est réveillé ?
- Oui, seigneur !, répondirent ses hommes en coeur.
- Alors, on y va ! Restez sur vos gardes ! »
Gzor avança, ses hommes derrière lui. Il arriva bientôt près de la porte. L'explosion avait porté ses fruits : un gigantesque trou en son milieu la rendait désormais inutile. Les ingénieurs avaient bien fait leur travail.
Le cortège la franchit, et se retrouva dans une salle grise, qui faisait partie, à première vue, d'un vaste réseau.
«- Seigneur Gzor, dit Maendelh, je crois que nous sommes dans les entrepôts secrets de Manumilitari.
- J'avais remarqué, merci.»
L'endroit était éclairé par un étrange procédé, que Gzor supposa être magique.

L'expédition avança dans la pièce, et prit vers la droite, qui était de tout façon la seule direction possible. Au bout de quelques minutes de marche, ils arrivèrent dans une salle immense. Et Gzor fut stupéfait.
Cette même salle - ou plutôt ce hangar - était remplie de barils d'Huile d'Obsidienne. Un étroit passage avait été laissé jusqu'à une porte, située de l'autre côté de la pièce.
«- C'est incroyable ! dit le chef-ingénieur tout excité à Gzor. Nous avons ici de quoi tenir un siège ! Il y en a au moins deux mille litres d'Huile !
- Mais pour quoi cela a-t-il été prévu ?, demanda Gzor.
- Nous saurons sans doute en traversant cette pièce...», dit l'ingénieur, aux anges.
Ils avancèrent en file indienne dans la salle. Avec une grande prudence, ils se déplacèrent en essayant de ne pas faire dégringoler les piles de tonneaux. Des nains blaguaient sur le fait qu'ils contiennent de la bière.

Gzor franchit la porte.
En face de lui, se trouvait un second hangar, beaucoup plus petit, remplis de choses diverses et variées. Les ingénieurs étaient cette fois émerveillés.
Parcourant la pièce recouverte de différents engins, il vit que tout un tas de bizarreries s'y trouvaient. Il demanda à Maendelh :
«- C'est quoi, ça ?, dit-il en montrant un engin où des lumières allaient et venaient.
- Bah... d'après le livre de la M&W, que j'ai emporté avec moi, c'est "une machine où des lumières vont et viennent".
- Euh... vous êtes sûr que c'est vraiment ça ?, demanda Gzor, perplexe.
- Oui, c'est marqué.
- Et... à quoi ça sert, d'après votre bouquin ?
- À faire aller et venir des lumières.
- Ah.», dit Gzor, peu convaincu.

Les ingénieurs et les scribes se précipitaient sur les engins épars, tous plus tarabiscotés les uns que les autres.
Au bout d'une demi-heure d'examens en tout genres, Alkhor vint faire son rapport.
«- Seigneur, nous avons ici quelques craches-feu et engins motorisés, ainsi que des trucs bizarres qui ne servent apparemment qu'à faire joli.
- J'avais remarqué pour les machins inutiles, Alkhor, dit Gzor d'une voix désabusée. Allez ordonner aux ingénieurs de récupérer l'Huile d'Obsidienne contenue dans les "trucs bizarres que ne servent à rien".
- À vos ordres.»
Après un court laps de temps, l'expédition fut rassemblée. Il fallait monter à l'assaut de la salle suivante, visiblement la dernière.
Gzor prit la tête du cortège. Il franchit la porte, et ce qu'il vit le sidéra.
C'était énorme. C'était incroyable.
L'expédition exprima à l'unisson son étonnement :
« Oooooohh !»
Ils n'avaient devant eux rien moins que...

Gzor.

"Il n'y a pas de Bien et de Mal, il n'y a que le pouvoir et ceux qui sont trop faibles pour le posséder."

Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!

Kärel | 27/11/10 18:53

[HRP : excellent :D ! La suite, la suite !]

Kärel, Ombre égarée sur les rives de l'Existence.

Gzor | 28/11/10 15:39

Un dirigeable...

Il occupait une bonne partie du hangar. L'enveloppe était recouverte de plaques de métal, une nacelle spacieuse située en-dessous, le tout retenu par des cordes l'enlaçant. Des piques et des trappes étaient disposées de manière régulière le long du ballon. Le tout était vraissemblablement fabriqué avec du métal et du bois, et, pour l'enveloppe, partiellement recouverte de plaques de métal, d'un dérivé de l'Huile teint en blanc. Des moteurs placés sur les côtés de l'appareil devaient servir à la propulsion.
Cette chose était une merveille de l'ingénierie, un monument de la technique, une pointe de la technologie.
Les ingénieurs étaient en larmes. C'était le plus beau jour de leur vie. Les scribes n'étaient quant à eux pas indifférents.

Les hommes de Gzor restèrent ainsi le nez en l'air cinq bonnes minutes à contempler cette merveille.
«- Bon, c'est pas tout ça, dit Gzor, mais c'est la dernière salle ! Allez, tout le monde au travail !»
L'expédition sortit à contrecoeur de sa béatitude, et écouta son chef.
«- Les ingénieurs, vous allez naviguer entre les différentes salles. Vous allez être divisés par vos responsables en deux sections, chargées des salles numéro deux et trois.
- J'y veillerai personnellement, dit le chef ingénieur.
- Je veux également que vous récupériez le buggy qui se trouvait dans le passage secret. Il nous aidera à effectuer des navettes entra la bibliothèque et cette base.
- On n'en occupe, seigneur !, dirent aussitôt deux ingénieurs.
- Allez-y tout de suite, alors !», leur ordonna Gzor.
Ils sortirent en courant de la salle, en direction de la sortie.

«- Maendelh !, cria Gzor à son chef-scribe, vous allez laisser quelques-uns des vôtres dans cet endroit. Le reste retournera dans la bibliothèque. Les ingénieurs auront besoin de vos livres, ils utiliseront donc le buggy pour venir chercher ce dont ils ont besoin.
- Cela sera fait, seigneur, dit le chef-scribe.»
Il commença aussitôt à réunir ses disciples et à les répartir.
«- Gardes ! Vous vous répartirez en groupes de cinq, qui seront chacun chargés de la surveillance des salles et des accès. »
Les gardes opinèrent, et se divisèrent instantanément.

Maendelh, Alkhor et le chef-ingénieur s'approchèrent de leur maître.
«- Seigneur, de combien de temps disposons-nous pour étudier tout cela ?
- Environ deux semaines. Nous ne pouvons pas nous absenter plus.
- Nous n'aurons pas assez de temps, dirent Alkhor et l'ingénieur en coeur.
- Alors vous allez vous concentrer sur le dirigeable. S'il y a bien quelque chose que nous devons réparer, c'est cette petite merveille ! »
Les deux hommes approuvèrent en s'inclinèrent, puis coururent vers leur tâches respectives. Gzor, quant à lui, commença à regarder ce petit monde s'affairer, et s'installa dans une salle afin d'étudier les usages possibles des différents engins trouvés jusqu'ici.
Le dirigeable n'avait pas encore été inspecté, mais il devrait à première vue être très gourmand en Huile d'Obsidienne., pour propulser un tel poids. Visiblement, la coque avait été blindée, et d'un métal assez lourd. Mais pour savoir quoi précisément, il faudrait attendre le résultat des analyses.

Après plusieurs heures d'intense activité, le chef-ingénieur vint faire son rapport :
«- Seigneur, nous avons remis en état le buggy et fait le plein de son réservoir.
- Vous pouvez donc commencer à aller chercher des livres technique à la bibliothèque. Cela devrait vous faire progresser. Et au niveau du dirigeable ?
- Eh bien..., dit le chef-ingénieur, visiblement embarrassé, nous pensons que son moteur devrait être extrêmement polluant, car l'enveloppe est recouverte d'acier. Il faudra beaucoup d'Huile pour propulser le tout.
- Au moins, on sera invulnérable...
- Oui, mais l'engin devrait être également assez lent, si on compare à la poussée délivrée...
- Combien de temps mettrait-t-il à faire le trajet retour ?
- A peu près moitié moins que ce que l'on a mis à pied.
- C'est déjà cela de gagné.
- Oui, mais vide. Si l'on rajoute l'expédition et du fret... il devrait mettre à peu près la même durée que celle que prends la marche à pieds !
- Ce n'est pas très grave. Et... a-t-il des capacités militaires ? D'espionnage ?
- Plusieurs craches-feu sont situés en-dessous de l'enveloppe, visiblement pour des missions incendiaires, mais étant donné la dangerosité de ce genre d'engins, et le fait que le gaz faisant flotter le dirigeable soit extrêmement inflammable, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de les utiliser...
- Moi non plus. Il vaut mieux les démonter et trouver un moyen de les améliorer.
- Nous le ferons, sire. Sinon... les piques sont sans doute là plus pour intimider qu'autre chose, et nous avons repéré quelques meurtrières disposées n'importe comment...
- Donc, il ne serait pas très efficace d'un point de vue militaire ?
- Si, mais pas dans son état actuel... Par contre, il est invulnérable aux tirs. Il faudra juste reconcevoir complètement les moteurs si on veut éviter qu'il n'explose en vol.
- Vous avez quinze jours pour le faire, cela devrait suffire ?
- Oui, seigneur.
- Bon, vous n'avez rien d'autre à ajouter ?
- Non.
- Alors, retournez superviser vos nains, et faites en sorte que le travail soit bien fait.»
Le barbu s'inclina, et retourna auprès de ses camarades.
Gzor regarda l'ingénieur s'éloigner, puis sortit de la salle en direction de la bibliothèque. Il devrait encore rester ici de longues nuits pour achever le travail qui l'attendait, lui et ses hommes.

Gzor.

"Il n'y a pas de Bien et de Mal, il n'y a que le pouvoir et ceux qui sont trop faibles pour le posséder."

Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!

Edité par Gzor le 28/11/10 à 16:30

Vici | 28/11/10 16:54

Pendant ce temps là, dans la bibliothèque.

- Perfonne 'fef.
- On a cherché partout, y'a personne. Rien que des fichus bouquins.
- Je ne comprends pas... Il y avait des traces. Et puis il y a eu cette explosion.
- La poufière et les vouts de plafond ont recoufert les trafes, 'fef.
- Et c'est un bordel. Surtout dans cette pièce. Les rayonnages ont volé dans tous les sens.
- Hum... Je n'y comprends rien. Mais ça nous aura permis de découvrir ce lieu. Une bibliothèque. J'ai déjà eu un aperçu de la littérature de Manumilitari dans son bureau... Avec tous ces ouvrages, il doit y avoir de quoi apprendre plein de chose sur vie privée de pas mal de monde. C'est plus très à jour, mais c'est une bonne base. Et puis je vais p'tet aussi pouvoir savoir si Cléane de Thier m'a trahi sur Brutépaisdhil. Et puis...
- Ah bon ? La Pieuvre sait ça ?
- C'est bien connu, la Pieuvre est partout, la Pieuvre est chez vous.
- Fauf à Dominaria. Elle fait rien fur nous, la Pieufre.
- Hum... Techniquement, si. Il y longtemps de ça, j'était tellement déçu qu'on soit un des seuls ordres que la Pieuvre ne se soit pas donné la peine d'infiltrer, que je leur ai envoyé des rapports sur les plantes préférées de Saluki, et sur la technique de combat à la petite cuillère de Dragoness. Mais passons. Fouillez moi ce bazard, et trouvez moi tout ce que vous pouvez sur la bataille de Brutépaisdhil !

Edité par Vici le 28/11/10 à 17:20

Gzor | 02/12/10 21:31

Gzor était installé depuis environ une journée. Ses hommes travaillaient dur sur les engins trouvés.
Dans sa tente, il était occupé à organiser le voyage retour, les équipes, la logistique, et tout un tas de choses plus ou moins importantes.
Un soldat entra.
«- Seigneur ?, demanda-t-il. Nous avons un petit problème.»
Gzor leva la tête. Le soldat faisait partie de ceux affectés à la surveillance de la bibliothèque.
«- Qu'il y a-t-il ?, demanda le changeforme.
- Des nains armés ont été repérés dans la bibliothèque. Nous les avons arrêtés.
- Oui, et alors ?
- L'un d'eux prétends être un seigneur important.»
Gzor fut pris de cours. Il allait s'en charger lui-même.
«- Où sont-ils ?
- Nous les avons amenés dans une salle déserte. Pour l'instant, nous leur avons ôté leurs armes, et nous les tenons en respect.
- Bien. J'arrive immédiatement.»

Après avoir pris le buggy relâchant des fumées odorantes et noires, Gzor arriva à la bibliothèque.
Il descendit de l'engin suintant l'Huile. Là, dans la salle, le responsable des gardes l'attendait.
«- Maître, merci d'être venu. Je...
- Où sont les prisonniers ? demanda Gzor en l'interrompant d'un geste de main agacé.
- Suivez-moi.»
Après avoir traversé quelques pièces poussiéreuses et pleines de livres écrasés, ils parvinrent à la salle où étaient les détenus.
Un cercle de soldat était formé au milieu de la salle, lances pointées vers le milieu. Fendant la formation, Gzor vit que cinq nains étaient assis au milieu, tête baissée.
«- Qui êtes-vous ? », demanda-t-il d'une voix grave et intimidante.
Un nain dit « C'est pas moi, chef.». Un autre nain, vêtu d'une armure de fort belle facture, leva la tête. Gzor le reconnut aussitôt.

«- Vous ! Mais... que faites-vous ici ? »
Vici regarda le changeforme dans les yeux. Il semblait lassé.
«- Baissez vos armes, soldats !, dit Gzor. Se sont des alliés.»
Les hommes s'exécutèrent, et l'on rendit aux nains leur équipement.
«- Merci pour le comité d'accueil, dit Vici. Ca fait plaisir de...
- Que faites-vous ici ?
- Ce serait plutôt à moi de vous poser cette question, rétorqua le dominarien.»
Les soldats humains se regardèrent, embarrassés.
«- À votre avis ?, demanda Gzor. Est-ce que j'ai l'air de monter un stand de crêpes ?
- Bon, alors vous êtes ici pour piller.
- Pas pour piller, seigneur Vici, pas pour piller, corrigea Gzor. Je viens étudier et éventuellement récupérer des engins pouvant nous être utile.
- Sans déclaration officielle ?, demanda Vici, visiblement énervé.
- Écoutez, dit Gzor, j'aimerais ne pas trop éveiller la concurrence et je ne tenais pas à me faire attaquer en cours de route. Il me fallait être discret.
- Visiblement, vous avez échoué, dit le nain, railleur.
- Ce qui m'amène à ma question : que faites-vous ici ?
- Nous avons repérés depuis nôtre royaume une fumée noire s'élevant des ruines. Nous sommes allés faire un tour pour vérifier ce qui clochait.
- Ah ! Oui, eh eh, l'incendie ?, dit Gzor, embarrassé. Eh bien... oui... c'était un petit accident.
- Comme quoi, niveau discrétion...», conclut Vici.

Le dominarien regarda autour de lui. Visiblement, Gzor était établi assez loin, car il avait mis une bonne demi-heure pour venir.
«- Et... où est le reste de votre expédition ? Vous avez plus d'hommes que cela.»
Gzor resta silencieux un moment, puis répondit :
«- Le reste est dans un souterrain que nous explorons.
- Vous y avez trouvé des choses ?, demanda Vici. Je suis assez intéressé par les engins de la M&W...
- Oh, dit Gzor, il n'y a là-bas que des trucs qui nous semblent complètement inutile. On continue à chercher, mais bon...
- Vous avez quoi, comme trucs inutiles ?
- Bah, dit Gzor, réfléchissant à toute vitesse, des engins bizarres, qui font des lumières, de la fumée, et d'autres choses.
- Vous n'avez rien trouvé de mieux ?
- Bah... non.»
Gzor était content de lui. Vici semblait le croire. Il allait obtenir son départ, et ce, en se débarrassant d'objets qui le gênaient.

«- Pourriez-vous me passer quelques machines qui font de la lumière ?, demanda Vici.
- Oh, oui, pas de problème !, dit Gzor, avec un sourire faux. Soldats ! Montez une ou deux machines qui font des lumières ! »
Les hommes de Gzor se regardèrent brièvement, puis s'en allèrent exécuter les ordres de leur maître.

Une heure plus tard, Vici, qui avait désormais en sa possession trois trucs qui ne servaient à rien, salua Gzor.
«- Merci, seigneur, dit le dominarien, souriant. Je vous revaudrai cela un jour.
- Vous pouvez annoncer que si d'autres seigneurs sont en route, ils me trouveront ?
- Pas de problème.»
Puis, il se tourna. Ses quatre soldats portaient les engins.
Il sortit de la bibliothèque, et s'en alla en direction de son royaume.
«- Allez, hop, ça, c'est fait.», dit Gzor, content.
Il retourna dans le souterrain, afin de revenir dans la salle du dirigeable. C'était bien gentil tout ça, mais il fallait se remettre au travail.

Gzor.

"Il n'y a pas de Bien et de Mal, il n'y a que le pouvoir et ceux qui sont trop faibles pour le posséder."

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Edité par Gzor le 02/12/10 à 21:57

Kärel | 02/12/10 22:03

Rooooh le menteur :o

[HRP : je suis officiellement lecteur addictif, continuez ainsi :D !]

Kärel, Ombre égarée sur les rives de l'Existence.

Gzor | 04/12/10 21:41

Cela faisait maintenant une dizaine de jours que l'expédition s'était installée dans les souterrains de l'usine de la M&W Corp. Pressés par le temps et par les délais, ils n'avaient pas ou peu dormis durant cette période, acharnés à la tâche.
Gzor, dans son bureau, était quant à lui en forme. Il est vrai qu'aller se reposer dans un plan d'existence où le temps est particulièrement lent aide beaucoup.
Il n'en était pas moins sur tous les fronts, tant auprès des ingénieurs que des scribes, à l'organisation comme au travail manuel.
Ses hommes étaient à bout, et certains avaient déjà craqués. Le reste tenait bon, même avec des cernes qui se creusaient de plus en plus.

Grâce à ces effort surhumains (et surnains) des hommes (et des nains donc) de Gzor, les travaux avançaient assez rapidement. La veille, une assemblée d'ingénieurs fatigués avaient présentés à Gzor le dirigeable de la M&W Corp, enfin terminé et amélioré.
Les moteurs étaient désormais à peu près stables, et l'épaisseur du blindage avait été diminuée, tout en restant conséquente. Les ingénieurs avaient néanmoins affirmés qu'ils ne pourraient rien faire concernant la consommation des moteurs verticaux aidant le dirigeable à se hisser dans les airs à l'aide de petite pales. De plus, les moteurs déterminant la vitesse resteraient excessivement polluants.
Il n'en avait cure. Au moins, cette petite merveille fonctionnait et était à lui.

C'est donc dans une ambiance assez délétère que Gzor entendit un battement d'ailes suivi d'un roucoulement. Il leva les yeux, et vit un pigeon aux plumes ébouriffées se poser sur son bureau.
Personne ne savait qu'il était là, à part Vici et Hadras. Gzor reconnut sur le message qu'il ôta de la patte du volatile le sceau de son royaume. Les nouvelles devaient êtres assez importantes pour qu'Hadras contacte son maître.
Déroulant le parchemin, il reconnut l'écriture de son chef des gardes. Elle était désordonnée. Son intendant avait dû rédiger cette lettre rapidement, il devait y avoir un gros problème.
Gzor lut le message :

Maître,
Si je me permet de vous contacter en pleine exploration, c'est qu'il y a urgence. La situation est critique.
Dame Lancwen de Sigil a, pour des raison mystérieuses, abandonnée ses terres, et l'anarchie la plus totale y règne. Certains rapports disent que des incendies prennent dans Ravendell de Keanor, et que le blocus devrait sans doute être levé à l'heure qu'il est.
Des petites échauffourées ont éclatées chez nos soldats. La confusion la plus totale règne, tant chez nos alliés qu'ici. D'autant que Ravendell de Keanor est sûement en ce moment en proie aux flammes. Des rapports indiquent que plusieurs combats de rues se sont déclenchés. C'est la guerre civile.
La situation vous réclame. Il faut d'urgence amener du secours à Keanor. Les trouvailles de la M&W Corp nous seront utiles pour cela, je pense. De plus, la situation est trop inextricable. Il faut que vous repreniez les choses en main.
Dans l'attente de votre réponse, votre dévoué serviteur,
Hadras

Gzor hallucinait. Dame Lanwen partie ? Ravendell de Keanor en feu ? La situation était très grave.
Il commença à rassembler ses affaires, et écrivit une réponse courte : « J'arrive. Tenez-vous prêts à m'accueillir.»
Il sortit annoncer la nouvelle. Le temps pressait.

«- Partir ? Tout de suite ?
- Oui, Alkhor, vous m'avez compris. Rassemblez vos hommes, commencez à organiser le départ. Nous chargerons toutes nos trouvailles sur le dirigeable.
- Seigneur, nous n'avons par tout terminé et...
- Allez-y, Alkhor ! Faites ce que je vous dit ! », lui cria Gzor, excédé.
Le Nerlk, un peu vexé, s'inclina et s'en alla.

Gzor fermât les yeux, fit abstraction de la cohue ambiante. Il lui fallait prévenir les scribes.
Il se laissa parcourir par une onde de choc transmuatoire, et, mué en forme d'énergie pure, glissa dans un plan d'existence qu'il utilisait pour ses téléportations.
Les couleurs, les formes, tout défilait devant lui dans un indescriptible et beau chaos. Il resta ainsi dans ce plan durant une durée que nul ne peut estimer, alors que lentement et imperceptiblement il glissait vers son univers de départ.
C'est ainsi que, par une direction psychique savamment menée, il se matérialisa en plein dans la bibliothèque, où ses scribes étaient toujours en étude.
Il s'approcha de son chef-scribe, occupé et qui ne l'avait pas remarqué.
«- Maendelh ? »
L'érudit sursauta, et laissa tomber quelques parchemins.
«- Sire ? Comment êtes-vous venu ? Je...
- La téléportation planique.
- Ah oui ! C'est vrai, eh eh eh, fit le scribe, un peu confus. Mais pourquoi...
- Préparez vos affaires. Nous partons.»
Mendelh sembla un instant ne pas y croire. Puis, voyant l'air sérieux de son maître, le doute s'insinua dans son esprit. Il rassembla les rouleaux tombés à ses pieds, regardant son seigneur en lui accordant la plus grande attention.
«- Je veux que vous rassembliez tous les ouvrages que nous ne possédons pas déjà. Emballez-les, nous viendrons vous chercher dehors avec le dirigeable.
- Seigneur, vue l'étendue de cette bibliothèque, il faudra s'y reprendre à plusieurs fois. Je doute que...
- Arrangez-vous pour que tout tienne. Réduisez-les par un sort, faites quelque chose, compilez les étagères, mais que tout tienne.
- Nous nous arrangerons, seigneur.
- Bien. Vous avez douze heures.»
Sur ce, le changeforme se re-téléporta de l'autre côté du souterrain. Il fallait qu'il organise le chargement... et pare le gros ballon au départ.

Gzor.

"Il n'y a pas de Bien et de Mal, il n'y a que le pouvoir et ceux qui sont trop faibles pour le posséder."

Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!

Edité par Gzor le 05/12/10 à 12:47

Vorondil | 05/12/10 19:55

Félicitations!

Continuez donc, c'est interressant^^

Miltiade | 05/12/10 21:54

Excellent, on attend la suite !

Gzor | 15/12/10 21:53

«- Seigneur, nous sommes prêts à partir.»
L'ingénieur en chef, en face de Gzor, semblait éreinté. La préparation avait duré longtemps.
Gzor était satisfait de pouvoir enfin embarquer. Cela faisait plusieurs heures que l'on se cassait la tête à charger le dirigeable.
«- Parfait. Préparez-vous à décoller.»
Le nain s'inclina et courut vers son ouvrage.
Gzor, quant à lui, se tourna une dernière fois vers le complexe souterrain ayant abrité les engins qu'il emportait désormais. Il n'avait finalement que faire des précautions diplomatiques lui empêchant un pillage. Il se contrefichait des contraintes. Il voulait ces engins, en chair et en os. Une place les attendait dans son royaume, à l'intérieur d'un centre de recherches que Gzor avait fait construire.
Il cessa de regarder autour de lui, et, s'éclaircissant la voix, il s'adressa à Alkhor, resté près de lui.
«- Commencez à faire embarquer la troupe. »

Peu de temps après, l'expédition était rassemblée au complet. Les ingénieurs étaient toujours en train de s'affairer aux vérification précédant le décollage. Le scribes de Maendelh étaient surchargés de sacoches, de sacs, de tout ce qui pouvait servir à transporter un livre. Ils avaient suivis les ordres du polymorphe à la lettre, ou si peu.
Gzor regarda un instant ses hommes. Ils étaient tous visiblement exténués.
Le changeforme leur donna les consignes pour l'embarquement, puis le groupe se dirigea vers la nacelle, contemplant avec étonnement l'engin volant qui les avalait dans son ventre béant.
Celui-ci avait en effet une allure pour le moins étrange. Chromé, ou du moins recouvert de métal, il brillait à la lueur diffuse des murs. Ce gros ballon était surchargé de tout côtés, croulant sous les caisses accrochées de manières plus ou moins fantaisistes et à des endroits plus ou moins incongrus. Certaines pendaient à des cordes accrochées à des crochets soudés à l'enveloppe ou à la nacelle, d'autres étaient littéralement collées à la surface du dirigeable. Les ingénieurs avaient cannibalisés chaque petite parcelle d'espace pouvant servir au rangement, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur.
Tout cela sembla assez précaire à Gzor, mais, ne voulant pas déprimer avant d'être arrivé au-dessus de Keanor, il chassa cette pensée de sa tête.
Il laissa ses hommes passer, voulant tout superviser jusqu'à la fin, et surtout ne pas se retrouver écrasé à l'intérieur du dirigeable. Il fit signe au chef-ingénieur, requérant son attention. Le nain lui fit savoir qu'il l'écoutait.
«- Faites rentrer vos hommes dans la salle des machines. Il faut que vous laissiez un de vos disciples ici pour l'ouverture du toit et le contrôle du décollage.
- Il pourra rentrer une fois le décollage effectué ?
- Non. Il devra se débrouiller pour rentrer, dit Gzor en regardant l'ingénieur dans les yeux, lui faisant comprendre que le ballon monterait bien trop vite pour que le dit ingénieur puisse se raccorder à un bout qui dépasserait.
- Ah... je vais prendre un nouveau, alors...
- Prenez quelqu'un qui soit capable de contrôler ces opérations, n'importe qui, à votre convenance.»
L'ingénieur fit signe aux nains de rentrer dans l'enveloppe, et s'y engouffra lui-même, après avoir rapidement briefé un jeune ingénieur, qui courut immédiatement après vers le poste de commande.
Gzor rentra dans le ballon. Autour de lui, les ingénieurs surveillaient des jauges, alimentaient des machines, et effectuaient diverses actions plus ou moins techniques.

Une voix résonna dans le hangar :
«- Ouverture du toit, dans dix secondes. Dégagez la piste. »
L'ingénieur appliquait les procédures de décollage, et se servait d'un sort assez pratique jeté sur un objet du panneau de contrôle de l'amarrage et du toit, permettant d'amplifier la voix.
Au bout d'un court laps de temps, un grincement particulièrement désagréable résonna. Le toit s'ouvrait.
La lumière du jour perça dans une raie de lumière, et l'air frais s'engouffra dans les galeries. Les battants, non huilés, faisaient un bruit abominable.
À la fin de l'opération, le dirigeable n'était plus maintenu que par des cordages et des griffes d'amarrages, lesquels allaient bientôt être ôtés.
«- Préparez-vous au décollage, annonça la voix de l'ingénieur.»
Les passagers s'agrippèrent aux poutres prévues pour s'accrocher et éviter de valdinguer dans tout les sens durant la phase d'ascension.
«- Désolidarisation des griffes d'amarrage dans vingt secondes.»
Après un décompte rapide, les arcades de métal retenant le dirigeable, tant au niveau de l'enveloppe que par-dessus l'enveloppe, et qui jusque-là l'enserraient complètement, s'ébranlèrent avec fracas, mus par l'énergie obtenue par la domestication de la combustion de l'Huile d'Obsidienne.

Le géant de toile, de gaz et de métal n'était désormais plus retenu au sol que par des câbles de sécurité, que les ingénieurs décrochèrent rapidement.
Le titan des airs s'éleva d'abord doucement, puis de plus en plus vite. Il passa assez rapidement la porte du hangar. Gzor put alors voir les ruines de la M&W Corp, à un petit kilomètre à l'est.
Autour de lui, les ingénieurs étaient affairés à la tâche. Ils surveillaient le débit et le niveau d'Huile d'Obsidienne - ils en avaient d'ailleurs autant qu'ils voulaient à disposition -, et allumèrent les moteurs.
Le dirigeable était en train de se stabiliser à plusieurs centaines de mètres d'altitude.
Les moteurs crachotèrent un peu, puis firent tourner les gigantesques hélices propulsant l'engin.
«- Seigneur, quelle direction devons-nous prendre ?, demanda un scribe affecté à la navigation.
- Mettez le cap sur le port de Keanor. Je veux savoir ce qui se passe là-bas.»
Le scribe s'inclina et se pencha sur une carte.
Dans la salle de commandement, Gzor voyait le paysage défiler. Certes, c'était beaucoup moins rapide et efficace - c'était même très primitif - en comparaison de ce qu'il avait déjà connu avec d'autres civilisations, mais cela lui évitait de patauger dans la boue ; c'était déjà cela de gagné.

Au bout de quelques heures, après avoir longé la côte, ils repérèrent des fumées noires et épaisses qui s'élevaient et montaient en tourbillon dans le ciel azuré.
«- Mettez le cap sur l'incendie. », ordonna Gzor, inquiet, aux opérateurs.
Au bout d'une heure de vol, ils arrivèrent au-dessus de la zone d'où émanaient ces relents obscurs. Se stabilisant en vol stationnaire, ils scrutèrent le sol.
Gzor regarda par un hublot, regardant l'horreur s'abattant sur la cité de Keanor.
Une bonne partie de la ville était en proie aux flammes. Des groupes de cavalerie chargeaient des foules rassemblées dans la rue. Ceux-ci ripostaient à coup de pierre.
Gzor vit une femme protégeant son bébé et tentant de s'enfuir être stoppée net par un carreau d'arbalète reçu dans le dos. Les "rebelles" - Gzor ne savait pas comment les désigner autrement - frappaient sans distinction les vieux, les jeunes, les malades, les faibles.
L'anarchie totale régnait. Des combats de rue s'engageaient un peu partout. Et dire que dans cette ville, il y a une lune florissante, se trouvaient les seigneurs de l'Alliance s'étant repliés... si jamais ils étaient morts...
Le polymorphe chassa cette pensée de sa tête. Quittant des yeux ce spectacle macabre, il leva les yeux vers les hommes présents dans la salle. L'étonnement et l'effroi se lisaient dans leurs visages.

«- Seigneur, des individus ouvrent le feu sur nous.»
En effet, une centaine d'archers positionnée dans la rue avaient pris pour cible l'étrange objet en forme de cigare qui passait lentement au-dessus de leurs positions. Il est vrai qu'un engin volant de cette taille passe difficilement inaperçu à cette altitude.
«- Mettez le cap vers la mer. », ordonna Gzor, qui voulait retrouver la flotte de Dame Lancwen.
L'engin pivota sur lui-même et prit la direction du large.
A mi-chemin de la mer, soit pas très longtemps après l'action susmentionnée, un des observateurs signala à Gzor que des hommes en uniforme semblaient tenter de mettre ne place un périmètre défensif.
Le changeforme ordonna de mettre l'engin en vol stationnaire. Il s'empara d'une longue-vue, et scruta le sol.
Bientôt, il les aperçut. Il était évident que ce n'étaient pas des civils ; ils avaient un équipement complet, et semblaient clairement hiérarchisés.
Gzor ne pouvait distinguer leurs écussons, mais il ne faisait aucun doute qu'ils étaient sous les ordres d'un seigneur de l'Alliance, soit pris au piège, soit tentant de restaurer l'ordre...
Le changeforme se mit à échafauder par réflexe différents plans de soutien voire d'intervention... avant de réaliser que ses troupes étaient très bien là où elles étaient. Après tout, il n'était pas totalement saugrenu d'envisager un ravitaillement aérien...
Il fallait creuser cette idée.
Le dirigeable se remit en route vers l'Océan. Les eaux étaient calmes, bleues, contrastant avec le carnage qu'ils quittaient peu à peu.
Bientôt, ils arrivèrent en vue d'un chapelet de points disséminés sur l'eau. L'engin se rapprocha à bonne distance. On put dès lors discerner les mâts, les voiles, les coques.
La flotte de Dame Lancwen s'enfuyait à toute vitesse du continent. Le blocus n'était sans doute à l'heure actuelle qu'un vague souvenir que le temps allait effacer.
La débâcle s'annonçait.
Gzor jeta un dernier regard aux gardiens de la justice qui retournaient d'où ils venaient.

«- Allez, c'est terminé !, annonça Gzor. Pilote ! Mettez le cap sur notre cher royaume !
- À vos ordres ! », répondit l'officier, qui attendait visiblement cette directive depuis longtemps.
Le géant de toile et de métal se retourna et s'avança vers l'intérieur des terres. L'aventure était terminée. Les outils et trouvailles allaient être entreposées en un lieu d'étude solide et sécurisé dans le royaume de Gzor, des aménagements allaient être prévus pour accueillir les artefacts. Il allait ravitailler les seigneurs coincés dans la guerre civile keanorienne le plus longtemps possible.
Un jour, peut-être, des chasseurs de géants crachant le feu et des myriades d'engins volants écraseraient sous leur courroux divin les ennemis de la Vie.
Rien n'interdisait de rêver...

FIN

Gzor.

"Il n'y a pas de Bien et de Mal, il n'y a que le pouvoir et ceux qui sont trop faibles pour le posséder."

Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!

Edité par Gzor le 16/04/11 à 11:55

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